© Afreepress (Lomé, le 13 mai 2013) — « Il convient d’aider le Togo et le peuple togolais à préserver la paix pendant qu’il est encore temps, en exigeant du pouvoir en place, qu’il recouvre la raison et le souci de l’intérêt général ». C’est le cri d’alarme lancé le 10 mai dernier depuis Genève par le Collectif pour la vérité des urnes (CVU), un cri d’alarme contenu dans une pétition sur la crise politique togolaise dont l'Agence Afreepress vient d'obtenir copie.
La présente pétition, écrit le CVU, est « constitutive d’un véritable cri d’alarme ayant pour objet d’attirer l’attention de tous les partenaires au développement et de la communauté internationale sur la gravité de la situation sociopolitique actuelle au Togo afin que soient activés de façon proactive les leviers diplomatiques adéquats en vue d’une rapide sortie de crise heureuse et pacifique au Togo ».
Le CVU aborde tour à tour dans sa pétition, des questions relatives à l’ébullition du front social, politique et scolaire dans le pays. Concernant le front social, le collectif dénonce les réponses que le gouvernement a réservées aux revendications des travailleurs regroupés au sein de la Synergie des travailleurs du Togo (STT). Pour cela, le CVU recommande une rapide « revalorisation de la valeur indiciaire » et « l’adoption d’une nouvelle grille salariale ainsi que le paiement des arriérés d’allocations familiales’ aux travailleurs pour une sortie de crise en ne passant pas sous silence les revendications estudiantines liées au versement des allocations d’aides et de bourses aux étudiants.
« L’assassinat le 15 avril 2013 du jeune élève âgé de 12 ans, Anselme Gouyano SINANDARE et le décès au Centre hospitalier régional (CHR) de Dapaong le 17 avril dernier des suites des voies de fait exercées sur la personne du jeune Douti SINANLENGA, collégien âgé de 22 ans’ ainsi que le décès le 10 mai dernier d’Étienne Yakanou, responsable de l’Alliance nationale pour le changement (ANC) », ont particulièrement retenu l'attention du CVU.
Ces événements, selon le collectif, « apportent la démonstration de la pratique courante au Togo que constitue l’usage disproportionné de la force », soutiennent les rédacteurs de la pétition qui exigent au passage la « la libération immédiate et sans condition de tous les détenus dans cette affaire d’incendies ». « S’agissant des incendies à caractère criminel des grands marchés de Kara et de Lomé, le rapport des experts français missionnés par le gouvernement togolais a clairement établi que leur origine et leur propagation tirent leur source de l’usage du Kérosène produit exclusivement utilisé dans les milieux aéroportuaires. Or à ce jour, pour des motifs que ne résistent pas à l’analyse, le gouvernement refuse de rendre public ce rapport que le peuple togolais attend avec impatience et continue d’aveugler l’opinion publique et de maintenir arbitrairement en détention les responsables du CST dont Monsieur Gérard ADJA, Premier Vice-président de la formation politique OBUTS’, écrit le CVU qui dénonce la ‘faillite morale du régime de monsieur Faure GNASSINGBE ».
Sur le plan politique, le collectif coordonné par Edem Atsou KWASI n’hésite pas à s’attaquer aux dysfonctionnements liés au recensement électoral qui vient de s’achever. « Il est loin d’être incontestable en raison des nombreux cas de fraudes avérées, notamment, l’enregistrement de mineurs et de ressortissants étrangers, le refus d’enrôler des électeurs présumés hostiles au pouvoir, des doubles, triple voire multiples inscriptions d’électeurs présumés proches du pouvoir », indique le CVU.
« Tout ce qui précède n’augure rien de bon en termes de transparence électorale et de vérité des urnes lors des prochains scrutins législatifs et locaux prévus pour se tenir coûte que coûte cette année 2013. Le carcan politique dans lequel se trouve plongé le Togo ainsi que la grave crise de confiance et d’avenir qu’il connaît ne peuvent trouver d’issue qu’à travers la tenue d’un dialogue politique sérieux, franc, sincère et fructueux », recommande le collectif crée au lendemain de l'élection présidentielle de mars 2010.