© Afreepress (Lomé, le 15 mars 2013) — après avoir été pendant une vingtaine d’années sous la régence de Koudé Komi Jean (photo), les populations de Todomé dans la préfecture du Zio (35 km au nord de Lomé) réclament désormais leur autonomie et leader qui devra officiellement être leur représentant partout où besoin sera. Ces habitants élèvent de plus en plus la voix pour « exiger » la cessation de cette régence et l’intronisation d’un chef traditionnel en « bonne et due forme », a appris l’Agence Afreepress auprès des habitants du village.
Selon les informations recueillies des frères Koudé Kossi et Édouard, les populations de cette contrée avaient, depuis le 12 mai 2012 porté leur choix sur un candidat de « consensus », un choix qui aurait été avalisé un temps par l’actuel régent et le chef canton du village d’Agbélouvé dont dépend Todomé. « Une réunion de la communauté a porté son choix sur un jeune homme. Le régent a été d’accord et a enclenché le processus d’intronisation. Le chef canton d’Agbélouvé a reçu des mains du régent une somme de cinq mille (5000) F CFA et une bouteille de liqueur pour cela. Tout le village a dit oui, le chef canton a procédé à des enquêtes dans le village afin d’être informé sur la moralité du candidat. Le processus poursuivait son court et d’un seul coup, il a été bloqué » , a confié à Afreepress, Koudé Edouard.
L’actuel régent, selon les témoignages recueillis, est dans les coulisses « farouchement opposé au choix du nouveau chef ». Parce que celui-ci considère l’homme proposé par les populations comme un danger pour la sécurité de ses biens immobiliers. « Le régenta un différend foncier avec lui. Il est par contre d’accord pour accepter un nouveau candidat habitant en Côte d’Ivoire », rapporte un membre de la cour royale de Todomé.
D’après les recoupements, les notabilités de la localité ont préféré porter leur choix sur un autre natif de Todomé habitant la Côte d’Ivoire. « Il y a quelques mois, un de nos grands frères habitant en Côte d’Ivoire est revenu au pays et comme dans un cirque, certaines personnes se sont emparées de lui et l’ont déclaré chef de Todomé sans le consentement du chef canton d’Agbélouvé. Celui-ci est reparti tout juste après cette farce », dénoncent les détracteurs de ce choix.
Lorsque le chef canton d’Agbélouvé va s'enquérir des nouvelles du premier candidat, les initiateurs de la seconde candidature lui déclarent que ce sont les mêmes personnes. « Ils ont dit que c’est finalement son grand frère qu’ils ont intronisé », confie l’autre camp qui manifeste son « agacement » face à la situation et réclame que des mesures soient prises pour « remédier » à ce dysfonctionnement. « Nous en avons assez de ce problème, nous faisons appel aux autorités afin de le résoudre. Tous les villages voisins ont des chefs, mais pas nous. Nous devons avoir notre chef, celui qui a été retenu par tous les villageois », ont martelé au micro de l’Agence Afreepress, les populations de Todomé.
Du côté du régent Koudé Komi Jean, on préfère mettre ces « agitations » sur le compte du « manque d’expérience de la jeunesse ». « Ce sont des enfants, ils ne savent pas ce qu’ils font, ils ne peuvent pas réussir dans cette démarche. Ils ne savent pas comment fonctionnent nos coutumes », a laissé entendre celui-ci.
Désormais, c'est tout Todomé qui tire la sonnette d'alarme et appelle le ministère de l'Administration territoriale et de la décentralisation au secours.
Amewounou K.