© Afreepress (Tabligbo, le 27 août 2012) —
Le ministre de la Sécurité a annoncé dimanche dans un communiqué rendu public, la mise en liberté de 119 jeunes appréhendés par la gendarmerie dans la nuit du mardi 21 au mercredi 22 août dernier, a appris l’Agence Afreepress.
Ces jeunes, arrêtés, lors d’une rafle organisée dans le quartier Bè, réputé fief de l’opposition, ont été selon le communiqué du ministre, soumis à des vérifications d’identité. Après « vérifications approfondies », poursuit le communiqué, ils ont été relâchés vendredi et aucune action n’est portée contre eux.
L’opération, précise le communiqué signé du Colonel Yark Damehane, a été menée à la suite de plaintes de passants « dépossédés de leurs motos par des manifestants incontrôlés » au cours des mouvements des 21 et 22 août organisés par le collectif sauvons le Togo (CST).
Ce collectif de l’opposition, avait organisé du 21 au 23 août, des manifestations de rue à Lomé qui ont dégénéré en affrontements entre la police et la foule. Plusieurs blessés et arrestations ont été signalés en marge de ces heurts par les responsables du CST.
Huit personnes accusées de port d’armes blanches
Huit jeunes hommes, porteurs d’armes blanches interpellées au cours des manifestations du CST n’ont pas bénéficié de la même clémence de la part de la gendarmerie, rapporte le ministre de la Sécurité et de la Protection civile. « Par ailleurs, huit autres personnes porteuses d'armes blanches ont été interpellées lors de ces manifestations. Elles ont fait l'objet d'une procédure judiciaire et (ont été) déférée devant le Parquet » annonce le communiqué.
Samedi, réunis en meeting à la plage de Lomé, les responsables du collectif ont annoncé une série d’activités de désobéissance civile dont le départ sera lancé mardi.
Les femmes affiliées à ce mouvement ont de leur côté, averti qu’elles observeront une grève du « sexe » du 27 au 3 septembre prochain. Elles se rendront ensuite jeudi, devant la prison civile de Lomé en tenue « d’Ève » pour réclamer la libération des jeunes encore détenus, a confié à Afreepress, la porte-parole de ces dames.
Le CST est une organisation regroupant les formations politiques de l’opposition et des organisations de la société civile. Ce collectif exige le report des élections législatives et locales devant en théorie se dérouler avant la fin 2012. Elle réclame également du pouvoir togolais, des réformes constitutionnelles et institutionnelles devant garantir l’organisation d’élections transparentes et apaisées.
Au lendemain des manifestations réprimées des 21 et 22 août dernier, ce collectif appelle désormais ouvertement au « départ » de Faure Gnassingbé du pouvoir et vient de lancer un mouvement de désobéissance civile en s’appuyant sur l’article 150 de la constitution togolaise qui reconnaît ce genre d’appel lorsque certaines conditions sont remplies.