Mariage des enfants : WiLDAF-Togo plaide pour la révision des articles 267 et 269 du code de l'enfant au Togo
©AfreePress-(Lomé, le 25 juin 2018)- Le mariage précoce des enfants reste une pratique relativement courante au Togo malgré la ratification par le pays de la plupart des instruments juridiques internationaux qui constituent des dispositions protectrices contre ce fléau. En témoigne les résultats des recherches documentaires et des enquêtes de terrain réalisées par Women in Law and Development in Africa (WiLDAF-Togo) dans le cadre de son programme « Lutter contre les mariages précoces par l'autonomisation des filles en Afrique de Ouest ».
D'après ces résultats présentés à la presse togolaise, ce lundi 25 juin 2018, par les premiers responsables de WiLDAF-Togo, la région des savanes enregistre le plus fort taux de mariage précoce (44,5%) suivie de la région centrale (37,9%).
Pour ce faire, l'organisation plaide pour la révision des articles 267 et 269 du code de l'enfant et des articles 43 et 44 du code des personnes et de la famille au Togo qui, selon elle, constituent des obstacles pour mener à bien la lutte contre le mariage précoce au Togo.
« Ces dispositions sont relatives à la dispense d'âge au mariage à 16 ans et au principe du consentement libre et éclairé, même pour les mineurs et constituent des portes ouvertes pour les mariages précoces au Togo », a laissé entendre Mme DADJO BALE Mowulé, Présidente du Conseil d’Administration WiLDAF-Togo dans sa déclaration liminaire.
Selon Mme DADJO BALE, le Togo a ratifié toutes les dispositions en matière de protection des enfants. Cependant, a-t-elle dénoncé, la dérogation pour le mariage à 16 ans prévue par les articles 267 et 269 du code de l'enfant au Togo s’inscrit en porte-à-faux aux dispositions conventionnelles ratifiées. « Ces dysfonctionnements favorisent malheureusement le mariage précoce dans certaines régions du pays comme l’ont montré les résultats de nos enquêtes et nous demandons la suppression pure et simple de ces dispositions. Parce que nous pensons que le mariage à 18 ans est conventionnel et que tout le monde normalement y devrait l’accepter », a-t-elle précisé.
Pour les responsables de WiLDAF-Togo, la révision de ces articles par le Togo permettra, par ailleurs, une « bonne vulgarisation du code de l’enfant ainsi qu’à la mise en place des mécanismes d’application de la loi pour mettre fin au phénomène du mariage des enfants ».
Il faut rappeler que le programme « Lutter contre les mariages précoces par l'autonomisation des filles en Afrique de Ouest » piloté par la session togolaise (WiLDAF-Togo) est un projet initié par WiLDAF-Afrique de l’Ouest et financé par le Centre de Recherche pour le Développement International (CRDI). Il couve trois (3) pays de l’Afrique de l’Ouest à savoir : le Mali, le Niger et le Togo.
Raphaël A.
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