lundi, 19 juin 2017 09:24

Tournée nationale/PUDC : Les populations saluent un «programme ambitieux» pour le développement du pays

    Tournée nationale/PUDC : Les populations saluent un «programme ambitieux» pour le développement du pays

    ©Afreepress-(Lomé, le 19 juin 2017)- Six (6) mois après les premiers coups de pioches pour les travaux de construction des pistes rurales, l’heure est au bilan. Le Programme d’Urgence de Développement Communautaire (PUDC), opérationnel depuis juillet 2016 a effectivement pris son envol avec le coup d’envoi des travaux de construction d’infrastructures rurales donné par le chef de l’Etat, Faure Gnassingbé à Guerin-Kouka (région de la Kara) le 21 novembre 2017 et ceux des pistes rurales lancés à Tchamba dans la région Centrale, le 5 décembre 2017. Six mois après, l'heure est au bilan. Et pour ce faire, une mission bipartite PNUD-Gouvernement a sillonné du 5 au 15 juin dernier, les 406 km de pistes en cours de réalisation dans les 5 régions du pays histoire de toucher du doigt le travail abattu par les 12 entreprises en charge des chantiers. L'autre objectif est de discuter avec les populations des localités concernées et les responsables des 5 bureaux de contrôle retenus afin de recueillir leurs impressions et avis sur la qualité des routes en voie de finition.

    La mission de contrôle a pris fin le 15 juin dernier dans la région des Plateaux où la délégation conduite respectivement par le ministre des Infrastructures et des Transports, Ninsao Gnofam et la Représentante Résidente du programme des Nations-Unies pour le développement (PNUD) bureau Togo, Khardiata Lo N’Diaye, a visité les pistes rurales en voie d’achèvement entre Kamina et Wadagni-Jonction-Kpalavé-Kotora (20,5 km), Kpalavé-Ayaba-Kotora-Kougnowou (22,6 Km), Wadagni-Katagni (10 Km) et Sérégbéné-Danygan-Jonction Kpalavé longue de 14 Km.  

    Cette première phase du PUDC a nécessité un financement de 11,4 milliards de F CFA. Elle prendra officiellement fin le 10 août prochain par la remise des travaux au gouvernement qui, à travers ce programme, entend renforcer l’accès des populations aux infrastructures et équipements socioéconomiques de base. Le pari est-il en train d’être gagné ? Les populations rencontrées tout au long de cette tournée ont confié leurs impressions à l’Agence de presse Afreepress.

    Des populations sous le charme…

    La première étape de la tournée de contrôle des pistes rurales en construction dans le cadre de la composante N°1 : « Développement des infrastructures socio-économiques de base » du PUDC a démarré par l’étape de la région des Savanes (600 Km au Nord de Lomé). Dans cette région, la cellule de pilotage du PUDC composée des cadres du ministère des Infrastructures et des Transports et du PNUD, ont sillonné les pistes rurales en construction telles que Tandjouaré-Bogou-Yembour-Frontière Ghana (20 Km), RN1-Nano-Doré (12 Km), Nano-Bogou (9 Km), Doré-Dassoute-Warkambou-frontière Ghana (27 Km), Dapaong-Karssome-Djabargou-Yanyane-Lotogou (25 Km) et Sintori-Biankouri-RN1 (20  Km).

    Durant le passage de la mission dans leur localité, plusieurs habitants de Nano dans la préfecture de Kpendjal ont tenu à confier leurs sentiments à la délégation à l’instar du jeune Tchagnoa Yendubé (26 ans). Tchagnoa Yendubé est longtemps resté au chômage à la fin de ses études effectuées au Lycée technique de Dapaong et sanctionnées par l’obtention d’un Certificat d’Aptitude Professionnelle (CAP). « Après mon diplôme je suis resté à la maison sans rien faire. Mais quand j’ai vu qu’ils étaient en train de travailler sur ce chantier, je suis venu faire acte de candidature et j’ai été retenu », a-t-il dit. Il nourrit désormais l’espoir que son travail lui rapporte suffisamment de moyens pour s’équiper en matériel de travail et surtout, poursuivre ses études avec dans son viseur, un Brevet de Technicien (BT).

    Dans la localité de Bogou, c’est la qualité des pistes et la facilité qu’elles apportent à la circulation des marchandises dans la région qui est mise en avant. C’est du moins ce que salue Kang’mane Essohanam, commerçante de mil et agricultrice installée à Bogou. Avant, rapporte cette quinquagénaire à la mine souriante et à la voix ferme,  la route n’était pas en bon état. « Un jour j’allais pour faire moudre mon mil et j’ai eu un accident à cause de l’état de la route. Aujourd’hui par contre nous circulons librement, les ponts sont bien faits et pour cela, nous sommes très reconnaissants », a-t-elle fait savoir.

    Gnondja Tawa, agricultrice installée elle aussi à Bogou, ne dit pas le contraire. Elle salue le projet et encourage ses initiateurs à faire encore mieux pour sa localité. « Actuellement on a eu la route et on est dans la joie. Avant quand il n’y avait pas encore cette route, amener un malade à l’hôpital était difficile et les élèves aussi avaient du mal à se déplacer pour rejoindre leurs écoles. On a maintenant la route mais on a d’autres revendications. Actuellement on souffre du manque d’eau. Il n’y a pas non plus de produits pharmaceutiques au niveau de l’hôpital et on a besoin d’un lycée », a fait connaitre cette dernière.

    Mais tout n’est pas que perfection et réussite sur les chantiers en réalisation et c’est ce que rapporte aux chefs de la mission de supervision, Akéloba Laré, la cinquantaine. Selon lui, certaines entreprises font preuve de « lenteur » dans leur travail. « Les jeunes ne sont pas bien payés à Nano », dénonce d’entrée de jeu, Akéloba Laré. « Chaque fois que moi je suis sur le chantier je leur demande comment ils vont faire pour finir le travail dans le délai. On apprécie le travail qui est fait et on sait qu’on aura une bonne route de près de 12 mètres de largeur mais il faut dire aux entreprises de payer les ouvriers. Ils recrutent les jeunes et ils ne les payent pas », a fustigé cet homme visiblement déterminé à jouer son rôle de veille citoyenne pour obtenir un travail de qualité.

    Plus au Sud, dans la région Maritime, c’est Mme Ségbédji Akossiwa qui a porté la parole des populations de Gapé-Centre à la délégation du ministre des Infrastructures et des Transports, Ninsao Gnofam et de la Représentante Résidente du PNUD au Togo, Khardiata Lo N’Diaye. « Les pistes en rénovation nous aident énormément. Grâce à ces travaux, les voitures transportant nos produits pour les marchés de la région ne s’embourbent plus en temps de pluie ou ne finissent plus leur course dans les ravins. La construction de ces pistes est une situation qui réduit considérablement l’état de pauvreté des populations et il est plus facile de transporter les produits vivriers hors des champs et de commercer aisément avec d’autres localités du pays », a déclaré Mme Ségbédji Akossiwa le 14 juin dernier, lors du passage de la mission dans son village de Gapé-Centre.

    Un témoignage largement partagé par Togbui Paul Koffi, chef  canton de Gapé-Centre qui n’a pas manqué de remercier le chef de l’Etat pour cette initiative. 

    « Avant la route était moyennement praticable et quand il pleuvait c’était très compliqué de rouler », confie de son côté, Aboubacar Ibrahim, jeune vendeur de houes et de matériels d’agriculture rencontré le 8 juin 2017 au marché de Koussoutou dans la région Centrale. Le même constat est fait par Albarka Affo, conducteur de tracteur aperçu roulant sur une piste en construction dans la même région. « Un jour j’étais à Kousoutou et j’allais à Balanka mais j’ai eu un accident à cause de l’état de la route », a-t-il déclaré.

    Monsieur Oura-Tagba Kpakpatrou, chef du village de Kazakalé est un homme comblé par les travaux réalisés dans sa localité. Devant le ministre Ninsao Gnofam et la Représentante Résidente du PNUD au Togo, celui-ci est revenu avec force et détail, sur  la situation qui prévalait et les changements apportés par les nouvelles pistes exécutées dans le cadre du volet 1 du programme pistes rurales.

    « C’est une voie internationale qui permet de relier plusieurs localités du Togo et du Bénin. Avant c’était compliqué d’aller et de venir mais maintenant ça va beaucoup mieux. Nous circulons librement. Actuellement lorsque vous voulez aller chercher de l’engrais, vous le faites sans problème alors qu’avant sur ce tronçon, au  lieu de parcourir 30 minutes nous passions jusqu’à 1 heure 30 minutes parce que la voie n’était pas bonne. Ça va beaucoup améliorer le commerce. Les Béninois viennent échanger avec nous plus facilement  et nous aussi nous allons plus facilement au Bénin », a-t-il indiqué.

    Il faut rappeler qu’elles sont au total 12 entreprises à être retenues pour l’exécution des 406 Km de pistes rurales réparties en 18 lots avec pour principales  tâches, l’installation du chantier, la réalisation des terrassements généraux, la préparation de la plateforme, la mise en œuvre de la couche de roulement en latérite, la réalisation d’ouvrages d’assainissement (fossés revêtus ou non, radier ou dalot en béton armé, caniveaux) et d’ouvrages de protection (perrés maçonnés, gabion,…). Ces pistes ont une largeur totale 12 m d’emprise avec 8 m de chaussées et un épaisseur de 20 cm.

    Le PUDC est un programme gouvernemental mise en œuvre par décret présidentiel pris en janvier 2016 et dont l'exécution est confiée au PNUD. La convention de partenariat gouvernement-PNUD est intervenue en février 2016 à New-York entre le président de la République, Faure Gnassingbé et l’Administrateur du PNUD, Helen Clark.  

    D’un montant total estimé à 155 147 034 112 FCFA (environ 258 millions de dollars)  le PUDC sera exécuté sur 3 ans avec pour but, la réalisation des principaux Objectifs de Développement Durable (ODD) des Nations-Unies. Il prévoit entre autres, la construction de 1 600 salles de classes chaque année, l’électrification des villages sur toute l’étendue du territoire et la mise à disposition d’au moins 5 000 logements sociaux par an d’ici 2020.

    Informations complémentaires

    Sur 24,3 milliards de FCFA prévus pour 2016, 22, 4 milliards sont alloués à la composante 1 du PUDC, ce qui représente plus de 92% du budget. Il est prévu de construire au total 2 000 km de pistes rurales dont 406,56 km pour 2016 sont en cours, et environ 1 000 km pour 2017 seront réparties dans plusieurs préfectures.

    Le volet 2 porte sur le renforcement du secteur de l’éducation avec la construction de bâtiments scolaires dans le primaire, secondaire 1 et secondaire 2. L’agenda de 2016, prévoit ainsi la construction ou la réhabilitation de 229 salles de classe, 22 blocs administratifs, 22 laboratoires, 101 blocs de  latrines sur 69 sites. Les travaux sont avancés actuellement sur les chantiers et une visite de supervision est prévue dans les prochaines semaines.

    Le volet 3 concerne le secteur de la santé. Actuellement, 12 nouveaux centres de santé dont quatre centres médicaux sociaux (CMS) 8 unités de Soins Périphériques (USP) 20 incinérateurs sont en cours de construction. Il y a également la réhabilitation en cours de trois hôpitaux préfectoraux dans les cinq régions économiques du Togo. Dans cette même veine, il a été commandé et réceptionné 5 ambulances, 10 véhicules pick-up et 100 motos Tous Terrains de supervision. Pendant ce temps, 5 spécialistes médecins Volontaires des Nations-Unies ont été recrutés, et affectés dans chacune des régions administratives du Togo après leur prise de fonction début Avril 2017. Ils auront pour mission d’appuyer les directions régionales de la santé à approfondir leur diagnostic du secteur en lien avec le PUDC, élaborer la stratégie de mobilisation des cliniques mobiles et guides d’application y afférents et participer à la mise en œuvre de ce volet.

    Dans le cadre du volet 1, composante 1, voici les principales activités retenues pour 2016 :

    -construction et réhabilitation des infrastructures et pistes rurales,

    -construction et réhabilitation dans le domaine d’hydraulique (raccordement aux châteaux d’eau du PURISE pour densification du réseau d’adduction d’eau, forages, réhabilitation de mini AEP) ;

    - mise en place et/ou fourniture d’une source d’énergie durable dans les localités rurales/semi urbaines ciblées, communes et zones péri-urbaines,

    -acquisition et installation des équipements de production, de transformation, de conservation et de transformation des produits agricoles et artisanaux et la construction des infrastructures socio-collectives de base,

    -construction, réhabilitation, mise à niveau des services d’infrastructures d’assainissement,

    -acquisition d’équipements mobiles de santé, réhabilitation et équipement des Centres medico sociaux (CMS), des Unités de Soins Périphériques (USP) et des Hôpitaux dans les zones ciblées,

    - construction de salles de classes et d’équipements scolaires.

    A.Y.

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