Jean-Paul AGBOH A. : « Ce n’est pas parce qu’une pratique n’était pas en cours, qu’il ne faut pas la suggérer si l’on considère que c’est une avancée »
©Afreepress-(Lomé, le 05 avril 2018)- Le Conseil national des patrons de presse (CONAPP) renouvelle en mai prochain ses instances dirigeantes. Pour préparer cette échéance, l’organisation a informé mardi dernier, ses adhérents et les potentiels candidats de l’ouverture de la période de dépôt des candidatures et de son souhait de confronter au cours d’une émission télévisée, les programmes et le profil de chaque candidat. Une proposition qui a eu le don, de soulever quelques critiques de la part de certains patrons de presse.
Quelles sont les raisons qui expliquent cette décision et que répond le président du CONAPP, Jean-Paul AGBO-AHOUELETE, aux critiques qui sont portées contre la proposition de son bureau ?
Lire ci-dessous, l’explication de texte faite à l’Agence de presse Afreepress par le président du CONAPP à ce propos.
Afreepress : Bonjour M. Jean-Paul AGBO-AHOUELETE. A un mois de l’élection du prochain bureau exécutif du Conseil National des Patrons de Presse (CONAPP), on vous fait le reproche d’avoir décidé de changer les règles du jeu. Pour quelles raisons avez-vous au niveau du CONAPP, décidé de cela ?
Jean-Paul AGBO-AHOUELETE : C’est une lecture fondamentalement erronée que vous faites du communiqué que le bureau exécutif du CONAPP a publié en début de semaine, relatif au renouvellement de son bureau exécutif, plus spécifiquement, à l’élection du futur président de l’organisation.
En effet, il ne s’agit ni dans l’esprit, ni dans la lettre du communiqué de changer d’un iota les règles qui organisent l’élection du bureau exécutif du CONAPP et de son président. Au surplus, nous avons démontré depuis notre élection à la tête de l’organisation, notre attachement aux dispositions qui régissent le fonctionnement de notre association, en organisant à date et en heure, les assemblées générales statutaires et en publiant chaque année, les rapports moral, financier et d’activités.
C’est simplement une initiative que le Bureau exécutif a prise pour proposer aux candidats en lice pour la présidence du CONAPP, de se présenter et d’exposer leur projet pour l’organisation ainsi que leur ambition pour la presse togolaise, quelques jours avant l’assemblée générale élective.
Nous sommes partis du constat selon lequel, jusqu’alors, les candidatures se déclaraient quelques minutes avant l’ouverture du vote, sans que les électeurs ne connaissent réellement qui sont les postulants, leur réel parcours, mais surtout, ce qu’ils souhaitent apporter à la presse ; en somme leur programme.
Notre démarche est de corriger cela, en permettant justement aux candidats de mieux faire connaître, aussi bien leur propre profil que leur projet.
Au demeurant, comme l’indique expressément le communiqué, l’idée d’organiser avec les candidats une rencontre à la Maison de la Presse et une émission télévisée, n’est qu’une proposition à laquelle ils peuvent souscrire ou non. Je milite pour ma part bien évidemment pour qu’ils y adhèrent.
Afreepress : Pourtant, le Bureau exécutif sortant que vous présidez n’a pas été soumis à cet exercice!
Jean-Paul AGBO-AHOUELETE : Vous avez raison. Mais ce n’est pas parce qu’une pratique n’était pas en cours, qu’il ne faut pas la suggérer si l’on considère que c’est une avancée.
Elle peut s’imposer très rapidement, y compris dans les autres organisations, voire au-delà, si les candidats y adhèrent et si l’exercice est bien organisé et encadré.
J’ajouterai que lorsque nous sommes arrivés à la tête du CONAPP, il n’existait pas de règlement intérieur, de points focaux, de convention permettant une réduction des frais de santé, de journées portes ouvertes de la presse, de week-end de la presse etc.
Ce sont des choses que nous avons mises en place et qui peuvent être considérées comme des avancées. Cette initiative en fait partie. Nos successeurs feront aussi au CONAPP des sauts qualitatifs. C’est comme cela que vivent les organisations.
Afreepress : Soit, mais aucun texte ne prévoit cette exigence. N’est ce pas une manière de corser les conditions de candidature pour les prochains postulants ?
Jean-Paul AGBO-AHOUELETE : En effet, les statuts du CONAPP ne prévoient pas de rencontre des candidats avec les membres ni de débat télévisé. Vous conviendrez avec moi que le communiqué publié en début de semaine ne vise aucune disposition des statuts pour fonder l’initiative. J’insiste donc sur le fait qu’il ne s’agit que de propositions adressées aux candidats potentiels et non d’une obligation. De fait, adhérer à l’idée d’une rencontre avec les membres ou de participer à l’émission télévisée projetée, n’est pas une condition de candidature ni un critère d’éligibilité.
Je voudrais faire le parallèle avec les élections présidentielles françaises et américaines pour rappeler que les débats organisés dans leur cadre ne sont exigés par aucun texte en France ou aux Etats-Unis. C’est une initiative des médias en 1960 chez les Américains et en 1974 pour les Français. Aujourd’hui, ils sont devenus des rendez-vous incontournables mais non obligatoires.
En 2002 par exemple, Jacques Chirac a ainsi refusé de débattre avec Jean-Marie Le Pen entre les deux tours de l’élection. Ces exemples pour dire que point n’est besoin de fondement d’un texte pour organiser un débat entre les compétiteurs d’une élection, quelle qu’elle soit.
Je citerai par ailleurs pour convaincre les sceptiques, le premier débat public connu pour départager deux individus, promoteurs et porteurs d’une idéologie politique immatérielle (religion) qui a opposé Jacques, frère de Jésus, à Saül, devenu Paul, ancien bourreau des chrétiens.
Des voix estiment que c’est une manœuvre pour écarter certains candidats. Que répondez-vous à cette accusation ?
Jean-Paul AGBO-AHOUELETE : Quels candidats ? Je pense que c’est faire injure à ces présumés candidats que de considérer que leur demander de parler d’eux et de leur programme est une manière de les écarter. Soyons tout de même sérieux.
Nous parlons de l’élection du président des promoteurs et dirigeants des médias du Togo, presse écrite, presse en ligne, radios et télévisions. Si un candidat n’est pas en mesure d’exposer son programme ou de présenter son parcours, reconnaissez que c’est à désespérer.
Afreepress : L’émission télévisée est-elle nécessaire ?
Jean-Paul AGBO-AHOUELETE : La plupart des patrons de presse débattent tous les jours sur une pléthore de sujets sur les médias. En quoi serait-il scandaleux de proposer à ceux qui parmi eux, aspirent à diriger le CONAPP, de faire le même exercice, qui plus est, en parlant d’eux-mêmes et de leur profession, sur un support qui est le leur ?
Je pense que la télévision fait partie du milieu naturel de bon nombre de patrons et le débat, un exercice auquel ils sont habitués.
Afreepress : Quand auront lieu ces émissions ?
Jean-Paul AGBO-AHOUELETE : Les dates seront bientôt communiquées ; une fois que nous aurons recueilli les candidatures dont la date de déclaration est fixée au 15 avril à 12h.
Quand aura lieu l’assemblée générale élective ?
Jean-Paul AGBO-AHOUELETE : A la mi-mai.
Merci.
Interview réalisée par Olivier A.
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