2e Journées de la Femme-mère-enfant : La SGOT engagée à relever le défi du cancer du sein
©Afreepress (Lomé, le 11 août 2016)- Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), chaque année, plus d’un million de nouveaux cas de cancer du sein sont diagnostiqués. Ce qui entraine plus de 400.000 décès par an. En 2012, 847.000 nouveaux cas de cancer ont été recensés par l’OMS. En Afrique, les chiffres lacunaires liés à cette maladie rendent mal compte de cette nouvelle réalité sanitaire.
Préoccupés par les ravages que fait le cancer de sein, la Société des gynécologues-obstétriciens du Togo (SGOT), avec l’appui du Fonds des Nations-Unies pour la population (UNFPA), a observé en fin de semaine, les 2èmes « Journées Femme-mère-enfant ». L’objectif, selon les organisateurs, est de renforcer davantage ses sociétés nationales de gynécologues dans leur environnement local et de relever les défis qui se posent à elles.
Placée sous le thème : « Mises à jour de la prise en charge du cancer du sein », cette rencontre a eu pour objectif l’actualisation des connaissances des membres actifs et associés de la SGOT que sont les gynécologues-obstétriciens, les DES de gynéco, les médecins, sages-femmes et étudiants en médecine. Ceux-ci ont été outillés sur les nouvelles découvertes faites dans ce domaine afin d’améliorer le vécu des populations.
« Considérer comme une maladie des riches, il y a quelques décennies, le cancer du sein touche, aujourd’hui, aussi les pauvres, ceci à cause des habitudes alimentaires, l’hygiène environnementale et de vie qui se ressemblent. Cette incidence est encore bien inférieure à celle des pays développés. Mais ce bilan laisse de côté les nombreux pays, dont le Togo, où il n’existe pas encore de registre national dans lequel consigner le nombre de malades », a indiqué Dr Solange Toussa Ahossu, Présidente de la SGOT.
Les gouvernements, a-t-elle relevé, ont longtemps ignoré cette pathologie et toute l’attention était focalisé sur les grandes épidémies que sont le paludisme, le VIH/sida, les virus Ebola et Zika. Mais cette situation est en train de changer, car l’espérance de vie augmente davantage et donne plus le temps aux femmes de mourir du cancer. Les estimations publiées par Globacan en 2012 font état d’une hausse de la mortalité liée au cancer de 45% d’ici 2025, a-t-elle précisé.
Allant plus loin dans ses propos, elle a fait savoir que les femmes de 45 à 55 ans sont les premières victimes du cancer qui est devenu un problème de santé publique. « Le drame, c’est cette spécificité du cancer en Afrique où les diagnostics sont tardifs, si tardifs qu’ils laissent peu de chances de rémission. Le taux de rémission complète ne dépasse pas 25% chez nous, contre 60% dans les pays occidentaux les mieux pourvus en système de santé », a-t-elle déploré.
« Notre société a donc pour but de contribuer au renforcement des capacités des personnes engagées, déterminées à aider nos mamans, nos sœurs et nos filles pour réduire, voire estomper ce malin et vilain mal dans les familles et dans la vie des femmes », a martelé la présidente de la SGOT.
Le Pr agrégé des Universités, Secrétaire général du ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche, Koffi Mawunyo Agbénoto, qui a pris une part active à la rencontre a estimé que la rencontre organisée par la SGOT constituait une occasion à saisir par les gynécologues, médecins et sages-femmes pour échanger sur leurs pratiques médicales afin d’apporter leur contribution à l’amélioration significative de la santé de la femme au Togo. « Le retard dans le diagnostic et l’insuffisance des plateaux techniques dans nos centres hospitaliers rendent la prise en charge du cancer du sein beaucoup plus difficile et réduisent les chances de guérison. Un diagnostic précoce assurerait au contraire un pronostic bien plus optimiste », a-t-il conclu.
Selon Amivi Baba, Directrice des Etablissements de soins et de la réadaptation, les grands défis qui se posent aux femmes et à leurs familles au Togo sont liés aux difficultés d’accès à tous les éléments de la prise en charge de cette grave pathologie dont la radiothérapie qui occupe une place importante, mais n’existe pas encore au Togo, « ce qui rend l’accès thérapeutique, un véritable parcours du combattant », a-t-elle regretté.
La SGOT existe depuis une vingtaine d’années. Elle regroupe les professionnels du Togo et du Bénin.
Bernadette A.
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