© Afreepress (Lomé, le 14 août 2012) —
Pascal Bodjona a-t-il été entendu lundi puis écroué par la justice pour son « rôle » joué dans l’affaire d’escroquerie internationale, affaire dite Bertin Agba ? C’est la question que se sont posé les internautes togolais à la suite d’informations qui ont circulé dans la nuit de lundi à mardi sur les réseaux sociaux faisant état de la notification à l’ancien ministre de l’Administration territoriale de sa garde à vue. « Le parquet vient de notifier à Pascal Bodjona sa garde à vue pour compter de ce jour (lundi, ndlr). Il est fort à craindre que les forces de sécurité aillent défoncer cette nuit ses portes et l’enlever de force », a annoncé sur sa page facebook, un internaute.
Rien de tel n’est réel, disent les informations recueillies dans l’entourage de ce personnage. « Rien ne lui a été notifié », souligne cette source. Selon ces informations, le ministre dit « Grand format », en raison de son poids corporel, n’a pas répondu ce lundi à la convocation du juge d’instruction et du président de la Chambre d’Accusation qui souhaitaient l’entendre une seconde fois après l’entrevue de vendredi dernier. « M. Bodjona a relevé appel de cette procédure et a demandé que ce ne soit pas le président de la Chambre d’Accusation qui l’écoute. C’est pour cette raison qu’il ne s’est pas présenté à l’audition », précise cette personne.
Plus tôt dans la soirée de lundi, le juge chargé de l’instruction du dossier, le juge KELEOUWANI Mataké avait rendu public un communiqué s’expliquant sur la procédure.
D’après ledit communiqué, c’est « suite à une plainte pour escroquerie internationale déposée en mars 2011 au parquet de Lomé par l’homme d’affaires Emirati, monsieur ABASS El Youssef, (qu)’une information judiciaire a été ouverte à la demande du ministère public ».
Le communiqué rappelle que des personnes ont déjà été appréhendées dans l’affaire dont le directeur de la société OPS Sécurité, AGBA Sow Bertin, mis en cause dans ce dossier par le plaignant. « L’ancien ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation et porte parole du gouvernement, monsieur Pascal Akoussoulèlou BODJONA dont le nom avait également été cité dans cette affaire de droit commun a été convoqué pour être entendu par le juge d’instruction le vendredi 10 août 2012. Comme le veut la procédure, l’intéressé a été assisté par ses conseils lors de l’audition », indique le communiqué qui souligne que les déclarations de l’ex-ministre Bodjona ont « été consignées et la procédure judiciaire suit son cours dans la sérénité, et dans le respect du secret de l’instruction et des droits de la défense ».
Pascal Bodona, ancien Directeur de cabinet du président de la république et ancien locataire du ministère de l’Administration territoriale est cité officiellement comme témoin dans cette affaire d’escroquerie internationale dont le plaignant est l’Emirati Abass Al Youssef.
Ce dernier se plaint d’avoir été emballé dans une affaire de rétrocession de biens appartenant à l’ancien chef de la junte ivoirienne, Robert Gueï, une affaire qui lui aurait fait perdre une somme évaluée à plus de 40 millions de dollars US.