Pour des élections irréprochables, Jean-Pierre Fabre veut un « étranger » à la tête de la CENI
©Afreepress-(Lomé, le 25 mars 2017)- Jean-Pierre Fabre, le chef de file de l’opposition et président national de l’Alliance nationale pour le changement (ANC, opposition) était dimanche face aux militants et sympathisants de sa formation politique à Paris histoire de « mesurer le chemin parcouru » par l’opposition dans sa lutte et « raffermir » la stratégie de lutte pour, a-t-il dit, parvenir à l’alternance au Togo.
Avec les fédérations étrangères de l’ANC, l’ancien Lieutenant de Gichrist Olympio n’a éludé aucun sujet. Jean-Pierre Fabre a-t-il pris des « milliards » de francs CFA des mains du pouvoir de Lomé dans le but de saboter sa lutte ? Face à cette question, l’homme a manifesté son étonnement. « Si j’avais pris des milliards, je peux être à Acapulco et dormir un peu non ? On ne dit pas qu’on est irréprochable, on ne dit pas qu’on connait tout », a-t-il indiqué et de minimiser la portée de l’accusation en ces termes : « Il y a quelqu’un qui raconte des choses sur les radios et qui a annoncé la mort du Général Sangaré. C’est la même personne qui dit que j’ai pris de l’argent. On doit tirer les conclusions qui s’imposent non ? ».
Parlant du processus électoral, le leader de l’opposition togolaise croit avoir la clé de la transparence des élections dans son pays. Il faut a-t-il dit, un étranger à la tête de la CENI comme ce fut le cas en Guinée Conakry. « A chaque élection Sangaré (le Général, ndlr) est à Lomé et je me souviens qu’on lui avait proposé que compte-tenu de ce qui se passe chez nous, on pense qu’il fallait mettre à la tête de la CENI togolaise, un étranger. Il a rigolé, il a dit non puis après il est allé présider la CENI en Guinée », a-t-il rapporté et de préciser que la proposition a été faite à l’expert électoral malien en 2003. « Je connais bien le Général Sangaré, parce qu’il vient à Lomé à chaque élection depuis plus de 10 ou 15 ans », a-t-il souligné.
L’homme s’est longuement épanché sur la situation sociologique togolaise, dénoncé ce qu’il qualifie de « dérives » du pouvoir et proposé des pistes de solution pour une sortie de crise.
Devant les participants à la rencontre, Jean-Pierre Fabre a terminé ses propos par une profession de foi en s’engageant solennellement à ne pas trahir la lutte : « La foi qui nous anime demeure inébranlable. Elle convie chacun de nous au dépassement de soi et nous indique, dans le sillage des pères de l’indépendance et fondateurs de la nation togolaise, que ni la médisance, ni les dénigrements, ni la défection, ni la trahison, ni la lassitude, ni l’abandon, ni les répressions sanglantes, ni les tentatives de déstabilisation, d’où qu’elles viennent, ne doivent avoir raison de notre détermination à poursuivre le combat pour libérer le peuple togolais de l’imposture et de la dictature », a-t-il conclu.
A.Y.
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