© Afreepress (Lomé, le 22 Nov. 2012) — L’information a été rendue publique mercredi par le président national du Mouvement pour l’épanouissement de l’étudiant togolais (MEET) Awudi Kodzo, des étudiants inscrits à l’université de Kara (430 km au nord de Lomé) ont été interpellés pour distribution de tracts et gardés par la gendarmerie de la localité.
Ces étudiants, selon les informations de dernières minutes, essayaient de mobiliser leurs camarades pour une manifestation sur le campus de l’université de Kara en vue d’exiger la réintégration d’une dizaine de leurs camarades exclus des universités du Togo pour trouble à l’ordre public, lorsqu'ils ont été arrêtés.
Selon M. Awudi, il s’agit de trois étudiants membres de l'Union nationale des étudiants et élèves du Togo (UNEET) et du nouveau président du MEET, section Kozah qui a été appréhendée dans la journée de mercredi par les forces de l’ordre. « Nous ne comprenons pas. Pour le seul fait qu'ils aient sorti des communiqués pour sensibiliser leurs camarades sur certaines choses, on les interpelle pour les garder à la gendarmerie. Nos camarades demandaient la réintégration des étudiants exclus. Depuis, je demandais à nos autorités de réintégrer nos camarades, parce que ce n'est pas la décision d'exclusion qui va arranger les choses. Quand ils demandaient la réintégration des étudiants exclus, c'est tout à fait normal. Nous avons déjà attiré l'attention des autorités sur ce qui adviendrait si on continue de garder nos camarades à la gendarmerie ou s'ils sont déférés à la prison » , a expliqué Awudi Kodzo mercredi.
Parmi les personnes interpellées, on cite les noms d’Awoussi Aklesso, Assoti Tchanta Benakiwoé et Karabou Essohanam.
La représentation locale d’Amnistie internationale s’est dite très « préoccupée » par ces arrestations et appelée le gouvernement à prendre toutes les « mesures » pour garantir l’intégrité des personnes interpellées. « Nous avons reçu des signes venant de Kara nous annonçant quelques inquiétudes par rapport à des étudiants. Suite à nos divers recoupements, nous sommes en mesure de dire qu’il y a au moins trois étudiants en ce moment à être arrêtés et conduits au commissariat de Kara », a indiqué Aimé ADDI, représentant d’Amnistie internationale au Togo.
Qui appelle les « autorités togolaises à déclencher immédiatement des enquêtes autour des conditions de détention de ces étudiants ».
L’université de Kara a été en 2010 et 2011 le théâtre de violents mouvements d’humeur des étudiants ayant conduit à sa fermeture par le gouvernement. À l’origine de ces manifestations, l’UNEET qui exigeait l’amélioration des conditions de travail et de vie des étudiants.
Olivier A.