© Afreepress (Lomé, le 26 sept. 2012) —Le phénomène de la vente de « faux médicaments » au Togo connait une recrudescence ces dernières années avec la mondialisation et la libéralisation des échanges commerciaux. Que faire pour combattre au mieux les médicaments de contrefaçon au Togo ?
C’est pour apporter une réponse à cette interrogation que le gouvernement togolais, avec le soutien de ses partenaires au développement, tels que l’Agence française de développement (AFD) et la représentation togolaise de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), ont choisi d’élaborer un document de « politique pharmaceutique nationale ».
La validation de ce document a fait l’objet, le 24 septembre dernier, d’un atelier qui a regroupé les représentants de la société civile, les partenaires techniques et financiers du Togo, les acteurs du secteur pharmaceutiques et les responsables du ministère de la Santé dans un grand hôtel de Lomé.
Dans son mot de circonstance à l’ouverture de la rencontre, le ministre de la Santé, Prof Kondi Charles Agba, a rappelé aux participants, le rôle qui sera tout au long de cet telier dit de « validation de la politique pharmaceutique nationale ». « Vous devez proposer des stratégies ciblées et adaptées pour combattre ce phénomène (de faux médicaments, NDLR) qui met en danger la santé de nos populations », a-t-il lancé.
Les participants ayant pris part à cette rencontre, ont pris connaissance des composantes clés de la politique pharmaceutique nationale du Togo et de la place qu’elle va occuper dans le « Programme national de santé ». Ils ont également apporté des amendements au document qui a été élaboré et qui, selon le ministre de la Santé, sera « dans les prochains jours » sur la table du conseil des ministres » pour finalisation.
Malgré les nombreuses contraintes liées à un déficit de ressources humaines qualifiées dans le secteur public et à un déficit de financement, se réjouit le ministre Agba, « des progrès avérés ont été réalisés en matière d’amélioration de l’accessibilité des médicaments dans les formations sanitaires, avec des taux de disponibilité estimés à 80 % ».
Le représentant résident de l’OMS au Togo, Pierre M’pelé, s’est lui aussi, réjoui de la réussite du projet d’élaboration de ce document de politique pharmaceutique nationale du Togo en mettant l’accent sur le « rôle » joué par le ministère de la Santé dans « l’actualisation en cours de la liste nationale des médicaments essentiels ». « Je voudrais confirmer que l’OMS et beaucoup d’autres partenaires ont participé à ce processus et nous apprécions la manière dont le ministère de la Santé s’est approprié ce dossier », a confié celui-ci à Afreepress.
La première « politique pharmaceutique nationale » du Togo date de 1997. La nouvelle politique nationale de santé avait retenu comme domaine prioritaire de santé, l’accès de la population à des médicaments essentiels, vaccins et produits sanguins de qualités. Raison pour laquelle, en février 2012, un comité restreint a été mis en place pour élaborer un avant-projet de document de politique pharmaceutique nationale, document qui a été plus tard transmis aux principaux acteurs du secteur pour lecture et amendement.
Le Togo, selon les chiffres du ministère de la Santé, compte un réseau de sept (7) grossistes et importateurs de médicaments, cent-cinquante-sept (157) officines et soixante-neuf (69) dépôts pharmaceutiques agrées. Il y a également sur le territoire togolais, trois (3) fabricants de médicaments génériques.