(© Afreepress/ Lomé, le 17 juin)-
Mes Zeus Ajavon, Coordinateur du Collectif « Sauvons le Togo », Jil-Benoït Afangbédji, ancien président de l'Action des Chrétiens pour l'Abolition de la Torture (ACAT) et Me Raphael Kpanté-Adzaré, président de la Ligue Togolaise des Droits de l’Homme (LTDH) ont passé leur première nuit dans les locaux de la Gendarmerie togolaise.
Les trois responsables du collectif "Sauvons le Togo", organisateurs des manifestations des 12 et 13 juin derniers avaient été écoutés durant toute la journée de samedi par le Capitaine Akakpo du Service des renseignements intérieurs (SRI) dépendant de l'Etat major de la Gendarmerie togolaise.
Selon certains membres en liberté de ce collectif contactés parl'Agence afreepress, les trois avocats doublés de défenseurs des droits de l'Homme se sont présentés de leur propre chef dans les locaux de la Gendarmerie sur appel téléphonique d'un officier. A leur arrivée, ils seront tour à tour écoutés par le Capitaine Akakpo qui les prie de ne pas quitter les lieux le temps de recevoir les instructions de sa hiérarchie pour être situer sur leur condition.
Tard dans la soirée du samedi, le substitut du Procureur de la République fait une apparition à la télévision officielle et annonce qu'une information est ouverte contre 56 personnes ayant pris part aux manifestations des 12 et 13 juin parmis lesquelles se retrouvent les trois responsables du CST.
Dans la soirée de ce samedi,Patrick Lawson, 1er Vice-président de l'Alliance nationale pour le changement (ANC, opposition et membre du CST) a fait une mise en garde à l'endroit du gouvernement togolais. S'ils gardent les responsables du CST, a-t-il fait savoir, tous les leaders politiques de l'opposition vont se constituer en prisonniers politiques.
Les réactions de condamnation de ces arrestations continuent de parvenir à la rédaction d'afreepress. Les dernières en date sont celles de la Convention patriotique des peuples africains (CDPA) et du Nouvel engagement togolais (NET).
La CDPA, dans un communiqué rendu public a exigé "la mise en liberté immédiate" des personnes arrêtées et prévenu le gouvernement togolais des "conséquences" qui pourraient découler de ces arrestations.
Pour Gerry Taama, président du NET, le Togo court vers des lendemains incertains avec ces interpellations. "Les événements de cette journée sont inquiétants. On a l'impression que le gouvernement nous pousse tous à l'extrémisme ! Une telle arrestation ne peut contribuer qu'à pousser tous ceux qui sont adeptes d'une troisième voie, celle de la formation militante par la base conduisant à une véritable prise de pouvoir par le peuple, tout le peuple, à revoir leur position. J'espère que le gouvernement va être visité par la sagesse et libérer ces personnes dans les meilleurs délais. Autrement, j'ai très peur pour l'avenir de notre pays. Que Dieu ait pitié de nous.", a indiqué ce féru des réseaux sociaux sur sa page facebook.