vendredi, 07 juillet 2017 07:54

Interview de Me Mouhamed Tchassona-Traoré : « Ce qu’attend aujourd’hui le peuple, c’est d’avoir des structures politiques fiables »

    Interview de Me Mouhamed Tchassona-Traoré : « Ce qu’attend aujourd’hui le peuple, c’est d’avoir des structures politiques fiables »

    ©Afreepress-(Lomé, le 07 juillet 2017)- Me Mouhamed Tchassona-Traoré, président du Mouvement Citoyen pour la Démocratie et le Développement (MCD) se prononce sur les sujets de l’actualité.

    l’interview ci-dessous, qu’il a accordée à Hara Kiri, se prononce sur les sujets brûlants de l’heure. Sans langue de bois,  le notaire passe au peigne fin, la question de la loi sur la création des communes, les initiatives en vue pour aller aux réformes politiques, les locales… Lecture !

    Bonjour Me Mouhamed Tchassona-Traoré. Comment se porte le MCD ?

    Me Mouhamed Tchassona-Traoré : Le MCD se porte  comme toutes les autres formations politiques au Togo. Nous travaillons sur le terrain. Nous nous préparons à affronter les échéances électorales qui pointent à l’horizon. Nous renforçons nos structures, nous peaufinons nos projets de société pour les adapter aux enjeux électoraux annoncés.

    On sait que votre parti forme maintenant un ensemble avec le groupe des 6 qui est également en union avec le CAP 2015 pour réclamer les réformes envisagées. D’abord qu’est ce qui a suscité cette unité d’actions ?

    Me Mouhamed Tchassona-Traoré : Vous savez que l’action et le combat politique en Afrique plus particulièrement dans notre pays, sont souvent difficiles. Il est difficile de pouvoir aller au-devant des peuples surtout dans les pays comme le nôtre où il y a des enjeux énormes à tous les niveaux notamment, aux plans institutionnel, politique, économique et social et voire même culturel. Donc il existe un ensemble de stratégies qui manquent pour pouvoir asseoir cette lutte. Il manque des démarches solidaires que le peuple attend pour pouvoir booster cette lutte. Ce qui a souvent marqué la difficulté au sein de l’opposition, c’est  la confusion au niveau des démarches stratégiques. Donc la réflexion stratégique a souvent fait défaut.

    Est-ce qu’il faut rapidement aller vers des alliances politiques parce qu’une alliance politique  suppose que vous avez beaucoup de choses en commun qui puissent permettre d’aller de l’avant ? Et les choses en commun se définissent autour d’une idéologie, des programmes et des projets de société en agençant d’autres critères sur le terrain. Ce qui explique souvent nos échecs. On n’a pas seulement que ça. Il y a encore d’autres choses qui sont à la base des échecs répétés de l’opposition sur lesquelles nous allons peut-être revenir. Mais  nous avons entamé cette démarche assez large en nous confiant à ce qui pouvait être le lien commun de tous les Togolais par rapport aux attentes dans la construction de l’édifice démocratique. Le lien commun comme on le dit aujourd’hui, ce sont les questions d’ordre institutionnel. Comment faire en sorte que le pays ait des structures fiables au niveau institutionnel et constitutionnel pour régler le reliquat des accords de Ouaga qui datent déjà de plus de 11 ans. Donc, nous avons pensé que la première marche de l’escalier pour arriver à consolider cet édifice démocratique, constitue pour l’opposition de se retrouver ensemble pour  conjuguer nos actions en vue d’obtenir des réformes et en même temps voir comment peser pour notre part dans les débats qui peuvent conduire à la  tenue effective des élections locales dans notre pays. Si nous arrivons à réussir au moins cette première étape, la seconde étape reste toujours ouverte. Ceux qui trouveront qu’il urge de se retrouver dans des alliances politiques pourront le faire valablement pour relever les deux grands défis. Ce qu’attend aujourd’hui le peuple, c’est d’avoir des structures politiques fiables, qu’elles soient d’ordre institutionnel ou constitutionnel, pour laisser ces difficultés derrière nous en vue de recréer l’espoir qu’attend le peuple pour pouvoir se donner les moyens de prendre son destin en main.

    Nous avons toujours navigué à vue. Devant le travail décisif, on n’avance pas. Souvent on fait un pas en avant et deux pas en arrière et on se retrouve toujours au même endroit. Nous avons pensé qu’il faut refaire les choses autrement et c’est déjà une démarche. Et pour éviter que des questions d’égo et de leadership ne viennent foutre en l’air notre démarche,  on a décidé que ce regroupement soit ouvert et non fermé. Et c’est ce qui nous a conduits à ne pas donner de nom au regroupement  pour que les autres ne pensent pas que nous avons créé notre chose avant de les appeler à venir. Donc, il n’y a pas de nom, il n’y a pas de structure dirigeante. On s’appelle, on  se retrouve quelque part, on discute et on décide de tout ce qu’on peut faire comme action pour influencer positivement la vie des Togolais et aboutir aux réformes et à la tenue des élections locales.

    Les démarches que nous comptons développer à ce niveau-là s’inscrivent à tous les niveaux. Cela fait partie des cadres traditionnels qui s’offrent aux partis politiques de même que des démarches d’ordre diplomatique à tous les niveaux pour pouvoir faire entendre la voix de l’opposition togolaise et aider à faire avancer les choses. Tout le monde sait qu’avant la création de ce regroupement, il y avait un autre regroupement politique. CAP 2015 est un regroupement politique qui a un nom et une structure et qui a peut-être les objectifs que ceux que nous nous avons. On est rentré en discussion avec eux et nous avons trouvé qu’au moins sur les deux questions, nous pouvons  nous entendre et travailler ensemble. CAP 2015 et le groupe des 6, voilà les actions que nous comptons mener pour le processus démocratique au Togo.

    Vous l’avez si bien dit aujourd’hui que le but poursuivi par vous, c’est les réformes constitutionnelles et institutionnelles. On a souvent dit que les mêmes causes produisent les mêmes effets. Les méthodes traditionnelles dont vous parlez aujourd’hui, c’est encore les marches que vous allez organiser pour pouvoir obtenir ces réformes ou bien vous avez également d’autres armes au sein de votre regroupement ?

    Me Mouhamed Tchassona-Traoré : Mon cher ami, ce sont des questions auxquelles on ne saurait vous donner des réponses parce que c’est une démarche d’ordre stratégique. Si nous commençons par vous dire quel type de stratégie nous comptons mettre en œuvre pour pouvoir arriver à ça, il faut comprendre tout simplement que nous utiliserons des moyens. Mais des moyens pacifiques  pour pouvoir arriver à arracher  au gouvernent un  compromis national sur les questions d’ordre constitutionnel et institutionnel pour l’organisation des élections locales.

    Vous parlez justement des élections locales. La semaine dernière, l’Assemblée Nationale a voté une loi dotant le Togo de 116 communes. L’opposition parlementaire a parlé de discrimination et de tribalisme. Selon vous au MCD principalement,  quelles sont vos appréciations par rapport à cette loi ?   

    Me Mouhamed Tchassona-Traoré : Moi,  je reste quand même sur ma soif sur l’approche que le gouvernement a eue en rapport avec le projet d’élection locale. La loi de 2003-2004 qui a institué les élections locales était beaucoup plus volontariste. Elle était beaucoup plus dynamique parce qu’elle a fait l’option d’une décentralisation intégrale du pays c’est-à-dire à chaque endroit où se trouverait un Togolais, il faudrait amener à ce Togolais les moyens de se prendre en charge et de se développer localement pour que le pays puisse avancer à tous les niveaux. Nous n’avons pas compris ce qui a fait que le gouvernement aujourd’hui  fasse l’option de restreindre cette ouverture-là vers une décentralisation intégrale en voulant comprimer dans les contours des prochaines communes un certain nombre de cantons, de villages qui en réalité, n’ont pas suffisamment beaucoup de choses en commun. Donc, ça nous a beaucoup choqués. Nous avons mieux trouvé qu’en faisant cette démarche-là,  le gouvernement encore fait montre de son mépris à l’égard du peuple et que la seule option qui reste dans tout ce qu’on entreprend comme démarche, est celle qui consiste à pérenniser sa survie à la tête de ce pays. Sinon si l’on veut vraiment travailler au bonheur du peuple, rien ne peut justifier cela.

    Pour nous, la lecture qu’on avait de l’ancienne loi c’est que les élections devraient se dérouler à tous les niveaux, au niveau communal, au niveau préfectoral et au niveau régional. Donc, on a fait en sorte que les élections préfectorales et les élections communales puissent être distillées dans  la nouvelle loi qui vient d’être adoptée. Parce qu’on n’en parle même pas. L’Etat ne reflète aucune réalité d’ordre stratégique pour sortir notre pays de la pauvreté. On avait proposé qu’on éclate un certain nombre de régions économiques pour tenir compte des réalités sociologiques d’ordre économique afin que cela puisse correspondre à quelque chose de fiable. Malheureusement le débat aujourd’hui semble occulter cette question essentielle et en confiant le premier stade de la communalisation à celui du second stade. C’est décevant pour nous autres et nous pensons que c’est une mauvaise chose.

    La troisième chose que nous avons également remarquée à ce niveau, c’est que dans les 116 cantons qu’on a mis pour comprimer les plus de 350 cantons qui existent, ils n’ont même pas tenu compte des réalités. Je vous cite l’exemple de chez moi. Quand vous prenez la préfecture de Tchaoudjo, nous avons un canton qu’on appelle Agou qui est un canton depuis 1924. Il a un grand marché, il y a même une gendarmerie là-bas, il y a des structures et aujourd’hui ce canton-là, on l’a ramené au niveau des communes, au niveau d’un autre canton qui n’est pas plus vieux que celui-là et qui sur le plan des structures, ne peut prétendre à être plus éligible que la première localité.

    Ils n’ont pas tenu compte des réalités et cela crée des problèmes aujourd’hui. On a comme l’impression qu’on veut diviser nos populations, qu’on veut les mettre en conflit. Nous pressentions déjà cela. Alors le MCD  proposait déjà qu’on ne peut pas faire une décentralisation et la réussir sans faire abstraction des réalités qui existent. Dans les villages et cantons de notre pays, les seules autorités  politiques et administratives qui existent sont les chefs de villages et de cantons. Et c’est eux qui sont les gardiens de nos us et coutumes. Souvent les problèmes fonciers relèvent de leur compétence. Or si on met en place la communalisation, il va falloir régler ces genres de questions parce que les nouvelles communes qu’on doit ériger ont besoin d’avoir leur domaine foncier privé et pour le faire, elles ont à discuter avec ces autorités pour dégager des espaces dans lesquels ils pourront inscrire leurs actions de développement à la base.

    En faisant comme ils le font aujourd’hui, ils mettent en difficulté toute la chaîne de la hiérarchie au niveau du village. Les villageois ne connaissent pas les maires. Ils ne connaissent que leur chef. Demain, quand ceux-là vont arriver, ceux qui seront élus dans des localités, quels seront les rapports qu’ils vont entretenir avec ces chefs- dont aujourd’hui l’autorité et les limites territoriales sont remises en cause ? Voilà autant de dangers vers  lesquels nous courrons. Ce qui fait que nous au MCD, nous en avons appelé  à ce que cette loi ne puisse pas être promulguée par le chef de l’Etat et qu’elle soit modifiée pour tenir compte de toutes les insuffisances  relevées.

    Vous aurez remarqué également une autre incongruité. Maintenant on fait disparaître les cantons des villages  au profit des subdivisions au niveau  préfectoral. Ça représente quoi ? On verra Tchaoudjo 1 ? Tchaoudjo  2, Tchaoudjo  3, Tchaoudjo 4. Symboliquement ça suppose quoi ? L’Etat civil qui sera établi là-bas au lieu de dire l’Etat civil de telle localité, on dira Tchaoudjo 1 ? Ça symbolise quoi ? De manière réelle, ça ne symbolise rien.

    Le chiffre 1 n’est pas assez explicite  pour une indication géographique. Voilà des chiffres qui viennent aujourd’hui et qui ne disent rien à personne. Voilà des éléments d’incongruité qu’on a notés. Cela ne pouvait pas aller autrement compte tenu de la façon dont ils ont procédé, quand on peut prendre deux cantons qui existent et qui ont leur vitalité, je ne les vois pas dire aujourd’hui qu’ils vont donner à la commune ci, le nom de tel ou tel canton sans  créer d’autres problèmes

    Vous voyez les difficultés qui ont conduit à ces incongruités ! Quand on enclenche une démarche qui ne va pas ,  le bon sens voudrait qu’on revienne sur ses pas et qu’on corrige. Donc on peut le faire. Ils ne peuvent le faire qu’en entamant une discussion avec les acteurs. Que ce soit les mêmes chefs traditionnels, la classe politique et la société civile. Même par des discussions réglementaires on ne peut pas corriger ces insuffisances pour arriver à maintenir les élections libres au niveau de ces découpages pour que nous puissions rapidement entamer le processus de décentralisation.

    Parlant des élections locales,  selon le ministre de l’Administration Territoriale, elles peuvent avoir lieu fin décembre. Qu’est-ce que vous pouvez dire à ce propos ?                        

    Me Mouhamed Tchassona-Traoré : Pour le moment, nous attendons que beaucoup de choses soient faites, parce que nous sommes en train de nous questionner sur la nature du processus, c’est-à-dire le mode de scrutin pour les prochaines élections législatives. Depuis quelques années, le processus électoral a été conduit sous la bannière d’un scrutin de liste. Or, aujourd’hui,  nous sommes en train de faire la demande que les législatives tout comme les présidentielles, reviennent au scrutin uninominal à deux tours. Parce que le scrutin proportionnel n’est pas pris sous l’angle national. On sait que pour les locales, généralement, c’est un scrutin de liste. Lorsque nous allons régler ces questions-là, comment allons-nous revoir les structures d’organisation des élections ? Parce que ça doit être un débat aujourd’hui entre une cellule technique et une cellule politique. Il faut régler ces questions-là. Il faut corriger les listes électorales, avoir une liste électorale fiable, digne de ce nom. Et ce processus ne peut être conduit de manière unilatérale par le gouvernement. Il faut qu’il s’ouvre à la classe politique. Et il ne suffit pas seulement de dire : bon, on tient les élections locales. Que vont devenir les mairies de demain ? Est-ce qu’elles seront identiques à celles d’aujourd’hui ? Ou il faut leur donner un contenu réel ? Pour nous, il est temps également d’engager une discussion de haut niveau avec la classe politique avec tout ce qu’il y a comme ressource indispensable pour définir les transferts de compétences. Quelles sont les compétences qui vont quitter la sphère supérieure de la base ? Que devraient faire les mairies, que devrait faire la préfecture ? Demain, que feront les régions ? Qu’est-ce qu’on peut faire au plan national ?

    Donnons l’exemple de l’école. Aujourd’hui on a des Lycées dans plusieurs cantons. Demain, est-ce que ce sera maintenu comme tel ?  Va –t-on retrouver les Lycées, les Collèges ou les Primaires, à tous les niveaux ? Ou faut-il changer l’approche pour qu’on puisse régler ces questions-là ? L’Etat civil, comment  va-t-il être obtenu ?  Est-ce que c’est la préfecture, est-ce que ce sont les communes ? Toutes ces questions-là doivent être réglées. Au niveau de l’aménagement du territoire, quelles sont les différentes actions que la commune peut mener  pour le développement local ? D’où est-ce que la commune pourra-t-elle trouver ses ressources ? Nous savons que sur le terrain fiscal, les communes et les collectivités décentralisées ne peuvent pas prétendre à la perception des droits proportionnels. Elles ne peuvent percevoir que des droits fixes au niveau local.

    Toutes ces questions  importantes qui sont d’ordre administratif, politique et structurel,  doivent pouvoir être réglées. Et c’est tout le contenu qu’on met dans le vocable de transfert de compétences. Donc toutes ces questions doivent être évoquées. On a également  oublié le rôle déterminent des acteurs  externes et surtout traditionnels. Sans oublier les fondations, les associations, la société civile, qui peuvent aussi être des acteurs de développement au niveau local. Quel sera leur niveau d’implication, quelles seront les facilitations qu’elles pourront mettre au niveau local, pour pouvoir booster leurs actions sur le terrain en vue d’accompagner le développement à la base ? Comment pourra-t-on mettre en place une politique nationale de développement  qui tienne compte de ces différences au niveau local pour faire en sorte que chaque localité, chaque commune puisse trouver au niveau de sa réalité physique les éléments de son développement ? Et comment conduire cela ? Est-ce qu’il y aura une autonomie de gestion, une autonomie holistique et une autonomie financières pour ces localités-là ? Voilà des questions importantes que nous devons régler  pour aller vraiment aux élections locales.

    Il n’y a pas longtemps, le campus universitaire a été secoué par des mouvements d’étudiants qui réclament l’amélioration de leurs conditions de vie et d’études. Dans la foulée on a assisté à l’arrestation de certains d’entre eux et sept ont été jugés et condamnés à trois mois avec sursis et les deux principaux leaders condamnés à douze mois de prison avec sursis. Quelles sont vos appréciations par rapport à cela ? 

    Me Mouhamed Tchassona-Traoré : En principe les Universités bénéficient de ce qu’on appelle la franchise. Et cette franchise donne droit aux étudiants de s’organiser à tous les niveaux. Elles ont leur propre service de sécurité, elles ont tout ce qu’il faut pour rester un cadre dans lequel, l’étudiant puisse avoir les moyens de son épanouissement à la fois intellectuel et social parce que ce sont des cadres de demain. Nous avons été secoués par la brutalité de la répression qui a  eu lieu dans cette Université, là où des étudiants  exercent un droit légitime de revendication. Nous nous étonnons que ça semble souvent surprendre nos autorités lorsqu’il y a un mouvement,  comme si ce sont des questions nouvelles qui sont posées alors que ces questions sont anciennes. Et on nous parle de vote de budget de notre pays à la fin de chaque année. Comment peut-on remettre ces problèmes-là à chaque fois ? On ne règle pas les problèmes qui se posent définitivement dans le cadre budgétaire pour que les questions qui se sont posées les années précédentes puissent trouver solution dans le cadre des budgets successifs qui sont votés ou dans le cadre des discussions bilatérales ou multilatérales entre le Togo et les institutions internationales !  Mais on remet toujours des choses, on reconduit les mêmes bêtises et on se retrouve devant cette situation. Malheureusement on a comme l’impression au Togo que tout devient une priorité. Toutes les questions sont devenues tellement prioritaires qu’on ne sait même plus comment les hiérarchiser. D’où le besoin pour notre pays d’avoir des institutions stables qui fassent renaître la confiance entre les acteurs pour que les questions de développement à tous les niveaux puissent être  convoquées au centre des débats et qu’on ait une véritable stratégie à tous les niveaux. Quand on prend le secteur de la santé, c’est un problème, le secteur de l’éducation est un problème, le secteur de l’emploi est un problème. A tous les niveaux, on a des problèmes et tout devient priorité. Toutes ces priorités peuvent secouer la machine puisqu’on ne sait même pas par où commencer. Et puisque ce sont les mêmes qui pensent qu’ils ont la solution, malheureusement ils n’ont aucune solution et  refusent de s’ouvrir  à d’autres  en faisant en sorte que les gens aient la confiance  pour travailler ensemble pour pouvoir mettre ce pays sur les rails. Nous déplorons qu’il ait eu des violences de cette sorte sur le campus et nous demandons humblement au gouvernement de faire en sorte que les auteurs de ces violences et dont nous avons vu  les victimes sur les réseaux sociaux, soient sanctionnés. Parce que ce n’est pas admissible qu’au 21ème siècle, qu’on puisse tabasser des étudiants, ceux qui sont appelés à diriger le pays demain,  de façon sauvage. A quoi ça sert de juger les étudiants et d’aller salir leur casier judiciaire ? Des cadres de demain qui ne revendiquent que dignement et de manière noble un certain nombre d’intérêts ! Il faut engager des discussions avec les étudiants pour régler ces problèmes-là. C’est dommage qu’on en arrive à ce stade !

    Quel est votre mot de la fin ?

    Me Mouhamed Tchassona-Traoré : Il faut que pour une fois, ce gouvernement comprenne que ce peuple est en ébullition. Il suffit de voir toutes les scènes de  violences,  que ce soit  dans le comportement de cette jeunesse qui est  désemparée, ou de ces chefs de famille qui sont désorientés. C’est tout un peuple qui va à la dérive. Alors,  pour que ce pays renaisse à l’espoir, il faut que ceux qui le dirigent comprennent que l’ensemble des Togolais est l’ensemble des peuples du monde. Et donc on n’a pas droit à prospérer dans des bêtises et on doit faire en sorte que ce pays-là qui a beaucoup de potentialités, qui a beaucoup d’énergie à revendre d’ailleurs,  puisse renouer avec l’espoir.

    Interview réalisée par Roger A.

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