Interview de Jean-Luc Homawoo : «Nulle part dans l'APG il n'a été fait mention du départ du chef de l'état en plein milieu de son mandat »
©Afreepress-(Lomé, le 13 oct. 2017)- Entre Jean Luc Homawoo, ex-président de la jeunesse de l’Union des Forces de Changement (UFC) et le parti de Gilchrist Olympio, le divorce semble définitivement consommé. Le désormais président du mouvement politique « LES TEMPLIERS » en gestation, a pris ses distances avec le parti de Gilchrist Olympio et tient à le dire haut et fort. Il se dit favorable à la tenue d’un référendum sur la question de la révision de la constitution, il s’explique dans l’interview à suivre.
Bonjour M. Jean Luc Homawoo. Depuis quelques moments, les togolais ont constaté votre absence sur la scène politique ! Quelles en sont les raisons ?
Homawoo Jean Luc : Oui évidemment. J’ai été absent de la scène politique pour des raisons personnelles et familiales. Aussi loin que je me souvienne, c'était un recul pour observer, analyser et faire une relecture de la situation politique de notre pays.
Depuis un certain moment, le Togo connait une crise politique lancinante. Quelle est la lecture que vous en faites ?
Homawoo Jean Luc : Personne ne peut nier qu'il y a crise au Togo. Mais ce sont des crises à rebondissements pour lesquelles les acteurs politiques, s'ils étaient animés de bonne foi et d’une franche volonté politique devraient trouver des solutions idoines depuis longtemps. Mille fois ces acteurs politiques se sont rencontrés et ont accordé leur violon sur le minimum pour une sortie de crise et mille fois ça n’a rien donné.
Je pense aujourd'hui pour ma part, qu'ayant échoué le parti au pouvoir comme ceux de l'opposition lors des multiples dialogues, se sont trop distraits avec des per-diem en laissant l’essentiel de côté. Les conséquences, c’est qu’il faut un éternel recommencement des réformes politiques au Togo. Je pense et j'affirme qu'à l’état actuel des choses, il faudrait tout simplement remettre la voix au peuple pour trancher au cours d'un référendum populaire d'ailleurs prévu par la constitution de 92.
L’opposition réclame le retour à la constitution 92, le pouvoir opte pour des réformes globales. Quelle démarche est la plus efficace pour la quiétude sur le plan politique ?
Homawoo: Revenir à la constitution de 1992 ne cadre plus avec les réalités du Togo en pleine mutation sociopolitique et ne répond non plus vis à vis des efforts consentis par tous les acteurs politiques depuis la signature de l’APG. Par exemple avec la constitution de 92, on votait pour 81 sièges au parlement mais aujourd'hui on a 91 sièges avec la constitution de 2002. Dans un pays moderne on doit évoluer et non plus revenir en arrière.
En 2006 avec la signature de l'APG, on a pu obtenir le bulletin unique, la carte d'électeur biométrique, la composition paritaire de la CENI et de tous ses démembrements, le nouveau mode de recensement informatisé, le dépouillement et la publication ouverts au public.
Le Togo change sans que les acteurs ne s'en rendent compte. La démocratie rappelons-le est un idéal et pas une fin en soi. Aujourd'hui en toute sincérité, ceux à quoi notre opposition doit s’atteler avec quiétude c'est l’obtention de la limitation de mandat et les élections à deux tours pour toutes les élections.
Nulle part dans l'APG il n'a été fait mention du départ du chef de l'état en plein milieu de son mandat. À l'heure où nous parlons nous devons reconnaître que les réformes constitutionnelles convenues dans l'APG sont complètes.
Comme à l’accoutumé l'incompréhension dont nous souffrons au Togo depuis l'indépendance divise de nouveau la classe politique avec des risques qui se profilent à l'horizon. Aussi notre mouvement « LES TEMPLIERS » propose que le peuple souverain soit convoqué pour choisir entre le OUI ou le NON aux termes d'un référendum prévu par la constitution togolaise.
Sur les radios de la place, j'ai appelé les uns et les autres à la retenue et à l'obligation de dialogue. J'ai eu à partager avec les auditeurs ma ferme conviction en l'esprit et en la nécessité des vertus cardinales de la démocratie que sont la paix, le pardon, la non-violence et la tolérance dans la diversité d'opinions. Ce fut aussi une occasion pour moi de lancer notre mouvement les Templiers que j'ai créé aux USA avec mes concitoyens de la diaspora.
Pour ceux qui sont restés longtemps éloignés de la vérité politique et du progrès, manipulés, désinformés ou intoxiqués par les hommes politiques extrémistes, les explications et réponses données à leurs questions avaient suffi pour qu'ils décident de me soutenir dans mon nouvel élan de création du mouvement pacifiste dénommé les TEMPLIERS.
J'ai la ferme conviction que ce mouvement les Templiers rayonnera et contribuera à la sortie pacifique et paisible de la crise.
En attendant officiellement votre mouvement les TEMPLIERS, quelles solutions prévoyez-vous pour une sortie de la crise politique ?
Jean-Luc Homawoo : (Sourire) Nous, Templiers restons confiants pour une sortie de crise heureuse et apaisée. Le peuple n’a de voix délibérative légale et démocratique que dans les urnes.
Allons au référendum pour trancher et éviter des morts que nous déplorons tous.
Propos recueillis par G. J.
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