© Afreepress (Lomé, le 5 Oct. 2012) — Vingt-deux (22) ans après les événements du 5 octobre, les souvenirs demeurent encore vivaces dans les esprits de nombre d’acteurs de ces événements. Le 5 octobre 1990, le Togo déclenchait son processus de démocratisation avec des exigences de liberté et de pluralité de pensées. L’histoire retiendra que tout est parti de l’arrestation en septembre 1990 et le jugement en octobre de la même année de deux étudiants togolais, Hilaire LOGO Dossouvi et DOGLO Agbélenko, tous proches de la Convention démocratique des peuples africains (CDPA), un parti d’opposition clandestine accusé par le Rassemblement du peuple togolais (RPT, parti unique) de distribution de tracts appelant la population au soulèvement.
Ces étudiants seront plus tard condamnés par la justice togolaise et les forces de l’ordre déployées sur place reçoivent l’ordre de réprimer la population qui avait fait le déplacement du palais de justice de Lomé pour soutenir les deux accusés. Bilan des affrontements, une dizaine de morts et des centaines de blessés.
C’est en souvenir de cette date que le Collectif des Jeunes pour le Développement (CJD) a officiellement lancé ses activités le vendredi 05 octobre dernier, par une conférence de presse tenue dans un hôtel de la place, et placée sous le thème : « 05 octobre 1990, 5 octobre 2012 ; 22 ans de lutte démocratique au Togo ».
Le CJD, selon ses initiateurs, se veut un cadre public de causerie débat, d’analyse et d’éducation civique. Il s’est agi pour les responsables de ce mouvement de revisiter l’histoire de la lutte pour la démocratie au Togo à travers les témoignages des premiers acteurs de cette lutte.
Au rang de ceux-ci, figurent LOGO Dossouvi, l’un des deux étudiants arrêtés et jugés, Me Joseph Kokou KOFFIGOH, premier ministre désigné de la transition qui a suivi le déclenchement des mouvements, Eli Adjasco ATTIOGBE, un jeune militant paramilitaire de l’opposition à l’époque des faits. Deux principales communications ont meublé la rencontre de vendredi. La première communication présentée par le professeur Magloire KOUAKOUVI a porté sur la contribution de la CVJR au processus démocratique au Togo, la seconde a porté sur le bilan des 22 ans de lutte démocratique au Togo, exposé présenté par Sogoyou KEGUEWE, ancien ambassadeur du Togo en Allemagne.
Un diplôme d’ambassadeur de la paix a été remis à l’artiste togolaise de la chanson Santy Dorim pour « ses messages de paix », ceci, disent les organisateurs, « pour l’encourager à cultiver la paix autour d’elle pour un Togo plus solidaire ».
Togo Tribune Libre veut contribuer à amener les citoyens du Togo à être des « artisans de leur devenir », à inciter par leurs engagements et initiatives les gouvernants et les acteurs politiques à être responsables du bien-être commun.