© Afreepress (Lomé, le 4 avril 2013) — La grève de 48 heures décidée par la Synergie des travailleurs du Togo (STT) pour les 4 et 5 avril suit son cours normal. Le bilan à mis parcourt présenté par cette synergie fait état d’une « grande réussite » du mouvement dans « tous les secteurs de la fonction publique togolaise ».
Si dans les écoles, les administrations et autres secteurs de la fonction publique ce débrayage de deux jours semble bien suivi, le cas des centres hospitaliers du Togo, en l’occurrence celui du CHU Sylvanus Olympio de Lomé, retient plus l’attention à cause d’une polémique naissante. Quel rôle ont joué ce jeudi les forces de l’ordre visibles devant les bâtiments de la morgue du CHU Sylvanus Olympio ? C’est la question que se posent nombre de presonnes. La réponse à cette interrogation a été donnée ce jeudi par l'un des grévistes rencontrés sur place par un reporter de l’Agence Afreepress. « Lorsque je suis arrivé ce matin, j’ai remarqué que le CHU était bondé de forces de sécurité. Ce sont nos frères, ils savent ce que nous réclamons. Nous avons discuté avec eux et ils ont compris qu'ils n’ont pas accès à nos locaux. Nous nous entendions bien avec eux », a confié ce dernier à Afreepress.
De son côté, l’un des responsables syndicaux interviewé sur radio Légende, une station de radio de Lomé a déclaré à propos de cette affaire ce qui suit : « La morgue est fermée pour les 48 heures de grève que nous avons lancée. Nous avons appris depuis hier que le ministre a réquisitionné certains de nos camarades pour travailler au niveau de la morgue, une chose qui est démocratique, car en cas de grève les services vitaux peuvent être réquisitionnés. Cependant, c’est à nous de fixer le service minimum, ce n’est pas au ministère de l’Intérieur ou de la Sécurité de venir nous définir le service minimum. Il n’y aura pas d’entrée ni de sortie de corps à la morgue, il y aura que les cas de X ou Y, c’est-à-dire ceux dont les corps seront ramassés dans la rue », a indiqué ce syndicaliste.
Du côté du ministère de la Santé, on se défend d’avoir voulu « intimider » les grévistes par la présence d'hommes en treillis. « Le ministre de la Santé en application de la loi avait réquisitionné certains travailleurs. Ceux-ci avaient la crainte d’être agressés, ils ont alors fait appel au pouvoir public pour leur protection. C’est la raison pour laquelle les forces de l’ordre étaient visibles sur place. Pour preuve, elles ne sont pas intervenues dans le travail », a confié à l’Agence Afreepress, une source proche de ce ministère.
Les travailleurs togolais, réunis au sein de la Synergie des travailleurs du Togo (STT) exigent du gouvernement la satisfaction d’un certain nombre d'exigences. Il s’agit entre autres du doublement de la valeur indiciaire, de la revalorisation de l’allocation familiale de 2 000 à 10 000 F CFA par enfant, du versement d’une indemnité de déplacement de 30 000 F par mois à tous les agents de l’État, du rétablissement de l’indemnité de départ à la retraite, de l’augmentation de 30 points de la valeur des cadres B et de la relecture de certains articles contenus dans le nouveau statut général de la fonction publique voté en janvier dernier.
Le gouvernement a engagé dans la soirée de mercredi, une esquisse de dialogue avec les syndicats qui n’a rien donné de concluant au sortir des débats.
Olivier A.