© Afreepress (Lomé, le 4 sept. 2012) —
Ils étaient des centaines d’étudiants à prendre d’assaut lundi, l’esplanade de la Direction des bourses et stages (DBS) de Lomé. Cette descente musclée, selon leur porte-parole, est faite dans le but de « réclamer de l’autorité », le versement des bourses, allocations et primes d’équipement restées impayées. « Nous sommes nombreux à ne percevoir aucune de ces formes d’aides que l’État a consignées dans un accord l’année dernière avec les associations d’étudiants », ont confié à Afreepress, ces étudiants.
Séquestrés à l’intérieur de leurs bureaux dès 8 heures du matin, il a été impossible aux agents travaillant sous l’autorité du ministre de l’Enseignement supérieur, absent de ses bureaux, de se dégager un passage au milieu de la foule furieuse pour se défaire de la surveillance de ces étudiants.
Le Directeur de cabinet du ministre Nicoué Broom, plus chanceux a dû trouver refuge dans les locaux du ministère de la Communication à quelques mètres des lieux. Les négociations entamées par le capitaine AGBENDA de la gendarmerie et l’arrivée du ministre de l’Enseignement supérieur sur les lieux n’ont rien changé à la situation. Il a fallu l’arrivée du président national du Mouvement pour l’épanouissement de l’étudiant togolais (MEET) Awoudji Kodjo aux environs de 16 heures dans l’après-midi pour que la situation se décante.
« Je veux vous dire qu’il y aura une communication officielle sur les ondes. Si vous êtes des étudiants régulièrement inscrits dans les universités répondant aux différents critères, vous n’avez rien à craindre », a dit à l’endroit des étudiants, le ministre qui a supplié ceux-ci de ne plus reprendre leur initiative. « Voyez-vous, ce bâtiment ce sont vos frères et sœurs qui sont dedans. Quand vous avez bloqué l’entrée, vous les empêchez de pouvoir travailler pour satisfaire d’autres personnes », a-t-il conseillé.
Pour le président du MEET, « l’heure est arrivée pour appeler les étudiants à la mobilisation ». « Nous nous impatientons, il reste seulement quelques semaines pour finir l’année académique. La plupart des étudiants ne sont pas rentrés dans leurs droits alors que le 13 janvier de cette année, nous avons signé un accord qui tarde être respecté. Il y a des clauses dans cet accord qui ne sont pas respectées. Mais tenez-vous bien, je n’ai pas la langue de bois, nous allons démarrer les manifestations avec vigueur si d’ici la fin de la semaine, les étudiants ne sont pas satisfaits », a-t-il menacé.
Depuis quelques années, les universités du Togo connaissent des troubles récurrents liés à des revendications financières et matérielles, ce qui a conduit à la fermeture en 2011, des deux grandes universités du Togo pour raisons de troubles à l'ordre public.
Photo : Le ministre Nicoué Broom en discussions avec un étudiant mécontent.