© Afreepress (Lomé, le 07 sept. 2012) —
L’association des victimes de torture au Togo (ASVITTO) a tenu jeudi une conférence de presse au siège de la Ligue togolaise des droits de l’Homme (LTDH) pour se prononcer officiellement sur la déclaration faite par le gouvernement sur la mise en œuvre des recommandations contenues dans le rapport de la commission nationale des droits de l’Homme (CNDH), a constaté un reporter de l’Agence Afreepress.
L’ASVITTO estime que les déclarations faites par le gouvernement à l’issue du conseil des ministres du 30 août dernier sur la mise en oeuvre « à plus de 90 % » du rapport de la CNDH sont « hasardeuse et malencontreuse ». « L’ASVITTO tient à informer l’opinion nationale et internationale que contrairement aux mensonges grotesques du gouvernement, aucune des victimes des traitements cruels, inhumains ou dégradants dans le nébuleux dossier d’atteinte à la sûreté intérieure de l’État, n’est rentrée dans ses droits », écrit Olivier Amah, président de l’ASVITTO, qui ajoute que ces victimes « continuent de faire l'objet de menaces et d’intimidations ».
Les responsables de cette association ont dénoncé au cours de leur conférence de presse, « la désinvolture » dont, pense-t-ils, le gouvernement fait preuve dans la prise de mesures disciplinaires contre les « tortionnaires ». « Même pour ce qui concerne les mesures disciplinaires annoncées, il est curieux de remarquer que le gouvernement se contente d’instruire le commandement militaire pour cette fin alors que le Chef d’État-major des Forces armées togolaises, le Général Mohamed Atcha Titikpina, est lui-même mis en cause par le rapport de la CNDH », fait remarquer l’association qui souligne que « la seule autorité compétente à prendre de telles mesures » est le Chef de l’État Faure Gnassingbé.
Les parents des « victimes de torture » qui sont toujours détenues dans les prisons du Togo ont profité de l’opportunité à eux offerte par l'ASVITTO pour lever le voile sur les conditions de vie de leurs proches restés en prison.
Adjinon Stéphane et Adjinon Audré, tous deux des enfants du Capitaine d’aviation Adjinon Lambert ont lancé au cours de cette rencontre, « un vibrant appel à l’endroit du Chef de l’État togolais » lui demandant d'accepter l’évacuation de leur père vers un pays étranger pour des raisons médicales. Selon ces enfants, le capitaine Adjinon serait aujourd'hui atteint d’une tumeur à l’oreille qui nécessite son évacuation vers l’Europe.
D’autres familles de victimes ont également joint leur voix à celle de l’ASVITTO pour exiger du gouvernement « la mise en œuvre effective des recommandations de la CNDH ».
Pour finir, l’association dirigée par l’ancien commandant de gendarmerie, Olivier Poko Amah a fait connaître son intention d’observer un sit-in le 13 septembre prochain devant le ministère des Droits de l’Homme piloté par Rita Doris Wilson.
Photo : Le président de l'ASVITTO entouré de ses collaborateurs (c) Afreepress