© Afreepress (Lomé, le 4 Oct. 2012) — Le collectif « sauvons le Togo (CST) » et la coalition Arc-en-ciel se disent « déterminés à exécuter fidèlement le programme élaboré pour commémorer le 22e anniversaire du soulèvement du 5 octobre 1990 » qui fut le point de départ d’une « longue lutte pour la démocratie » au Togo.
Ces deux organisations ont réuni la presse mercredi au Centre communautaire de Bè à Lomé, où elles ont porté à la connaissance de l’opinion, le bras de fer qui les oppose à l’administration de la commune de Lomé dirigée par le Contre-amiral Fogan Adédjon.
Le différend porte, selon les responsables de ces deux entités, sur l’itinéraire à suivre dans le cadre de la marche qu’elles entendent organiser vendredi en vue de « rendre hommage aux martyrs de la lutte pour la libération du Togo ». Pour le CST et la coalition Arc-en-ciel, le cortège devrait s’ébranler de la lagune de Bè, où une cérémonie de dépôt de gerbes sera observée tôt dans la matinée du 5 octobre par les manifestants tous habillés en blanc. Cette cérémonie de dépôt de gerbes sera suivie d’une marche qui, selon les organisateurs, passera par le cœur de la ville de Lomé, c’est-à-dire Déckon pour enfin chuter sur l’esplanade du palais de justice de Lomé, lieu où les mouvements ont débuté le 5 octobre 1990.
Mais le Contre-Amiral Fogan Adédjon « ne veut pas entendre parler d’un défilé qui passe par Déckon ». Dans un 1er temps, le président de la délégation spéciale de la commune de Lomé a signifié à ces deux organisations sa désapprobation de l’itinéraire choisie et leur propose plutôt d’emprunter le boulevard du Mono pour terminer leur manifestation à la Place de l’Indépendance à Lomé.
Par un second courrier adressé aux deux organisations, le Contre-amiral Fogan Adédjon serait revenu sur sa première proposition et aurait demandé aux deux entités de plutôt achever leur manifestation à la plage de Lomé.
Ces deux organisations, ont laissé entendre qu'elles ne comptaient pas céder devant ce qu’elles qualifient de « dérives dictatoriales » de la part de l’Amiral et tiennent à observer de façon « scrupuleuse », le programme de cette journée. « Si nous avons accepté des compromis, il ne doit pas se comporter en dictateur… s’il veut réprimer, il n’a qu’à le faire », a menacé le coordonnateur du CST qui parle d'un recours en voie de préparation contre cette décision de la commune de Lomé pour « excès de pouvoir ».
Le 5 octobre 1990, les populations de Lomé et de ses environs étaient sorties manifester dans les rues à la suite du procès de deux étudiants au palais de justice de Lomé pour « distribution de tracts hostiles au régime » de Gnassingbé Eyadema, père de l’actuel président de la République Faure Gnassingbé, « incitation de l’armée à la révolte et appartenance à un parti clandestin ».
Ce mouvement de mécontentement gagnera plut tard l’ensemble du territoire togolais et sera suivi de plusieurs années de violences et de destruction.