Interview de HOEHANOU Yamondé, un jeune bénéficiaire de l’appui du FAIEJ : « Il y a toujours quelque chose à faire quelque part »
©Afreepress-(Lomé, le 12 avril 2017)-
Comment un ingénieur biologiste de formation peut-il faire pour devenir patron d’un pressing à succès dans sa localité ? La recette est tirée de l’expérience HOEHANOU Yamondé, jeune entrepreneur installé à Sokodé (420 Km au Nord de Lomé). La vie de cette personne a retenu l’attention de l’Agence de presse Afreepress lors d’une tournée effectuée en mars dernier dans la région Centrale par la ministre du Développement à la Base, de l’Artisanat, de la Jeunesse et de l’Emploi des Jeunes.
HOEHANOU Yamondé est le patron du pressing « PIYAMONDE » situé dans la ville de Sokodé. Ce Togolais de 31 ans, a bénéficié de l’accompagnement du Fonds d’Appui aux Initiatives Economiques des Jeunes (FAIEJ) ce qui lui a permis de démarrer son business aujourd’hui florissant. Il a pu rembourser et est actuellement en phase d’agrandissement de sa structure.
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Afreepress : Bonjour M. HOEHANOU. Pouvez-vous nous parler de votre activité ?
HOEHANOU Yamondé: Mon activité c’est le lavage à sec. A part le lavage à sec, nous avons associé d’autres services pour faire la différence après une étude de marché et c’est ça qui fait notre qualité. Le premier service, ce sont les raccommodages et les retouches des habits de nos clients. Le constat est fait que quand nous venons au pressing, après avoir lavé les habits on remarque au moment de les porter qu’il y a un bouton qui est parti. C’est le relevé qui est sorti ou un petit endroit qui est déchiré. Vous le signaler à nos services et nous nous chargeons de les réparer avant de passer au lavage. Nous faisons aussi des retouches. Vous avez une chemise qui est trop large ou trop serré, vous venez nous voir et on peut vous arranger ça.
Afreepress : Pourquoi avez-vous pensé de créer un pressing ?
HOEHANOU Yamondé : Nous avons commencé à partir d’un constat sur le marché. Nous étions clients de nos actuels concurrents. Notre remarque a été que le service n’était pas vraiment au point en termes de qualité, que ce soit pour le lavage ou le repassage. Vous amenez votre tenue, deux jours après vous remarquez qu’elle se délave. Ou bien c’est le repassage qui est mal fait. Par exemple un pantalon qui est repassé et on voit deux plis devant ce n’est pas du repassage de qualité. Donc le constat nous a amené à approcher les autres clients et nous avons compris que les gens vont jusqu’à Lomé, Kara pour faire laver leur habits. C’est cela qui nous a amenés à créer ce pressing pour faire la différence, pour limiter ces tracas à ces clients non satisfaits et qui vont jusqu’à Kara ou Lomé pour avoir de la qualité.
Afreepress : Quelles études vous avez fait et comment avez-vous débuté ?
HOEHANOU Yamondé: Au fait, je suis moi-même ingénieur biologiste de formation. J’ai fait l’ESTEBA à l’Université de Lomé. Mais le lavage est un domaine que j’aime beaucoup. J’aime l’élégance, la propreté. C’est ce qui a fait quand je suis arrivé ici, j’ai essayé de maintenir cette élégance, cette propreté mais je n’ai pas trouvé un bon service sur le marché ici. C’est ça qui m’a motivé à créer mon pressing.
C’est vraiment l’occasion de remercier le Chef de l’Etat qui a initié ce projet à travers les institutions comme le FAIEJ, le Programme d'Appui au Développement a la Base (PRADEB) et autres. Actuellement c’est très difficile avec les micros finances d’avoir un financement. Les conditions sont très difficiles. Il faut avoir un terrain, une grosse somme, etc. Par exemple nous avons reçu 2 400 000F CFA du FAIEJ. Avant d’avoir ça auprès des micros finances, on va vous exiger des pièces qui sont très difficiles à trouver. Donc vraiment, ne serait-ce que pour l’appui financier, sans citer l’appui technique que FAIEJ nous offre, nous le remercions. C’est l’occasion de dire aussi un sincère merci à Mme la Ministre Dogbé en passant par la directrice du FAIEJ.
Afreepress : Quelle sont vos projets pour l’avenir ?
HOEHANOU Yamondé: Nous avons beaucoup de visions. Des projets proches et lointains. Actuellement nous avons à peu près 2000 à 2300 clients parmi lesquels nous avons fidélisés au moins 1500. Nous souhaiterions informatiser notre gestion. Ça nous permettra de mieux gérer nos activités, surtout avec l’annexe que nous avons ouverte à Kpangalam pour rapprocher nos services de la population. Et aussi, il y a beaucoup de jeunes qui viennent nous demander du travail. Nous pensons mettre en place ici, un atelier de couture et en même temps fournir à la population, des tissus de qualité afin qu’en rentrant ici, le client trouve tout ce dont il a besoin pour son élégance. Nous souhaiterions donc nous équiper en matériels de couture et recruter des jeunes couturiers, brodeurs pour nous aider. Ainsi lorsque le client viendra, il pourra faire sa commande, acheter son tissu, se le faire coudre.
Afreepress : Un mot à l’endroit des jeunes?
HOEHANOU Yamondé: Nous avons constaté qu’il y a beaucoup de jeunes qui ne veulent pas se battre. Nous sommes en train de faire deux ans ici et déjà trois jeunes sont passés travailler mais sont vite repartis. J’ai remarqué qu’ils ne voulaient pas travailler. Pour d’autres jeunes, leur problème c’est qu’ils n’osent pas. Parfois, les gens ont peur des crédits. Je me rappelle qu’au cours de notre formation, il y a un certains M. APALOO qui nous parlait des opportunités. Il disait qu’il y a toujours quelque chose à faire quelque part. Cette parole m’a beaucoup marqué. Je demande à ces jeunes qui me suivent actuellement de chercher à identifier quelque chose, là où ils sont. Il y aura toujours quelque chose à faire là-bas. Lorsqu’ils auront trouvé ce quelque chose, ils peuvent s’approcher des agences comme le FAIEJ, le PRADEB, la FNFI et autres, qui vont les accompagner financièrement et techniquement.
Sur le plan technique, nous avons par exemple bénéficié d’une formation en initiation à l’entreprenariat. Au cours des deux ans que nous passons, nous avons eu deux formations, à travers les partenaires du FAIEJ. Des formations qui ont porté sur la gestion et sur le marketing. J’encourage donc ces jeunes à oser, à penser à faire quelque chose et le FAIEJ est là pour les accompagner.
Interview réalisée et retranscrite par Aklom AJAVON
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