©Afreepress-(Lomé, le 16 juin 2017)- Quels sont les rôles et missions de la police, de la gendarmerie et de l’armée dans le cadre de l’encadrement d’une manifestation publique en milieux urbain ? Le sujet a été abordé jeudi avec le ministre de la Sécurité et de la Protection Civile, le Colonel Yark Damehane qui était face aux députés pour répondre à leurs questions sur l’encadrement des manifestations de rue au Togo.

En matière de maintien de l’ordre, a fait savoir le ministre, il existe trois catégories de forces qui interviennent. La première est constituée des unités de police comprenant les brigades de gendarmerie et de police qui assurent le service d’ordre. Il y a ensuite les forces de deuxième catégorie qui sont elles aussi composées de policiers et de gendarmes plus aguerris. Mais lorsque ces deux catégories sont débordées, la loi autorise l’autorité civile à faire appel aux forces de troisième catégorie constituées de l’armée de terre, de l’armée de l’air et de la marine, a informé le ministre.

Le Colonel Yark Damehane est revenu dans ses propos sur les circonstances dans lesquelles est intervenue la mort d’un jeune manifestant le 28 février dernier à l’occasion d’une manifestation de rue contre la hausse des prix des produits pétroliers à la pompe. La victime selon le Colonel Yark Damehane, a été atteinte par une « balle perdue » tirée par les forces de troisième catégorie appelées en renfort. Des sanctions ont été prises contre le commandant du groupe impliqué dans cet incident et une enquête a été diligentée pour situer les réelles circonstances de ce drame, a-t-il annoncé.

Des explications qui ont été rejetées par le groupe parlementaire ANC qui demande la publication des noms des soldats impliqués et un procès en bonne et due forme.

Du côté du groupe parlementaire Union pour la République, on déplore ces victimes même si on comprend les explications données par le ministre. « Lors d’une manifestation ça fait mal lorsque vous êtes à l’étranger et qu’on vous dit que dans votre pays il y a eu mort d’homme. Que ce soit une ou plusieurs personnes, ça fait toujours mal », a laissé entendre Christophe Tchao, président du groupe parlementaire UNIR qui appelle les formations politiques à mieux former les citoyens et leurs militants sur les procédures à respecter en cas de manifestation. « Nous déplorons qu’il y ait eu des affrontements, qu’il y ait eu des casses, qu’il y ait eu une victime. Ça, nous le déplorons mais le ministre s’est expliqué et je pense que tous les députés qui sont présents ont compris que ce qui s’est passé n’a pas été fait intentionnellement. C’est une balle perdue qui l’a atteint. Nous en tant que responsables des formations politiques, nous devons jouer notre rôle de formateur de nos concitoyens sur l’organisation des marches dans notre pays », a-t-il indiqué.

A.Y.