© Afreepress (Lomé, le 4 sept. 2012) —
Après quelques jours de retrait de la scène politique, le — « collectif sauvons le Togo » CST — refait parler de lui. Les premiers responsables de ce collectif de l’opposition togolaise étaient devant la presse ce mardi. C’était au cours d’une conférence de presse tenue au siège du collectif des associations contre l’impunité et la torture (CACIT), conférence dont l’objectif, selon les organisateurs, était de « situer l’opinion publique sur le programme des prochaines manifestations du CST », a constaté un journaliste de l’Agence Afreepress sur place.
Passée l'époque du mystère autour des véritables motivations du CST. Le collectif demande désormais ouvertement « le départ de Faure Gnassingbé du pouvoir ». C’est en substance l’exigence contenue dans une déclaration liminaire lue à l’ouverture de la conférence de presse par Me Jil-Bénoît Afangbédji, membre du collectif. Celui-ci a fait observer que c’est « face aux répressions barbares et sauvages des manifestations du CST des 21, 22 et 23 août derniers » que le collectif a été dans « l’obligation » de lancer un appel à la « désobéissance civile » à l’endroit contre le gouvernement.
Le collectif a saisi l’occasion de cette sortie médiatique pour « remercier les populations togolaises », qui, a-t-il dit, « se sont mobilisées lors de ces manifestations ».
Tirant les conclusions de la « faillite du pouvoir qui régente actuellement le Togo » de par ses « violations répétées contre les lois du Togo et ses coups de force sans cesse renouvelés », le CST a demandé « la fin du système ».
« Nous disons que nous ne dialoguerons plus avec le pouvoir. Sauf s’il y a une médiation internationale. Dans ce cas nous nous assiérons pour discuter des conditions de leur départ. S’il n’y a pas de médiation internationale, nous ne discuterons plus », a tenu à faire savoir Me Zeus Ajavon, coordinateur des activités du CST.
Abordant le sujet de l’arrestation le 1er septembre dernier à Lomé de l’ancien ministre de l’Administration territoriale, Pascal Bodjona, les responsables du CST à la fois avocats du détenu ont fait connaître leur « détermination » à défendre les « principes juridiques » et à « lutter pour l’instauration de l’État de droit au Togo ». « Lorsque les droits de Kpatcha Gnassingbé de Bertin Agba, de Bodjona ou de tout autre citoyen sont violés, on nous verra en face. Si les droits de Bodjona étaient respectés et s’il avait été arrêté dans les règles de l’art, on verrait peut-être d’autres avocats. C’est une question de principe. Lorsque les principes sont bafoués, on nous verra fortement mobiliser », a insisté Me Zeus Ajavon. « À partir du moment où le juge d’instruction est saisi de l’affaire, la police et la gendarmerie doivent en être dessaisies. Il n’est pas normal que la politique ne soit pas soumise au droit », a-t-il ajouté.
Le groupe d'avocats de Pascal Bodjona et membre du CST dit avoir décidé de « laisser toute la latitude aux médiations entreprises par Mgr Barrigah dans cette affaire d’escroquerie internationale. « Lorsque cette médiation ne donnera pas des fruits d’ici demain (mercredi, NDLR), vous entendrez parler de nous et nous réagirons sur cette tragi-comédie », a martelé Me Zeus Ajavon.
Pour terminer, le collectif a annoncé aux populations, ses programmes d’activité. Une "grande marche des femmes est prévue dans les rues de Lomé le 20 septembre prochain. Elle sera suivie d’un sit-in les 25, 26 et 27 septembre 2012 au rond-point de Déckon », a annoncé Me Jil-Bénoît Afangbédji.
Le CST est né le 4 avril dernier sur l’initiative d’un groupe de partis politiques proches de l’opposition et d’organisations de la société civile. Le collectif exigeait au départ, de « meilleures conditions d’organisations des élections au Togo » et la lutte contre l’impunité. Aujourd’hui, il demande ouvertement le « départ de Faure Gnassingbé du pouvoir ». Fin.