Interview du jeune romancier ATTIOGBE, Agbémégnan Dodji : « Les thèmes abordés dans mon roman sont divers et variés »
©Afreepress-(Lomé, le 03 avril 2018)- ATTIOGBE, Agbémégnan Dodji est un amoureux des lettres. Il vient d’ailleurs d’achever son premier roman titré "Le salut du peuple". Un récit qui tire sa trame de la vie pénible des étudiants des universités publiques du Togo où pour se sortir d’affaire, il faut trimer, se battre contre le manquement, contre l’injustice et contre les flots impétueux de l’inégalité sociale. « Les thèmes abordés sont divers que variés. La liberté d'expression comme un tendon d'Achille dans une démocratie, la violation de domicile, le civisme, la violence militaire sur les citoyens, l'engagement de la jeunesse en faveur de la justice et de l'État de droit. La corruption y est aussi évoquée », nous a-t-il confié à l’Agence de presse Afreepress dans l’interview à suivre.
Bonjour M. ATTIOGBE, Agbémégnan Dodji, vous êtes l'auteur d'un roman qui sort bientôt. Pouvez-vous nous en dire plus?
ATTIOGBE, Agbémégnan Dodji : Je vous remercie d'abord pour l'opportunité que vous m'offrez afin de me présenter au public. En effet, depuis plusieurs mois déjà j'ai fini la rédaction de mon premier livre, un roman dont le titre est "Le salut du peuple". Il vous souvient qu'avant le 19 Août, malgré que tout le peuple togolais aspirait aux changements, il n'y avait pas un leader qui portait valablement aux devants de la scène politique ses revendications légitimes à savoir la justice sociale, l'équité, la liberté d'expression.
Je ne fais pas le déni de certains qui défendaient comme ils peuvent les aspirations du peuple sans toutefois y parvenir. Car la lutte tout au long de leur vie les a usés. Certains même en ont fait une carrière et n'arrivent plus à mobiliser pour réclamer certaines choses. Fort de cela, je me suis dit qu'il est temps que la jeunesse prenne son destin en main pour marquer son histoire. Alors je m'étais lancé dans l'écriture. Dans mon livre, j'ai retracé le parcours difficile d'un étudiant, Délégué de l'Université qui a pris conscience que sans lutte rien ne changera. A voir le train de vie des dirigeants qui vivent dans une opulence insolente et les autres qui végètent dans la misère, on ne peut comprendre qu'ils dirigent le pays dans l'intérêt de tous. Avec ses camarades étudiants ils menèrent une lutte qui a acté le départ du Président de la République parce qu’incapable de trouver la solution il a opté pour la violence militaire sur les civils. Voilà très résumé le contenu de mon ouvrage.
Quelle est la trame du livre et les sujets qui y sont abordés?
ATTIOGBE, Agbémégnan Dodji : Le livre est organisé en trois parties. Le récit tourne autour de la vie estudiantine et de la famille d'un gendarme vivant dans un camp militaire. Cette famille après avoir été éprouvée par le décès du gendarme rencontre les affres de la vie en dehors du camp. Ce qui démontre que dans une Cité, tous les citoyens doivent lutter pour le bien commun. Les étudiants qui représentent l'image d'une jeunesse consciente sont quant eux confrontés à la violence militaire en lieu et place des meilleures conditions d'étude et de vie. Face à cette situation, ils se sont organisés avec les acteurs de la société civile pour organiser un vaste mouvement qui conduit à une révolution et ceci, au péril de leur vie.
Les thèmes abordés dans mon roman sont divers et variés. Ils vont de la liberté d'expression comme un tendon d'Achille dans une démocratie, la violation de domicile, le civisme, la violence militaire sur des civils, l'engagement de la jeunesse en faveur de la justice et de l'État de droit. La corruption y est aussi évoquée. Par ailleurs j'ai abordé des faits sociaux comme le recul de la solidarité qui caractérisait les africains et l'infidélité.
A quand sa sortie sur le marché togolais?
ATTIOGBE, Agbémégnan Dodji : (Sourire) Les travaux préliminaires ont été déjà effectués par mon éditeur. Seulement que la publication de mon livre se fera à compte d'auteur, c'est à dire que toutes les dépenses inhérentes à son édition sont à ma charge. Le devis m'a été déjà adressé. Je suis à la quête de promoteurs culturels pour y arriver.
Quelles sont les difficultés que vous rencontrez dans la réalisation de cet ouvrage?
ATTIOGBE, Agbémégnan Dodji : C'est mon premier pas que je fais dans ce domaine. J'ai regretté de n'avoir pas cherché davantage d'éditeurs pour pouvoir comparer leurs conditions de publication. J'ai fait déjà avec un premier éditeur dont j'ai de tristes souvenirs. J'ai donc déduit que certains partenaires culturels au lieu de promouvoir l'éclosion des talents cherchent plutôt à les décourager, en plaçant devant, leurs intérêts personnels. Celui avec qui je suis est plus souple. Mais somme toute, le domaine d'édition nécessite énormément de moyens financiers. Et évidemment ce sont les seules difficultés que je rencontre pour le moment. Je ne sais pas si à l'avenir il y en aura d'autres. Ce serait sans doute des expériences à acquérir.
Quels sont vos besoins aujourd'hui et comment comptez-vous faire pour les satisfaire?
ATTIOGBE, Agbémégnan Dodji : Comme je viens de le dire, les soucis financiers sont les seules difficultés que je rencontre pour le moment. Mais je n'ai pas baissé les bras. Depuis que le devis m'a été envoyé, j'écris aux organisations de la société civile pour soutenir la publication de mon livre qui a traité des thèmes qui s'inscrivent dans leurs champs d'action. Certaines m'ont déjà répondu par la négative, d'autres ne m'ont pas encore répondu. Si vous me permettez, je profite de cette occasion pour lancer un appel à toutes les bonnes volontés qui veulent bien me soutenir dans mon aventure de se manifester. Je leur serai d'une grande reconnaissance.
Bonne chance à vous.
ATTIOGBE, Agbémégnan Dodji : Merci à vous. Et bon vent à votre journal.
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