© Afreepress (le 31 janvier 2013) — Les premiers responsables de l’Organisation pour bâtir dans l’union un Togo solidaire « OBUTS » étaient ce jeudi face à la presse pour situer l'opinion sur la procédure ouverte dans l'affaire des incendies ayant ravagé plusieurs marchés du Togo, une procédure qui a entraîné l’arrestation de certains membres de l’opposition, dont l’ancien Premier ministre et président de l’Assemblée nationale Agbéyomé Kodjo, et son 1er Vice-président au sein de l’OBUTS, Gérard Adja.
Toutes ces « manœuvres judiciaires » autour du dossier d’incendie, pense le parti, ne visent qu’un seul et unique objet : un « règlement de compte politique » ceci dans le but « inavoué », avance l'OBUTS, d’« instaurer un climat de terreur et de poursuivre l’organisation unilatérale » d’élections « frauduleuses ». Pour Boessi Yaovi, secrétaire général de l’OBUTS, il ne reste plus qu’une piste à explorer dans cette affaire, celle de la mise sous « éteignoir » de ce parti membre du Collectif Sauvons le Togo (CST).
Revenant sur le récit des faits ayant entraîné l'arrestation de leur président, les responsables de l’OBUTS estiment que les droits de celui-ci et des personnes arrêtées dans cette affaire ont été « violés » par la gendarmerie. « Il faut rappeler que M. Adja, interpellé le 13 janvier 2013 au lendemain de l’incendie du grand marché de Lomé a été, après son arrestation, privée de l’assistance de ses avocats, en violation de l’article 3 de la Constitution et a subi plusieurs interrogatoires tendancieux pour être finalement accablé sans éléments probants de faits dont la vraisemblance est sujette à caution », relève le parti OBUTS dans une déclaration liminaire rendue publique en marge de cette conférence de presse.
Pour le Secrétaire général de l’OBUTS, « Agbéyomé Messan Kodjo, conserve “entièrement son immunité parlementaire”, car, argumente celui-ci, l’Assemblée nationale n’a pas observé les dispositions de l’article 10 de la loi organique N° 2007-013 du 19 juin 2007 et l’article 79 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale.
Pour finir, le Bureau politique de l’OBUTS a invité “toute la classe politique à faire un front commun contre l’imposture en cours en vue d’obtenir la remise en liberté” des responsables politiques et de toutes les personnes interpellées. Le parti dit exiger également “l’ouverture d’une enquête indépendante sous les auspices des Nations unies pour situer les causes de ce drame et les responsabilités”, OBUTS exige aussi des autorités togolaises, la “prise en charge effective des victimes” et “l’arrêt du processus électoral en cours”. Autres exigences du parti d’Agbéyomé Kodjo, l’ouverture d’un “véritable dialogue politique selon l’approche formulée par le CST et la Coalition Arc-en-ciel” et la mise en place d’un gouvernement de “mission” à l’issue de ce dialogue.
“Est-ce qu’on peut brûler la poule aux œufs d’or ? Ce sont ces femmes qui soutiennent le CST par leurs cotisations”, a révélé Guillaume Koko, président de la jeunesse de l’OBUTS.
Une vingtaine de personnes proches du CST ont été interpellées dans le cadre de l’enquête ouverte pour situer les responsabilités dans le dossier des incendies des marchés au Togo. Agbéyomé Kodjo, Gérard Adja, Jean Eklu, Ouro-Akpo Tchagnao et d’autres responsables du CST sont entre les mains de la justice.
Olivier A.