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Entretien avec Kofi Yamgnane : « Je crois à l'alternance en 2015 et je m'emploierai à l'expliquer et à la promouvoir partout »

Режиссер-постановщик видео. Хореограф постановщик флешмобов. Погосский Виталий
Créé le 26 Avril 2013 Écrit par @AFreePress
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© Afreepress (Lomé, le 26 avril 2013) —Kofi Yamgnane, président de « Sursaut-Togo » se confie dans une interview exclusive à l'Agence Afreepress en faisant le tour de la situation sociopolitique du Togo. L'homme condamne en des termes « forts », la mort de deux élèves tués le 15 avril dernier à Dapaong, un drame qui continue de susciter des réactions de par le monde.

En outre, le Franco-Togolais dit croire à un changement à la tête du pays en 2015 et n'hésite pas à mettre l'institution militaire devant ses responsabilités qui, selon lui, doit « faciliter » ce changement.

Lire l'entretien.

Afreepress : Bonjour M. Yamgnane, quelle lecture faites-vous de la situation sociopolitique qui prévaut actuellement au Togo ?

 

Kofi Yamgnane : La situation est bloquée et tous les horizons sont bouchés : absence d'État de droit, absence de dialogue (nous en sommes au 22e !), et toujours l'injustice, la violence, l'assassinat, l'impunité...

Tout cela est fondé sur des moeurs politiques ahurissantes : A la base de tout, il y a la peur, la peur de l'arbitraire, la peur de la violence, la peur de l'impunité. La peur se lit dans les yeux de chaque Togolais.

La désinformation et la crédulité organisées ont fait le reste...

L'une et les autres entraînent :

- Le manque total de confiance des Togolais les uns dans les autres.

- La gangrène de l’espionnite.

- La duplicité générale.

La citoyenneté a été remplacée par le clientélisme. La valeur du travail et l’enrichissement honnête qu’il doit procurer ont disparu, et pour finir de dresser le tableau, beaucoup de questions (des questions essentielles !) se posent aux Togolais dans leur quête de la démocratie et du développement, dont celles-ci : La question de la sécurité publique empoisonnée par le poids exorbitant de l'institution militaire et sa toute-puissance, la confiscation des libertés, l'impunité, le problème des réfugiés...

La question des droits humains bafoués

La question de la réconciliation nationale pour laquelle les préalables se nomment : Vérité, Justice, Pardon.

La question de la démocratie en termes de liberté politique et de transparence, de libertés individuelles et collectives, des institutions, de la gestion économique, de la corruption...

La question de la reprise économique par le retour de la confiance des investisseurs nationaux et étrangers...

La question de la corruption généralisée : le pouvoir achète les consciences ! En particulier, lors des « élections », le pouvoir achète les votes. On a même vu des observateurs européens « empocher » leur part pour couvrir les fraudes !

Afreepress : Vous dénoncez et condamnez dans un communiqué rendu public le 19 avril dernier, la mort d’un 2e élève à Dapaong ? Pourquoi estimez-vous que ce régime est un régime de « honte » ?

 

Kofi Yamgnane : Comment qualifier un pouvoir politique qui assassine par balles tirées dans le dos, un adolescent de 14 ans ? Un collégien, avenir du pays ? Comment ne pas avoir honte d'un ministre dit « de la Sécurité publique et de la Protection sociale » quand il ose parler de « tirs de sommation » préalables, comme si nos soldats étaient face à un ennemi ou à des bandits ? Comment accepter qu'un petit juge déclare, en contradiction avec le Premier ministre lui-même, que la victime est décédée d'une péritonite mal prise en charge à l'hôpital ? Comment comprendre que devant un tel drame et un tel désordre gouvernemental, se mure dans un silence de mépris celui qui se dit Président de la République, Chef de l'État ?

Oui ce régime est un régime de honte !

Afreepress : Quelles solutions, selon vous, pour un apaisement de la situation au Togo ?

Dans toutes les sociétés humaines naissent des confits : confits d'intérêts, confits d'intolérance philosophique ou religieuse, lutte des classes, luttes pour la conquête du pouvoir, luttes pour l'égalité des droits... etc.

Dans tous ces cas connus ou inconnus, le rôle du pouvoir politique est de réguler par le dialogue et la concertation. Dans le cas d'espèce où il ne s'agit que d'une grève d'enseignants, le rôle du gouvernement est d'ouvrir immédiatement des négociations pour chercher une solution pacifique au confit et un apaisement partagé. Au lieu de cela, le pouvoir togolais, comme à son habitude, a laissé pourrir le confit en disant ouvertement: « ... nous materons ces enseignants, car c'est nous qui avons la force... », faisant semblant d'ignorer que tout cela peut dégénérer... c'est bien ce qui est arrivé. Un seul responsable de ce qui est arrivé : le gouvernement lui-même, qui pense que gouverner c'est contraindre par la seule force mécanique et par la peur ! Lorsque le peuple est capable de dire : « ... nous n'avons plus rien à perdre... », c'est généralement déjà trop tard.

Je recommande au Président et à son gouvernement de ne pas attendre cette extrémité qui deviendrait ruine pour le pays.

Afreepress : Quelles appréciations faites-vous du recensement en cours dans le pays ?

Je reçois régulièrement des échos de ce qui se passe pendant ce recensement. Dans un premier temps, c'est le sentiment de découragement qui a envahi les Togolais : à quoi cela sert-il d'aller se faire inscrire sur les listes électorales et d'aller voter puisque, quoi qu'il advienne, le RPT dira toujours ce qu'il a toujours dit depuis qu'existent les élections au Togo : nous avons gagné !

C'était le ressenti général, surtout dans le nord du pays.

Mais à force de les supplier, car je ne connais aucun autre chemin que le vote pour aller à l'alternance, les Togolais sont allés se faire inscrire.

Je sais par ailleurs que ça se passe mal, car les agents du recensement sont traités de façon discriminatoire les uns par rapport aux autres, les matériels sont d'une qualité et d'une fiabilité douteuse et que la grogne a gagné leurs rangs.

Au total, ce recensement est un travail malhonnête et bâclé, pour des résultats très peu fiables, car on a pu constater de plus des inscriptions massives de mineurs et d'étrangers. Ils ont osé dire, sans rire, qu'ils ont enregistré dans le Nord, 1,2 million d'électeurs alors que la population totale ne dépasse pas 2 millions et que 55 % de cette population a moins de 18 ans !

Enfin, il faut cesser ces recensements multiples, coûteux, fatigants... car pour la présidentielle de 2015, il faudra encore faire un nouveau recensement, obligatoire pour la mise à jour : radiation des morts, inscription des jeunes togolais arrivés à la majorité à cette date, retour ou départ d'exilés et autres migrants...

À quand un Recensement général de la Population (RGP) avec distribution simultanée de cartes nationales d'identité biométriques et infalsifiables à tous les Togolais, afin d'établir une bonne fois pour toutes, un véritable état civil fiable et en faciliter le suivi ?

Afreepress : Êtes-vous déjà recensé ? Si oui, comment l’avez-vous fait et si non, à quand le ferez-vous ?

Kofi Yamgnane : Non je ne suis pas recensé en 2013, je l'ai été en 2009 et donc ma carte d'électeur sera légitimement validée pour les prochaines échéances. Aucun code électoral, aucune loi n'autorisent la radiation d'un électeur qui ne l'a pas légalement perdue ou qui ne l'a pas expressément demandée. Donc si cela est nécessaire, je ferai valider ma carte d'électeur au moment du scrutin pour pouvoir accomplir, chez moi à Bangéli, mon devoir de citoyen togolais.

Afreepress : Quelles relations Kofi Yamgnane entretient-il aujourd’hui avec la classe politique de l’opposition ?

Kofi Yamgnane : De là où je suis, je continue à suivre son combat quotidien in situ ; je travaille là où je suis pour lui apporter toute l'aide dont je suis capable ; je relaie ses attentes partout où elle me demande de le faire ; je l'encourage lorsque je juge, en mon âme et conscience, que son action peut être bénéfique pour le Togo et son peuple ; je lui délivre mon point de vue, même critique, lorsque je le juge nécessaire afin de participer à la correction de la trajectoire de la lutte....En bonne intelligence et dans la sérénité.

En un mot, je suis un opposant véritable au RPT, sur le fond des idées ainsi que sur la forme de la pratique du pouvoir.

Afreepress : L’alternance au Togo en 2015, vous y croyez ?

Kofi Yamgnane : Dans le combat qui est le mien, celui d'instaurer au Togo un État de droit et une démocratie réelle et apaisée, je m'inscris dans un combat d'idées, permettant de catalyser le changement des mentalités et des comportements qui depuis des décennies, ont conduit la classe dirigeante de ce pays à prendre en otage le peuple togolais. L'alternance reste la seule voie pour maintenir la paix et la stabilité politique.

Refuser l'alternance en 2015 comme l'a fait le RPT pendant 50 ans serait la meilleure des manières de fermer la porte au dialogue politique et de réveiller les vieux démons de la violence qui pousserait le peuple du Nord au Sud et de l'Est à l'Ouest à en découdre définitivement avec le système qui se serait ainsi démasqué. Le peuple comprendrait qu’UNIR n'est rien d'autre que ce qu'il est réellement, le RPT ripoliné, prêt à continuer de soutenir un système de parti unique pour encore des décennies. Croyez-moi, les Togolais ne l’accepteront pas.

Ceux qui prétendent aimer Faure et ceux qui l'aiment réellement (il doit en exister !) doivent avoir l’honnêteté intellectuelle de lui dire qu’il gagnerait à favoriser l'alternance politique pour lui-même, pour sa crédibilité et pour sa notoriété au regard des répercussions nationales et internationales, pour toute sa famille (cela évitera aussi aux Gnassingbé de s'engager dans un combat fratricide dont ils sont loin de prévoir l'issue...) et pour le peuple togolais tout entier qui verrait en lui, le promoteur de l'apaisement, du changement vers un État de droit et vers la démocratie.

Donc oui, je crois à l'alternance en 2015 et je m'emploierai à l'expliquer et à la promouvoir partout : dans le peuple, au sein de l'opposition, au sein de l'institution militaire et jusqu'au sein du RPT-UNIR.

Afreepress: Comment préparez-vous les futures élections au niveau de votre formation politique « Sursaut-Togo » ?

Kofi Yamgnane : Nous travaillons à la promotion de nos idéaux sur l'ensemble du territoire national : la formation politique et la formation à la gestion de la chose publique sont très importantes si nous ne voulons pas pousser dehors le RPT-UNIR pour faire comme lui une fois arrivés dans la Chambre des députés, dans les mairies et dans les préfectures. Partout nous travaillons à constituer des listes plurielles avec les jeunes et les femmes. Des équipes motivées et compétentes.

Notre stratégie de campagne, nos documents de propagande et nos méthodes de mobilisation sont en cours réalisation afin que le moment venu, nous puissions être opérationnels dans tout le pays en même temps, de Cinkassé à Attitogon.

Pour ce qui est des détails, je vous suggère d'en laisser la propriété et la priorité à Sursaut-Togo, ses militants, ses sympathisants et ses amis.

Afreepress : Avez-vous un message particulier à adresser à l'ensemble ou à une partie cible du peuple togolais ?

Kofi Yamgnane : Oui j'ai un message particulier à l'adresse de nos frères qui sont sous l'uniforme, je veux dire à l'institution militaire. J'entends par là l'armée, la gendarmerie, la police, la garde des préfectures, les pompiers...

C'est à cause du cours de la politique menée au pays depuis un demi-siècle, mais aussi des événements récents, que je m'autorise ce message.

L'institution militaire a, de gré ou de force, participé de façon inhabituelle, à la définition et à l'exécution de la politique de notre pays. Au fil du temps, plusieurs militaires ont fini par faire un certain nombre de constatations. Ils ont compris qu’en tirant sur les manifestants, ils tirent de fait sur leurs enfants, sur leurs frères, sur leurs mères, sur leurs pères, leurs tantes, leurs cousins, leurs beaux-frères... bref sur leurs propres familles ou des familles alliées.

Les revendications portées les concernent et les engagent indirectement, d'une manière ou d'une autre. Ce fut le cas des dernières revendications estudiantines à Kara et qui ont valu à un Colonel son poste de commandement pour n'avoir pas pu convaincre ses hommes de mater le mouvement de contestation des étudiants. Pourtant il s'agissait tout simplement d'un refus des militaires d'aller bastonner ou gazer leurs propres enfants. Ces militaires expliquent bien qu'ils se trouveraient dans l'obligation de faire traiter par des médecins ou pire, d'organiser des obsèques et des inhumations, douloureuses conséquences de revendications destinées à alléger des charges parentales devenues insupportables.

Les responsables de la haute hiérarchie militaire tiennent, certes, à conserver leurs privilèges et leurs intérêts individuels, mais lorsqu'ils se retrouvent en environnement non surveillé et coupé du système (à l'étranger par exemple), ils disent à haute et intelligible voix en avoir assez de ce système qu'ils défendent et qui les protège en retour. Ils cherchent des solutions pour sortir de cette situation, se demandant clairement à quelle sauce ils « seront mangés » le jour du changement ; se confient à Dieu et posent des actes qui prouvent qu'ils veulent, le plus rapidement possible, en finir avec ce système.

Ainsi, leurs chauffeurs, aides de camps, majordomes et autres serviteurs... le savent bien qui discutent avec les autres militaires eux-mêmes conscients de la réalité. Le reste n'est qu'une exécution des séquences d'un théâtre quotidien dont ils ne sont que des acteurs-figurants et dont le thème reste « comment amasser le maximum de richesses avant qu'il ne soit trop tard » puisqu'on ne sait pas vraiment de quoi demain sera fait.

Malheureusement dans cette situation, les vraies questions liées au développement du pays sont reportées aux calendes grecques.

Je puis vous affirmer :

- que la curiosité intellectuelle d'officiers, pour la plupart intelligents et formés dans les grandes écoles, observateurs attentifs des bouleversements sociaux qui s'opèrent autour d'eux et partout dans le monde, ne les laisse pas indifférents.

- que l'histoire leur a appris que partout dans le monde, des officiers et même des soldats de base, pour avoir exécuté des ordres immoraux de la hiérarchie militaire, se sont retrouvés, des décennies plus tard, à devoir répondre de leurs actes devant des tribunaux, terminant leur vie en prison avec, en prime le mépris des commanditaires réels des actes de tortures et de barbarie. Ils savent qu'en réalité les exécutants finissent toujours par être lâchés par les commanditaires qui refusent de reconnaître leur responsabilité dans les exactions commises par leurs subordonnés.

- qu'ils ont le désir ardent de mettre fin à une atmosphère de peur quotidienne de leurs propres collègues militaires parce que l'on se sent espionné à tout instant ; ils font le rêve de travailler dans un climat de confiance partagée, dans un esprit républicain ; ils font le rêve d'exprimer leurs idées et de se sentir totalement impliqués dans un processus national de progrès, de développement et d'épanouissement du genre humain.

Oui, les FAT peuvent et doivent, tôt ou tard, participer à la libération du peuple togolais. Je sais cependant qu'il en reste qui s'accrochent à leurs intérêts personnels, qui induisent le pouvoir en erreur et feignent de ne pas comprendre que le changement est inéluctable et qu'il vaut mieux anticiper les réformes vers un État de droit et une démocratie apaisée que de jouer les irréductibles au risque de finir un jour derrière les barreaux sous le jugement d'un peuple alors dépassé par les évènements...

Interview réalisée par Olivier A.

Mis à jour le Vendredi, 26 Avril 2013 21:03
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