Kofi Yamgnane : Lire l’intégralité de son entretien à RFI « Partout où les peuples se battent pour l’avènement de la démocratie, nous les aiderons »

(©Afreepress.info/ Lomé, le 16 mai)-

Dans une interview accordée à RFI mardi soir, Kofi Yamgnane a affirmé qu’il avait l’intention de se représenter à l’élection présidentielle de 2015 au Togo. « Je tenterai à nouveau de me présenter à cette élection ».

Le Franco-togolais estime par ailleurs qu’avec l’arrivée de François Hollande au pouvoir en France, c’est la fin des élections frauduleuses sur le continent noir.

«  Si aujourd’hui au Togo ou dans les autres Etats africains, l’Europe dit qu’elle ne reconnait pas les résultats publiés, ils seront obligés de refaire des élections propres », a-t-il affirmé.

Parlant de la Françafrique, Kofi Yamgnane pense que ce système prendra fin si les peuples africains prennent leurs responsabilités en disant à leurs dirigeants : « plus de valises de billets ».

Voici l’intégralité de ses propos

« Il est vrai que cette campagne n’a pas fait une part normale à la politique africaine, absence d’Etat ne veut pas dire absence de stratégie, absence de politique, absence de réflexion. Nous avons beaucoup travaillé, nous avons constitué un vrai programme, une vraie stratégie d’approche de l’Afrique parce que F. Hollande nous a dit d’entrée de jeu qu’il ne veut plus de ces histoires-là, je respecte tous les peuples.

Une fois d’abord, on va en finir avec les effets dévastateurs en Afrique. Je veux que les Africains comprennent que Sarkozy n’était pas la France et que le peuple français ne parle pas ainsi des peuples africains. Dire que l’Africain n’est pas entré dans l’histoire, que l’Africain n’a pas de civilisation, c’est quand même un contre-sens énorme, c’est une marque d’irrévérence absolue.

A partir de là, nous allons refonder des relations de confiance et de respect mutuel.

François. Hollande a dit tout au début que c’est aux Africains de définir la défense de ce continent et juste, si la France a les moyens, elle les aidera.

Il retient le discours de la Baule en disant que c’est aux Africains de mettre ce discours en musique pour aider l’Afrique. Le slogan est que partout où il a eu alternance et démocratie, nous serons aux côtés du régime. Partout où les peuples se battent pour l’avènement de la démocratie, nous les aiderons.

En ce qui concerne les régimes qui fraudent les élections, la stratégie n’est pas de ne plus parler au régime ou au président, c’est dire qu’on met un système de contrôle des élections. Lorsque nous pensons qu’une élection n’est pas propre, on ne la reconnait pas.

Et si aujourd’hui au Togo ou dans les autres Etats africains, l’Europe dit qu’elle ne reconnait pas les résultats publiés, ils seront obligés de refaire des élections propres.

La nuance dans le discours de F. Hollande par rapport à celui de Sarkozy sur la Françafrique, c’est que les deux pôles de la Françafrique que sont la France et l’Afrique doivent tuer cette entité des deux côtés, pas d’un seul. Il faut que les chefs d’Etat africains prennent leurs responsabilités et que leurs peuples leur disent « plus de valises de billets ». Si les Africains prennent leur part, la France prendra sa part. Au sommet de la Françafrique qui se profile à Kinshasa, les choses seront dites de façon claire ».

La nouvelle qui se profile à l’horizon du Togo pour 2015, je tenterai à nouveau de me présenter à cette élection parce que j’estime qu’il est de mon devoir d’apporter ce que je peux au peuple qui m’a donné la vie et au pays qui m’a vu naître.