Constitution de 1992 : La réponse de Me Jean Yaovi Degli à M. Natchaba
©Afreepress-(Lomé, le 27 septembre 2017)- « La Constitution de 1992 était imparfaite et tout juriste de bonne foi va vous dire qu’elle était imparfaite », soutient l’ancien président de l’Assemblée nationale, Fambaré Ouattara Natchaba reçu en interview le 20 septembre dernier par l’Agence de presse Afreepress. Selon cet ancien cadre du Rassemblement du Peuple Togolais (RPT) transformé en Union pour la République (UNIR), la Constitution de 1992 a été élaborée pour écarter de la course au fauteuil présidentiel, Me Joseph Kokou Koffigoh. « La Constitution de 1992 a été rédigée pour empêcher quelqu’un de briguer la magistrature suprême. C’est Me Koffigoh. On a dit dans cette constitution qu’il fallait avoir 45 ans révolus pour être candidat or ils savaient bien que Koffigoh ne l’avait pas. Il y a des choses invraisemblables dans cette constitution », a-t-il martelé dans cette interview.
La réponse du berger à la bergère ne s’est pas fait attendre et c’est par la voix de Me Jean Yaovi Degli que l’opposition apporte sa part de vérité. « La Constitution de 1992 n’avait pas été rédigée pour exclure qui que ce soit », indique Me Jean Yaovi Degli, ancien ministre de la transition et l’un des acteurs politiques influents de l’époque.
L’avocat interrogé mercredi 27 septembre sur radio Victoire est revenu sur les circonstances dans lesquelles l’élaboration de la Constitution de 1992 a eu lieu. « Lorsque j’ai entendu M. Natchaba dire ça, j’ai rigolé car c’est la même stratégie qui a été adoptée pour diviser l’opposition. Ils disent qu’il n’avait pas encore 45 ans et donc on a mis 45 ans pour l’exclure », a fait savoir Me Degli qui précise que l’article 61 de ladite constitution qui stipulait que les personnalités ayant dirigé la transition ne pouvaient pas se présenter aux élections présidentielles, était pris pour régler cette question. « L’article 61 exclut déjà Koffigoh du jeu présidentiel. Il était là pour organiser les élections présidentielles mais il ne pouvait pas se présenter parce qu’on voulait garantir une certaine transparence de ces élections. C’est sur la base de cette constitution que Koffigoh a été désigné et a prêté serment pour devenir le Premier ministre de la transition », a-t-il souligné trouvant que c’était exactement de cette façon que le « régime a tenté de monter les leaders de l’opposition les uns contre les autres notamment Koffigoh contre le reste de l’opposition ».
Toutes les constitutions du monde ont leurs lacunes, reconnait-il et d’accuser feu Général Eyadema d’avoir refusé d’appliquer la Constitution de 1992. « Le président Eyadema a refusé d’appliquer cette constitution pour qu’on puisse voir quels sont les mécanismes qui ne fonctionnent pas bien de façon à les améliorer après », s’est-il désolé.
Il a insisté sur la nécessité de ramener dans la constitution, la phrase qui divise aujourd’hui le pouvoir et l’opposition. « En aucun cas nul ne peut faire plus de deux mandats. Nous l’avons mis dans la constitution de 1992 pour éviter que personne ne puisse faire plus de deux mandats ni de façon consécutive ni de façon non consécutive », a déclaré Me Jean Yaovi Degli.
A.Y.
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