L’usine de WACEM brièvement bloquée par les populations de Tabligbo

(©Afreepress.info/ Lomé, le 15 mai)-

L’usine d’extraction de calcaire de Tabligbo (70 km à l’Est de Lomé) a été momentanément interrompue dans la journée de lundi par une bruyante manifestation des populations de cette localité, a appris Afreepress.

Les propriétaires terriens natifs de la préfecture de Yoto ne sont pas contents de leur situation et ils tiennent à le faire savoir aux responsables de l’usine. Ils ont observé à cet effet un sit-in sur les installations de la West african cement (WACEM), société ayant en charge l’exploitation du calcaire de Tabligbo.

La principale réclamation des manifestants porte essentiellement sur le versement des indemnisations d’occupation des terres, des sommes qu’ils disent n’avoir plus perçues depuis une trentaine d’années. Environ 3 mille hectares de terres sont actuellement occupées par cette société qui a succédé à l’ancienne CIMA0.

« Aujourd’hui les propriétaires des terres que WACEM a occupées depuis longtemps sont sortis pour revendiquer leurs droits. Nous avons eu à mandater quelques personnes sans savoir que c’étaient des mercenaires. Ils ont obtenu de WACEM 2 millions de F cfa qu’ils ont gardés pour eux », a confié Hervé Simédo, porte-parole des manifestants qui pointe du doigt la responsabilité du Préfet de Yoto dans le refus de WACEM de verser ces indemnités aux ayants droits.

La société WACEM, à capitaux indiens, a racheté en 1996, à la société Ciment de l’Afrique de l’Ouest (CIMAO), le droit d’exploitation du calcaire de Tabligbo. Elle réalise les investissements nécessaires au fonctionnement de l’usine laissée à l’abandon par la CIMAO Le marché du clinker devenant très rentable, WACEM a porté en 2005 sa capacité de production annuelle de clinker de 1,2 à 1,5 million de tonnes.

Plusieurs sociétés de transformation du klinker en ciment se disputent les gisements de calcaire de Tabligbo. Il s’agit de FORTIA, propriété de WACEM, de SCAN-Togo Mines à laquelle un permis d’exploitation vient d’être octroyé par l’Etat togolais, de CIM-Togo, de Diamond Cement Togo.

Le Togo approvisionne en ciment certains pays de la sous-région tels que le Bénin, le Niger, le Burkina Faso et le Mali. La société WACEM, jusque-là seule à exploiter le calcaire, a obtenu un nouveau permis d’exploitation pour un volume d’environ 25 millions de tonnes. La capacité d’exploitation de SCAN-Togo Mines est estimée à environ 50 millions de tonnes.