© Afreepress (Lomé, le 29 mars 2013) — Situer l’opinion sur le niveau d’évolution de la procédure judiciaire ouverte contre une trentaine de personnes dans l’affaire des incendies des marchés et autres biens publics et privés et expliquer aux Togolais ce qui est aujourd’hui fait dans ce dossier. C’est l’exercice à laquelle s’est adonnée vendredi le Procureur de la République, Blaise Essolissam Poyodi. « La procédure sur les incendies des grands marchés et autres biens publics et privés qui se poursuit au cabinet du Doyen des juges d’instruction est très avancée », a d’entrée de jeu indiqué le chef du parquet de Lomé. Au total, a-t-il annoncé, trente-cinq (35) personnes ont été inculpées dans ce dossier dont vingt-quatre (24) sont toujours en détention, neuf (9) ont été placées sous contrôle judiciaire et deux (2) sont mises en liberté provisoire ce vendredi 29 mars 2013.
Même si celui-ci a voulu tenir secrète l’identité de ces deux personnes laissées en liberté provisoire, des informations suffisamment recoupées indiquent qu’il s’agirait de Mme Nukafu, membre de l’Alliance nationale de changement (ANC), arrêtée quelques jours après l’incendie du grand marché de Lomé et de Napo Tchin, un professeur d’université accusé d’avoir « commandité » l’incendie du marché de Kara (420 km au nord de Lomé).
Selon M. Poyodi, « toutes les confrontations ont eu lieu » dans ce dossier et ont permis de situer « clairement » le degré de participation de chacun des inculpés concernés aux actes incriminés. Sont prises en compte par le Procureur de la république près du tribunal de première instance de Lomé, des faits ayant trait à « la tentative d’incendie du marché d’Adidogomé », du « CIB-INTA » d’Atakpamé, du « grand marché de Lomé », du « marché Assiyéyé d’Agoè » et de la « tentative d’incendie des stations d’essence ». Au cours de l’audition des inculpés le jeudi 21 mars 2013, a rapporté le Procureur de la république, des « éléments nouveaux (…) sont apparus. Le processus de leur clarification est en cours », a fait savoir le représentant de l’Etat. « L’attention de la justice ne doit pas être essentiellement focalisée sur l’incendie des marchés de Lomé et de Kara, mais sur tous les actes à caractère criminels qui ont été perpétrés. La procédure est presque à son terme et toute la lumière sera faite sur ce dossier. Assurer le déroulement normal et serein de la procédure, c’est le souci majeur du magistrat instructeur », a promis Essolissam Poyodi.
Une trentaine de personnes toutes proches de l’opposition incarnée par le Collectif Sauvons le Togo (CST) ont été interpellées en janvier dernier suite à une série d’incendies de biens publics et privés. Les personnes appréhendées dans le cadre de cette affaire n’ont de cesse de clamer leur « innocence » et parlent d’une volonté de « décapitation » de l’opposition.
Olivier A.