(Afreepress, 20 juin)-
La Conférence des évêques du Togo, longtemps silencieuse sur la situation sociopolitique qui prévaut au Togo vient de rompre le silence et condamner les violences qui ont sécoué la ville de Lomé les 12 et 13 juin derniers.
Cette dénonciation des évêques du Togo est contenue dans une déclaration dite de "Protestation et condamnation" dont l'Agence Afreepress a obtenue copie. "Au premier jour de ses travaux, ce mardi 19 juin, La Conférence des Evêques du Togo, réunie en sa 2e session ordinaire de l’année 2012, a examiné les graves incidents survenus le 13 juin à la paroisse St Augustin d’Amoutivé, dans l’archidiocèse de Lomé.
Des forces de l’ordre ont poursuivi jusque dans l’enceinte de la paroisse des personnes qui y cherchaient refuge.
Des gaz lacrymogènes ont été lancés non seulement dans l’enceinte de la paroisse où se trouve une école mais surtout dans l’église, maison de Dieu, lieu d’adoration et de grand respect.
Des enfants togolais de cette école primaire de la paroisse ont été profondément traumatisés par ces violences indignes de ceux qui sont appelés à assurer la sécurité des fils et filles de notre pays.
Des personnes qui travaillent ordinairement sur la paroisse ont été interpellées par des gendarmes.
De paisibles fidèles venus pour l’adoration devant l’autel de Dieu et devant le Saint Sacrement qui est, pour nous catholiques, le sacrement de la présence réelle de Jésus-Christ, notre Seigneur et notre Dieu, ont également essuyé des rafales de gaz lacrymogènes.
Des dommages et dégâts matériels ont été causés dans l’église et ses alentours.
Devant ces actes indignes et irrévérencieux vis-à-vis des personnes et des lieux sacrés, la Conférence des Evêques du Togo tient à dire publiquement sa consternation et le choc profond qu’elle ressent en ce moment", écrit la Conférence des évêques qui dit: condamner "fermement ces actes sacrilèges posés brutalement par nos forces de sécurité".
Lire l'intégralité de la déclaration.
Objet : Protestation et condamnation
Au premier jour de ses travaux, ce mardi 19 juin, La Conférence des Evêques du Togo, réunie en sa 2e session ordinaire de l’année 2012, a examiné les graves incidents survenus le 13 juin à la paroisse St Augustin d’Amoutivé, dans l’archidiocèse de Lomé.
Des forces de l’ordre ont poursuivi jusque dans l’enceinte de la paroisse des personnes qui y cherchaient refuge.
Des gaz lacrymogènes ont été lancés non seulement dans l’enceinte de la paroisse où se trouve une école mais surtout dans l’église, maison de Dieu, lieu d’adoration et de grand respect.
Des enfants togolais de cette école primaire de la paroisse ont été profondément traumatisés par ces violences indignes de ceux qui sont appelés à assurer la sécurité des fils et filles de notre pays.
Des personnes qui travaillent ordinairement sur la paroisse ont été interpellées par des gendarmes.
De paisibles fidèles venus pour l’adoration devant l’autel de Dieu et devant le Saint Sacrement qui est, pour nous catholiques, le sacrement de la présence réelle de Jésus-Christ, notre Seigneur et notre Dieu, ont également essuyé des rafales de gaz lacrymogènes
Des dommages et dégâts matériels ont été causés dans l’église et ses alentours.
Devant ces actes indignes et irrévérencieux vis-à-vis des personnes et des lieux sacrés la Conférence des Evêques du Togo tient à dire publiquement sa consternation et le choc profond qu’elle ressent en ce moment.
Les Evêques du Togo condamnent fermement ces actes sacrilèges posés brutalement par nos forces de sécurité.
La Conférence des Evêques du Togo tient à dire sa profonde désapprobation, sa vive préoccupation devant de telles attitudes qui en ajoutent aux souffrances de notre peuple, ce peuple que Dieu conduit et protège.
La Conférence des Evêques tient à rappeler que les églises sont des lieux sacrés qui doivent être respectés comme tels. Toute intrusion brutale en leur sein constitue un acte de violation inacceptable et une profanation.
La Conférence rappelle, par ailleurs, que depuis toujours, il est communément admis dans le monde entier que les églises sont considérées comme des lieux de refuge et d'asile, d’où il est inconvenant de déloger ceux qui fuient quelque danger et qui s’y refugient.
Par conséquent, les Evêques du Togo demandent avec insistance que les instigateurs de cette violation soit rappelés à l’ordre et instruits avec exigence afin qu’ils prennent conscience de la gravité des actes qu’ils ont posés dans la maison de prière, maison de Dieu.
Que les responsabilités soient établies et les victimes reconnues et rétablies dans leurs droits et leur dignité. Ils demandent enfin au gouvernement, premier responsable de la sécurité publique de nos citoyens, de prendre des mesures idoines et concertées afin de protéger la vie des citoyens et leur intégrité physique.
Certaines déclarations qui ne répondent pas à la réalité prétendent que les gaz lacrymogènes ont été lancés sur le boulevard et que le vent a orienté les fumées vers l’intérieur de l’église. La Conférence des Evêques du Togo fait remarquer aux porteurs de ces fausses allégations que des vitraux de l’église Saint Augustin ont été brisés non pas par les fumées ni par le vent mais par des tirs des mains sacrilèges qui ont profané la Maison du Seigneur.
Vu la gravité des faits ici rappelés et condamnés, l’Evêque du lieu prendra les dispositions qui s’imposent, conformément aux lois propres à l’Eglise.
Fait à Lomé, le 19 juin 2012
La Conférence des Evêques du Togo (CET).