L’opposition veut créer un « climat délétère » dans le pays, dénonce Gilbert Bawara
©Afreepress-(Lomé, le 15 septembre 2017)-Gilbert Bawara, le ministre de la Fonction publique et de la réforme administrative est monté au créneau ce vendredi 15 septembre 2017 pour donner la réplique à Jean-Pierre Fabre, le chef de file de l’opposition reçu jeudi sur les ondes de RFI.
Sur cette même chaîne de radio, cet influent cadre du parti au pouvoir, Union pour la République (UNIR), a donné la position du pouvoir de Lomé sur la situation sociopolitique actuelle du Togo et les solutions envisagées pour une sortie de crise.
Selon Gilbert Bawara, le projet de réforme du gouvernement à l’étude au parlement ce vendredi, est la clé devant mettre un terme aux mouvements de rue et à la crise qui déchire le Togo depuis le 19 août 2017. Ce projet, a-t-il confié à Christophe Boisbouvier, stipule que le mandat du président de la République est de 5 ans renouvelable une seule fois. « Cette formulation est exactement ce que Mgr Barrigah a écrit dans les recommandations de la Commission Vérité, Justice et Réconciliation à son point 5 », a-t-il défendu tout en déplorant le fait que l’Accord Politique Global (APG) ayant prévu ces réformes, ait été « violé » en premier par le parti UFC et son Secrétaire général qui s’appelait à l’époque, Jean-Pierre Fabre.
Interrogé sur l’épineux débat de la rétroactivité qui cristallise les passions, le ministre a souhaité en débattre lorsque le moment sera venu. « L’esprit de la réforme c’est qu’au Togo et ailleurs, la loi dispose pour l’avenir et nous ne pouvons pas commencer à débattre des questions de candidature avant d’avoir opéré la réforme », a-t-il fait savoir. Ce débat, selon lui est mis en avant par « M. Jean-Pierre Fabre et ses amis » qui selon lui, sont à la « recherche de subterfuges et de prétextes pour faire obstruction et obstacle à la fois au projet de réformes et créer un climat délétère » dans le pays.
L’alternance, c’est le peuple qui la décide, a-t-il tenu à rappeler à l’opposition. La majorité présidentielle est déterminée dans sa volonté et dans son engagement à faire en sorte que ce projet de réforme aboutisse dans le respect du débat démocratique à l’Assemblée nationale. Mais le cas échéant, a-t-il fait savoir, le gouvernement fera recours à « toutes les voies permises par la Constitution y compris le référendum pour faire en sorte que cette réforme soit adoptée ».
Le pouvoir de Lomé est-il en train de perdre son fief du Nord après les manifestations de rue qui ont eu lieu dans cette partie du pays ? Gilbert Bawara ne le pense pas du tout et invite les observateurs de l’actualité politique togolaise, aux prochaines élections pour être situés.
Une analyse différente faite par l’opposition
Jean-Pierre Fabre, le leader de l’Alliance nationale pour le changement (ANC), avait 24 heures plus tôt, condamné ce qu’il appelle les « ruses du pouvoir en place » disant sa détermination à ne pas laisser le président de la République atteindre la fin de son mandat. « Non. Ce serait encouragé le refus d’exécuter les engagements pris. La modification constitutionnelle s’applique aussitôt à lui, dès lors que le texte est voté », a-t-il martelé.
Jeudi dernier, sur les ondes de RFI, le député du Grand Lomé avait également critiqué le projet de loi introduit par le gouvernement en dénonçant le fait que ce projet soit imputé de la mention « en aucun cas nul ne peut faire plus de deux mandats » et parle de limitation des mandats des députés. « C’est de la provocation, une manœuvre de diversion visant à désamorcer la tension dans le pays », s’est-il emporté.
A.Y.
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