Togo : Situation tendue mercredi dans plusieurs quartiers de Lomé
©Afreepress-(Lomé, le 18 octobre 2017)-Les manifestations publiques prévues pour les 18 et 19 octobre à Lomé par l’opposition n’ont pas pu démarrer ce mercredi 18 octobre, premier jour de la série de marche de protestation de deux jours que compte organiser l’opposition pour réclamer des réformes et protester contre l’appel de la CEDEAO à aller vers un référendum. Les manifestations de rue en semaine avaient été « interdites » par les autorités togolaises. A la place, le gouvernement préconise la tenue de meetings à la plage de Lomé dans le but d’éviter la perturbation des activités économiques dans le pays. Une décision rejetée par les leaders de l’opposition qui crient à la « violation de la loi sur les manifestations publiques » et refusent de s’y plier.
Dans la matinée de ce mercredi 18 octobre, une forte présence policière était visible dans plusieurs quartiers de Lomé et aux ronds-points. Des attroupements de plus d’une dizaine de personnes sont systématiquement dispersés par la police. Plusieurs écoles ont renvoyé leurs élèves à la maison et des boutiques sont restées fermées dans les grands centres commerciaux de la capitale.
Le ministre de la Sécurité et de la protection Civile, le Colonel Yark Damehane interrogé très tôt dans la matinée de mercredi sur une radio de la place, a dénoncé « l’obstination » de l’opposition à organiser des marches publiques en semaine malgré la décision prise par le ministre de l’Administration Territoriale, de la Décentralisation et des Collectivités Locales interdisant ces manifestations.
Des personnes engoulées et armées d’armes blanches sont signalées dans plusieurs endroits de Lomé dans la matinée de ce 18 octobre 2017. C’est du moins ce que rapportent plusieurs témoins. Egalement interrogé sur ce sujet, le ministre Yark a indiqué avoir été informé par message. « Quelqu’un m’a envoyé un message pour dire qu’il a vu des gens en cagoule et armés de gourdin. Je vais faire vérifier et si c’est avéré on va voir d’où viennent ces jeunes. C’est la République, elle appartient à tout le monde. Elle n’appartient pas à une seule frange de la société. Ou il y a un Etat ou il n’y a pas d’Etat », a-t-il affirmé.
La nuit a été difficile à Sokodé, rapportent les témoins à Afreepress. Des affrontements entre forces de l’ordre et manifestants ont été signalés après l’arrestation le 16 octobre, d’un imam proche du président du Parti national panafricain (PNP). Les forces de l’ordre ont procédé à des ratissages dans la soirée du 17 octobre à la recherche d’armes perdues par des militaires la veille. Le gouvernement dans un communiqué avait déploré la mort de deux militaires à la suite de la protestation ayant suivi l’arrestation du prédicateur et le vole de leurs armes et munitions.
A.Y.
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