(©Afreepress, Lomé le 12 juil)-
Après un mois de confrontations entre forces de l’ordre et manifestants du -Collectif « Sauvons le Togo » (CST)- dans les rues de Lomé, l’Alliance nationale pour le changement (ANC, membre du CST ) est montée au créneau pour « dénoncer » l’utilisation de la force contre les manifestants du CST et du Front républicain pour l’alternance et le changement (FRAC), a appris Afreepress.
Cette sortie de l’ANC a été faite à la faveur d’une conférence de presse organisée mercredi dans les nouveaux locaux de cette formation politique sis à Bè en présence de Jean-Pierre Fabre (président national de l’ANC) et d’autres responsables de ce parti.
Les organisateurs de la rencontre ont dénoncé les « mauvais traitements infligés de manière répétée » au Président de l’ANC, par « le pouvoir en place » et lancé un appel à l’endroit de la Communauté internationale « pour qu’elle se préoccupe davantage du ‘’déficit démocratique’’, des violations des droits et libertés des citoyens et de la grave situation de déni de justice et de non-droit qui prévalent au Togo, de manière à s’impliquer en toute connaissance de cause dans le règlement des questions cruciales qui, en amont et en aval, plombent les processus électoraux au Togo et leur enlèvent toute signification ».
L’ANC a fait une rétrospective des événements, qui constituent, selon lui, de « graves violations des droits de l’Homme » dont ont été victimes les responsables du FRAC, du CST et leurs militants.
« Dans la nuit du dimanche 08 juillet 2012, le Président de l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC), M. Jean-Pierre FABRE, de retour d’un voyage à l’étranger, était, de même que les militants et sympathisants de son parti, venus l’accueillir à l’aéroport de Lomé, la cible d’un déchainement de violences policières gratuites.
En effet, durant tout le parcours qui mène de l’aéroport au domicile de M. FABRE à Kodjoviakopé, les forces de police et de gendarmerie, pré-positionnées en grand nombre et depuis des heures autour de l’aéroport, prennent en chasse le cortège du Président de l’ANC qu’ils attaquent à coups de grenades lacrymogènes et de canons à eau. Ni le véhicule transportant M. FABRE et sa famille, ni les autres usagers, même aux arrêts des feux tricolores, ne sont épargnés. Le samedi 16 juin 2012, les domiciles des Présidents de l’ANC et de l’ADDI, sont encerclés par un dispositif impressionnant de policiers et de gendarmes, empêchant MM. Jean-Pierre FABRE et Aimé Tchabouré GOGUE de vaquer librement à leurs occupations et, notamment, de prendre part aux manifestations pacifiques organisées par le FRAC.
Le même dispositif est déployé autour du domicile de M. Jean-Pierre FABRE le samedi 23 et même en son absence du pays, le samedi 30 juin 2012», relate la déclaration liminaire de l’ANC.
Selon le parti, loin d’être isolés, ces violences ont occasionné « des morts, des blessés graves et des mutilés, sur fond d’arbitraire, d’injustice et d’impunité ». Elles s’inscrivent, affirme l’ANC, dans une « stratégie de terreur mise en branle par le RPT dans le but, une fois encore, d’opérer un coup de force électoral en contournant les exigences d’un dialogue politique sérieux et responsable ».
Pour finir, l’ANC a demandé au gouvernement de « mettre fin aux processus électoraux avariés, sources d’instabilité, afin d’apporter à la crise qui mine notre pays, une réponse à la mesure des attentes du peuple togolais ».
Il faut souligner que cette conférence de presse se tenait à quelques heures seulement de la démission du gouvernement de Gilbert Fossoun Houngbo.
A Lomé les supputations vont bon train sur les raisons de cette démission et certains responsables de partis politiques comme Agbéyomé Kodjo ou Abass Kaboua, n’hésitent pas à faire une relation entre les manifestations du CST et le refus du gouvernement d’accéder aux demandes de ce collectif et la démission du gouvernement.
L’Alliance nationale pour le changement, est un parti né de la scission de l’Union des forces de changement (UFC) de Gilchrist Olympio.