© Afreepress (le 11 janvier 2013) —Le Collectif Sauvons le Togo (CST) a tenu un point de presse ce jeudi au siège de la Ligue togolaise des Droits de l’Homme (LTDH) pour faire le point du premier jour de sa démonstration de force dénommée : « Les derniers tours de Jéricho ».
Au chapitre des blessés, le CST dit avoir enregistré « plusieurs dizaines » de blessés dans les rangs des manifestants et ceux des journalistes aussi bien à Lomé qu’à Sokodé, ville de l'intérieur du pays où des heurts ont également éclaté entre manifestants et forces de l’ordre.
Dans une déclaration liminaire lue au début de la rencontre avec la presse, le CST a exprimé son « indignation » face à ce qu'il qualifie de « répression sauvage de la part des forces de l’ordre à plusieurs reprises sur les milliers de manifestants qui ont convergé vers le carrefour Déckon ». « Ils ont intensifié la répression par des tirs intensifs de balles en caoutchouc cumulées aux gaz lacrymogènes. Les forces de l’ordre ont bastonné tous les passants sans distinction et toutes personnes qui se trouvaient devant leurs maisons », souligne le communiqué.
Le collectif est revenu sur l’arrestation sur les lieux du Secrétaire général de l’Alliance des démocrates pour la démocratie et le développement (ADDI), Alphonse KPOGO qui, selon le CST, a été « roué de coups ». « Plusieurs observateurs des organisations de défense des droits de l’Homme et des journalistes » à l’instar, poursuit le communiqué, de « Marcel ADEWUSSI, Tony SODJI, et Noel TADEGNON correspondant de Deutsche Welle » ont subi des « agressions physiques » et ont été blessés par des tirs de « balles en caoutchouc et des éclats de grenades lacrymogènes », insiste le CST.
Les responsables du collectif voient dans la sortie médiatique de la veille du ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation Gilbert Bawara sur le plateau de la télévision officielle, un motif d’« encouragement » des forces de l’ordre. « L’intensité de la violence des répressions de ce jour est consécutive aux propos guerriers du ministre Bawara à la veille de la manifestation propos qui sans nul doute ont galvanisé les forces de l’ordre qui assurées de leur impunité ont fait un usage disproportionné de la violence », affirme la déclaration.
Ce regroupement de partis politiques d’opposition et d’organisation de la société civile a mis l’accent au cours de ce point de presse sur le caractère « légale » de sa manifestation en affirmant avoir respecté la procédure en matière de regroupement public au Togo. Les observations faites par le ministre de l’Administration au sujet de la manifestation leur étant parvenues « en dehors du délai légal de 72 h avant le début », le CST considère qu'il se trouve dans la « légalité » et entend poursuivre ses trois jours de sit-in sans « céder » aux intimidations du gouvernement.
Le CST et ses organisations membres exigent du gouvernement togolais l’ouverture de « discussions franches et sincères » sur les préparatifs des élections législatives et locales à venir. Du côté du gouvernement, on pointe du doigt les dialogues « avortés » et le délai constitutionnel pour expliquer le démarrage du processus sans les formations politiques de l’opposition.
Photo : Scène de l'arrestation d'Alphonse Kpogo, SG de l'ADDI (c) Tony Sodji.
Bernard A.