© Afreepress (Lomé, le 07 sept. 2012) — L’Organisation pour bâtir dans l’union un Togo solidaire (OBUTS) compte parmi les formations politiques invitées par le gouvernement au dialogue intertogolais qui s’ouvre lundi dans les locaux de la Primature à Lomé. Dans un courrier réponse adressé au premier ministre Ahoomey-Zunu par le président de l’OBUTS, dont Afreepress s’est procuré copie, Agbéyomé Messan Kodjo, décline l’invitation adressée à son parti tout en expliquant les raisons qui ont motivé cette décision.
Agbéyomé Kodjo qualifie la démarche du gouvernement de non « aboutie », un projet de dialogue qui, selon lui, n'est pas « sérieux, franc et sincère ».
La formation politique de l’ancien Premier ministre dit ne pas comprendre pourquoi « des groupes politiques qui ont formulé des revendications largement soutenues par les masses populaires à l’instar du collectif sauvons le Togo ne sont manifestement pas associés au dialogue ». Le courrier de l'OBUTS fait également référence aux « engagements, actés au terme des dialogues précédents », qui selon le parti, « n’ont connu à ce jour, le moindre début de concrétisation tout comme les conclusions de l’APG, signé depuis le 20 aout 2006, et l’Accord politique UFC/RPT signé le 26 mai 2010 ».
Tirant les conclusions de ces « manquements », OBUTS estime que « le gouvernement doit donner le signe de sa bonne foi en faisant en sorte que les acteurs mis en cause dans le rapport de la CNDH, soient sanctionnés, et traduits devant les tribunaux, et que les recommandations du rapport de la CNDH soient appliquées dans toute leur totalité avec des actes concrets ».
Pour une éventuelle participation à ce dialogue, Agbéyomé Kodjo pose ses conditions. Selon l'ancien candidat à l'élection présidentielle de mars 2010, il faut la mise en œuvre « immédiate et progressive des recommandations du rapport de la CVJR, notamment en ce qui concerne l’indemnisation des familles des victimes de la répression policière avant, pendant et après les élections présidentielles d’avril 2005 », aller vers la « satisfaction immédiate des promesses faites aux Étudiants et au personnel de la Santé, restituer au CST, le matériel roulant et les instruments de sonorisation saisis par la gendarmerie nationale lors des manifestations des 12, 13 et 14 juin 2012 » et enfin, il faut respecter « la liberté de manifester, les décisions de justice, et les droits humains ».
Pour finir, la formation d’Agbéyomé Kodjo propose que les assises à venir entre les leaders politiques aient un « caractère national » et proclament leur « souveraineté afin que toutes les conclusions qui en découleront s’imposent à tous et immédiatement mises en application ».
Le gouvernement togolais a invité les acteurs politiques à des discussions qui vont s’ouvrir lundi prochain à la primature en présence du premier ministre Séléagodji Ahoomey-Zunu. On annonce la présence d’une délégation du PNUD et de l’Union européenne à ses assises.