Interview de Jean-Paul AGBOH-AHOUELETE, président du CONAPP : « La presse doit être pensée désormais comme une entreprise »
©Afreepress-(Lomé, le 13 décembre 2016)- Les Journées Portes Ouvertes de la presse, c’est du 15 au 17 décembre prochains à Blu Zone Cacavéli à Lomé. Pendant trois jours, les professionnels de la presse s’ouvriront au public et débattront avec les visiteurs de plusieurs sujets relatifs à l’exercice du métier de journaliste au Togo.
Placée sous le thème : « Médias, laïcité, Dialogue interreligieux au Togo », cette 3ème édition des Journées portes ouvertes de la presse togolaise prendront fin samedi prochain par une soirée gala dénommée la nuit des partenaires. Une soirée dont le but est de mettre face à face, annonceurs, responsables d’agences de communication, Directeurs et attachés de presse des institutions privées ou publiques togolaises et professionnels des médias.
Enfin de mieux comprendre ce qui va se passer durant les trois jours de cette manifestation, la Afreepress a reçu en entretien le président du Conseil national des patrons de presse (CONAPP), Jean-Paul AGBOH-AHOUELETE, dont l’organisation est à l’origine de ces Journées Portes Ouvertes de la Presse togolaise.
Lire l’entretien.
Afreepress : Bonjour Monsieur Jean-Paul AGBOH-AHOUELETE. Vous êtes le président du Conseil national des Patrons de Presse (CONAPP) qui organise à partir du 15 décembre prochain les Journées Portes Ouvertes de la Presse.
Quels objectifs poursuivez-vous en organisant ces JPO ?
Jean-Paul AGBOH-AHOUELETE : Les Journées Portes Ouvertes de la Presse sont une occasion de valorisation et de (re) découverte du travail de la presse togolaise, dans sa diversité et dans sa pluralité. C’est aussi un évènement de promotion de l’image des médias dans notre pays et une opportunité pour les professionnels de la communication, de s’engager en faveur d’une cause d’intérêt public. Nous couvrons l’actualité toute l’année ; nous parlons des autres tout le temps. Pourquoi ne pas nous poser une fois par an, pour nous retrouver entre nous, penser notre métier et son devenir, tout en créant un cadre d’échanges avec ceux qui nous suivent au quotidien, à travers nos productions ? Voilà l’idée qui a sous-tendu au lancement en 2014, des JPO de la presse.
Afreepress : Les JPO sont à la 3ème édition cette année. Quels bilans pouvez-vous dresser des précédentes éditions ?
Jean-Paul AGBOH-AHOUELETE : Les deux premières éditions ont été un succès, en termes de mobilisation et par rapport à l’intérêt qu’elles ont suscité. Nous avons pu échanger avec d’autres acteurs qui ne sont pas de la presse et faire avancer le débat sur un certain nombre de sujets.
Afreepress : Quel est la thématique retenue pour l’édition 2016 et les innovations apportées par me CONAPP et les organisations professionnelles de la presse qui sont partenaires ?
Jean-Paul AGBOH-AHOUELETE : Après les Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication en 2014, les Objectifs de Développement Durable l’année dernière, il nous a paru presque naturel de mener la réflexion autour de la contribution des médias au dialogue interreligieux, à la promotion du vivre ensemble dans un contexte international mouvementé et dans un environnement régional menacé par le fondamentalisme religieux. S’il est vrai que notre pays est resté à l’abri des actes terroristes, commis au nom d’une religion fondamentalement de paix, il n’en demeure pas moins qu’il est important de continuer à préserver cet acquis, celui de la coexistence pacifique entre les religions dans notre pays. Il s’agira donc, entre autres, de débattre de la place de la religion dans notre société, de son rapport avec la République et des mécanismes de dialogue permanent entre tous les acteurs.
Outre la traditionnelle exposition des journaux depuis l’époque de l’indépendance à nos jours et des vieux matériels de production, de même que l’animation en live depuis le site des JPO des émissions phares des radios de la capitale, l’initiation à l’écriture journalistique, à la caricature et au photo journalisme ou encore la visite guidée des rédactions des organes de presse publics et privés etc, la journée du vendredi 16 décembre sera la Journée de la solidarité. Nous allons y consacrer une campagne de don de sang en faveur du Centre National de Transfusion Sanguine (CNTS). Ce sera également l’occasion de dépistage d’un certain nombre de pathologies dont le diabète, l’hypertension artérielle etc. J’ajouterai la soirée apothéose du 17 au cours de laquelle, les partenaires institutionnels ou privés qui accompagnent traditionnellement la presse et contribuent à son développement, seront primés.
Afreepress : Vous parlez du concept baptisé : « La nuit des partenaires ». Comment se présente concrètement ce concept ?
Jean-Paul AGBOH-AHOUELETE : « La Nuit des Partenaires » est la soirée qui clôturera les JPO et dédiée aux partenaires traditionnels de la presse, institutionnels ou privés, qui contribuent à son développement. Au cours de ce diner/spectacle, certains d’entre eux seront primés pour leur soutien historique à la presse togolaise. Le format choisi permettra des échanges B to B entre les patrons de presse et les dirigeants d’entreprises notamment.
Afreepress : Quels sont les résultats attendus de cette rencontre avec les partenaires de la presse ?
Jean-Paul AGBOH-AHOUELETE : Notre objectif est d’abord d’exprimer notre gratitude envers ceux qui apportent des ressources multiformes à la presse et contribuent à sa diversité comme à son développement. Il s’agit ensuite de créer un cadre d’échanges devant permettre d’envisager des relations davantage renforcées entre les entreprises de presse et les annonceurs ; tout en attirant des investisseurs privés dans un secteur qui en a grandement besoin pour son développement.
Afreepress : Quel est d’après vous, l’état de la presse aujourd’hui comparé à il y a 12 mois ? Les choses ont-elles évolué pour la presse ?
Jean-Paul AGBOH-AHOUELETE : La presse doit être pensée désormais comme une entreprise, avec les règles de fonctionnement et de gestion de toute entreprise, si elle veut s’insérer efficacement dans le tissu socioéconomique et attirer davantage de ressources. Elle doit passer de l’informel à une nécessaire structuration.
Ne nous voilons pas la face : aucun investisseur n’engagera de l’argent dans un projet qui n’a pas d’avenir, parce que mal ficelé et porté par un cadre informel. Tout comme nous n’attirerons pas de grands annonceurs si le secteur médiatique n’est pas assaini avec davantage de professionnalisation.
Propos recueillis par A.Y.
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