(© Afreepress/ Lomé, le 25 mai)-
On désigne par opposition, les partis politiques ou les mouvements n’appartenant pas à la majorité parlementaire et donc s’y opposant. L’opposition a, dans les démocraties, plusieurs fonctions :
Tout d’abord, l’opposition constitue un contre-pouvoir : elle permet d’éviter que la majorité, une fois parvenue au pouvoir, n’ait la tentation de mener une politique portant atteintes aux droits et libertés. Pour cela, l’opposition dispose de différents moyens : la mise en cause de la responsabilité gouvernementale devant l’Assemblée nationale par la motion de censure, la saisine du Conseil constitutionnel, les questions posées au gouvernement dans les enceintes parlementaires...
L’opposition représente aussi la possibilité d’une alternance politique : elle participe à l’existence du pluralisme politique, qui est une des bases de la démocratie. Ce pluralisme permet de choisir ses gouvernants. Or, il n’y a de choix véritable que si l’électeur peut se prononcer entre plusieurs possibilités. Ainsi, l’opposition, en proposant un nouveau cours à la politique nationale, permet aux citoyens éventuellement mécontents de disposer d’un recours. Avec les moyens, évoqués plus haut, à la disposition des parlementaires, elle peut manifester son désaccord envers la politique suivie et tenter de retarder sa mise en œuvre.
Enfin, l’opposition permet aussi de renouveler le personnel politique : lorsque la majorité perd le pouvoir, une nouvelle génération d’hommes politiques peut trouver une place de choix dans l’opposition et se préparer ainsi à assumer des fonctions importantes à l’occasion d’une victoire à venir.
Le rôle de l’opposition est donc essentiel en démocratie. C’est pourquoi certains pays lui ont organisé un véritable statut. Ainsi, la Grande Bretagne a érigé la fonction de chef de l’opposition en fonction officielle (« chef de l’opposition à Sa majesté »). De même, le comité de réflexion sur les institutions de la Ve République en France, installé le 18 juillet 2007 et présidé par Édouard Balladur, devrait aborder cette question. Il a préconisé une meilleure reconnaissance des droits de l’opposition au Parlement, notamment pour son temps de parole ou sa représentation dans les présidences et les fonctions de rapporteurs des commissions d’enquêtes. La loi constitutionnelle de juillet 2008 instaure un jour de séance par mois réservé à un ordre du jour fixé à l’initiative des groupes d’opposition et minoritaires. En pratique, une innovation avait déjà été introduite en juin 2007 : la présidence de la commission des Finances de l’Assemblée nationale avait été confiée à un parlementaire de l’opposition. Cette mesure était un engagement de Nicolas Sarkozy pendant la campagne électorale présidentielle.
Au Togo, le gouvernement s’était engagé à donner un statut à l’opposition, engagement qui est resté jusqu’aujourd’hui un vœu pieux ceci dû aux incompréhensions des leaders politiques de l’opposition.