©Afreepress-(Lomé, le 17 octobre 2017)- L’arrestation dans la nuit de lundi à mardi d’un imam à Sokodé (350 Km au Nord de Lomé) a été à l’origine de violents heurts dans cette ville présentée comme un fief du président national du parti National Panafricain (PNP) Tikpi Atchadam. D’importants dégâts matériels et des blessés dans les rangs des manifestants et des forces de l’ordre, ont été rapportés par des témoins.

Le ministre de la Sécurité et de la Protection Civile, le Colonel Yark Damehane a dénoncé dans la matinée du mardi 17 octobre 2017, une situation d’insurrection et s’est expliqué sur les raisons de l’arrestation du religieux. « Ses prêches sont très mauvais il appelle à la violence et à la haine. La preuve c’est le vendredi dernier où il a appelé à tuer les militaires », a-t-il fait savoir dans une interview accordée à radio Victoire Fm, une station de radio privée de la place.

La décision de l’arrestation de l’Imam Al Hassan Mollah, a dit le ministre Yark Damehane, a été prise par le parquet qui a exploité l’audio de son prêche de vendredi et demandé à la Gendarmerie nationale de l’interpeller. « C’est la Justice qui a demandé de le conduire », a-t-il indiqué avant de déplorer la tension qui reste vive à Sokodé. « Ce qui s’est passé à Sokodé la nuit dernière est insupportable. Brûler les établissements publics et privés, brûler les banques ce n’est pas bien. Notre pays ne mérite pas cela », a-t-il dénoncé.

Plusieurs maisons de cadres proches du parti au pouvoir et les sièges des partis PNP à Agoenyivé à Lomé et d’UNIR à Sokodé ont été brûlés, a appris l’Agence de presse Afreepress.

Dans une déclaration rendue publique quelques heures après les événements, l’Imam Al Hassan Mollah est présenté par la Diaspora Tem en Allemagne  comme un homme qui « mobilise et encourage » les jeunes de Sokodé et de ses environs à assister aux manifestations de l’opposition. Mais relativise-t-elle, il sensibilise les manifestants sur le caractère non violent de cette expression populaire. « En un mot, l´Imam Alassane joue un rôle d´éducateur, de formateur et surtout de pacificateur vis-à-vis de ses fidèles et de toute la population dans la localité. Grâce à lui, des jeunes, prêts à en découdre avec les forces de l´ordre ou avec des adversaires politiques pour se venger des répressions sauvages, ont pu être ramenés à la raison. Aujourd´hui à Tchaoudjo grâce à sa fermeté mêlée de sagesse et de beaucoup d´intelligence, Alfa Alassane Mollah a pu gagner l´estime et surtout la confiance de la quasi-totalité des chefs de canton qui savent qu´ils peuvent dormir tranquille, tant que leur cousin qui ne jure que par la parole de Dieu, tient les jeunes pour éviter des dérapages », défend cette diaspora.

Des échauffourées ont été également signalées dans d’autres villes du pays à l’instar de Bafilo et de Kpalimé.

A.Y.