Fermeture de LCF et City Fm par la HAAC : Les professionnels de la presse dénoncent une mesure « inique »
©Afreepress-(Lomé, le 07 Février 2017)- La Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) est passée à l’acte lundi et retiré ses fréquences à la télévision privée LCF et à la radio City Fm, deux organes de presse propriétés de l’ancien homme de main du Président de la République, Pascal Bodjona. A partir du 6 février dernier, ces deux médias seront désormais inaudibles sur les ondes après la signification à eux, des décisions N° 001/HAAC/17/P et N° 002/HAAC/17/P portant retrait de fréquences.
Il est reproché à ces deux organes de presse, de travailler en toute illégalité parce qu’au départ de leurs activités, soutient la HAAC, ils n’ont « obtenu aucune autorisation régulière d’installation et d’exploitation auprès de la Haute Autorité ».
Dans un communiqué conjoint rendu public mardi et dont la rédaction de l’Agence de presse Afreepress a reçu copie, l’Observatoire Togolais des Medias (OTM), le Conseil National des Patrons de Presse (CONAPP) et l’Union des Journalistes Indépendants du Togo (UJIT) sont montées au créneau pour condamner de façon unanime, cette décision de la HAAC, qui selon elles, « réduit l’espace de liberté et porte atteinte à la pluralité ainsi qu’à la diversité du paysage médiatique togolais ».
Elles dénoncent par ailleurs une mesure qui met au chômage plusieurs dizaines de journalistes de ces deux organes. La seule issue qui s’offre pour sauver la situation, estiment l’OTM, le CONAPP et l’UJIT c’est que cette décision soit « rapportée sans délai » et que de « vraies négociations s’ouvrent avec la LCF et CITY FM en vue de la régularisation de leur situation ».
Elles rappellent avoir initié plusieurs démarches dans ce sens lorsque l’affaire avait été ébruitée afin d’amener les deux parties à un compromis acceptable et éviter la fermeture des deux organes de presse. « Les trois organisations ont formulé à l’endroit des décideurs, une proposition indiquant qu’un délai de 03 à 06 mois soit accordé à ces médias, avec leur caution morale et l’engagement des chaînes à le respecter, afin que celles-ci régularisent leur situation et se conforment à la réglementation en vigueur dans notre pays, en matière d’installation et d’exploitation des fréquences radioélectriques », indiquent le communiqué rendu public par ces organisations professionnelles de la presse.
Il faut rappeler que le Patronat de la presse togolaise (PPT) était lui aussi monté au créneau au début de ce bras de fer pour dénoncer l’entreprise de la HAAC et demander à ce que la menace de l’instance d’autorégulation de retirer aux deux organes de presse, leur fréquences ne soit pas mis en application. Mais ce sera peine perdue.
A.Y.
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