© Afreepress (Lomé, le 22 décembre 2014)-En fin de tournée dans la préfecture de la Kozah où il a déposé ses balises depuis le 16 décembre dernier, Alberto Olympio, candidat déclaré à la présidentielle de 2015 estime dans une interview accordée à l’Agence de presse Afreepress que le mythe de Kara est définitivement tombé.
Et pour cause, a-t-il précisé, « je suis bien accueilli mais ici, j’ai trouvé une chaleur particulière, la salle où je recevais les gens était comble, les femmes, hommes, jeunes, enfants sont venus de partout pour chanter le changement ».
Pour lui, « en 2015, un nouveau soleil va se lever au Togo et ceci est inéluctable ».
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Question : Vous venez de terminer l’étape de la tournée de Kara dans la préfecture de la Kozah, dites-nous, quel bilan faites-vous de cette étape ?
Alberto Olympio : Le bilan est impressionnant, je suis content d’être venu parce que l’accueil que j’ai reçu montre que toute la population de la Kara veut le changement et elle me le dit d’ailleurs. C’est l’un des meilleurs accueils que j’ai reçu depuis ma tournée. J’ai écouté la population qui m’a parlé de son problème.
La plupart des cantons n’ont pas d’eau, de centres de santé, j’ai vu des élèves qui portaient des briques de ciments sur la tête pour aller à l’école pour leur servir de bancs et c’est ça la réalité du Togo. Ces cantons sont tous abandonnés. La population dit qu’elle est laissée à son triste sort et moi je leur ai dit qu’il est vraiment temps que nous nous mettions à leur disposition pour les aider à sortir de cette misère parce qu’ici, elle est palpable, la pauvreté se voit à l’œil nu.
Malgré leur douleur, je vois dans leurs yeux une lueur d’espoir quand ils viennent tous sous le soleil en applaudissant, dansant tout en demandant le changement. Eh bien, ils vont avoir leur changement, c’est avec humilité que je suis content de ceux à qui ils font confiance pour apporter ce changement au Togo.
Q : Vous aviez dit qu’avant de venir ici à Kara, les gens vous ont dit que c’est le berceau du pouvoir en place et vous demandaient de ne pas y aller. Est-ce qu’aujourd’hui vous êtes conscient que vous avez brisé un mythe ?
Alberto Olympio : Au fait, c’est un mythe qui est tombé comme un feu de paille, comme un jeu de carte parce qu’il est vrai que partout où je vais au Togo, je suis bien accueilli mais ici, j’ai trouvé une chaleur particulière, la salle où je recevais les gens était comble, les femmes, hommes, jeunes, enfants sont venus de partout pour chanter le changement. Il n’y a pas de pré-carré au Togo qui appartient à tout le monde et je me sens à Kara comme chez moi. D’ailleurs ils me le font ressentir. J’étais à la radio pour une émission et sans même finir ce à quoi j’étais venu, des dizaines de jeunes étaient là pour me toucher et me parler de vive voix.
Il faut dire que les cantons de la Kozah sont tous abandonnés et les populations veulent s’accrocher à une bouée de sauvetage et ensemble nous allons le faire. Je suis venu partager avec eux la bonne nouvelle que bientôt nous allons faire ensemble le miracle togolais donc pour cela je leur ai demandé en retour d’être eux-mêmes le changement, de travailler pour ce changement en disant à leurs amis, familles de sortir massivement pour s’inscrire sur la liste électorale, pour aller voter le jour du scrutin et être plus proche du taux de participation des 100% et une fois voter, ils ont l’impérieux devoir de surveiller les bureaux de vote pour éviter qu’on nous vole cette fois-ci la victoire.
Q : Monsieur Alberto Olympio, qu’est-ce qui vous a particulièrement marqué lors de cette course ici à Kara ?
Alberto Olympio : Deux choses m’ont particulièrement marqué ces cinq jours dans la préfecture de la Kozah. D’abord la misère se voit à l’œil nu. Quand on arrive, on sent en même temps que le peuple de Kara a été abandonné et c’est la démission de l’Etat devant ces responsabilités. Vous demandez à n’importe qui dans la rue, ils vous diront qu’ils veulent tous le changement au Togo, aidez-nous à sortir de cette pauvreté.
La seconde chose, ils savent que l’heure de la libération est arrivée et je commence à revoir dans leurs yeux cette lueur d’espoir que nous voyions dans les yeux de nos frères et sœurs dans les années 90. Nous nous sommes dit qu’après cette analyse, la révolution togolaise est en marche. En 2015, un nouveau soleil va se lever au Togo et ceci est inéluctable.
Q : Monsieur le président, dans la matinée du mercredi 17 décembre 2014, un incident s’est produit lors de votre rencontre avec le préfet de la Kozah mais décidément nous remarquons que cela n’a pas porté atteinte à votre tournée ?
Alberto Olympio : Cet incident n’est qu’une parenthèse et moi je n’y pense même pas parce que dès la seconde que j’ai quitté la préfecture, j’ai vu l’accueil des étudiants qui m’attendaient impatiemment. Ça vaut même dix mille fois mieux que ce qui s’est passé à la préfecture. Je sortais de la prison civile de Kara où j’ai tout visité en concert avec le régisseur et j’ai même acheté les œuvres d’art que les détenus ont fabriqués. J’ai également sillonné le Centre Hospitalier Universitaire de Kara où j’ai vu les malades, les matériaux de travail sans aucune restriction et cette fois-ci j’ai pu donner les cadeaux que j’ai amenés à ces derniers. C’est ça un pays républicain.
Q : Une action qui vous a marqué dans la Kozah est que vous avez offert dix (10) bourses aux étudiants de Kara dans votre structure AXXEND, dites-nous comment va se faire cette formation et à quoi on peut s’attendre ?
Alberto Oly mpio : La bourse que j’ai offerte aux étudiants de Kara n’est forcément pas pour travailler dans ma société. Nous allons voir avec mes spécialistes parce qu’il n’y a pas que les informaticiens. D’abord, il faut dire que les premiers venus seront servis et en fonction de leur besoin. Nos services sociaux travailleront avec eux pour voir dans qu’elle mesure nous allons apporter cette bourse pour les aider dans leurs études. Mais dès 2015, quand les Togolais me feront l’honneur de m’élire comme le président de la République Togolaise, tous les étudiants auront droit à la bourse, à un ordinateur avec une connexion haut débit gratuitement parce que c’est un outil de travail et ils doivent l’avoir pour pouvoir bien faire leur recherche comme le recommande d’ailleurs le système LMD.
Q : Les populations de différents cantons vous ont posé leurs doléances surtout le problème d’eau, dites-nous Monsieur le président, est-ce que vous leur ferez quelque chose avant ou après 2015 lorsque vous serez élu président au Togo ?
Alberto Olympio : Partout où je suis passé au Togo, c’est un problème général qui se pose. Les femmes sont obligées de se lever tous les matins à trois (3) heures pour aller chercher de l’eau à des dizaines de kilomètres à pied. C’est inacceptable dans un pays qui se dit moderne. Évidemment, l’eau c’est la vie et il nous faut leur donner le plus vite possible. On ne peut pas attendre cinq (5) ou dix (10) ans de plus avant de le faire, c’est une urgence nationale et cela s’inscrit dans mon programme de société. Il faut donner des moyens aux communes de pouvoir mieux administrer leur structure.
Tout ce que nous pouvons faire aujourd’hui, nous allons voir là où c’est plus urgent avec le peu de moyens que nous disposons, nous allons essayer de faire des forages. Nous allons aussi travailler avec des Organisations Non Gouvernementales qui veulent bien nous aider dans la lutte contre la pauvreté et répondre aux objectifs du millénaire pour le développement. Mais, il est urgent que l’Etat qui a encore quelque mois devant lui fasse son travail où il a démissionné depuis plus de 50 ans. Moi, je demande à cette population un peu de patience car l’heure du renouveau arrive bientôt et nous allons développer tout le Togo qui pour moi ne se résume pas seulement à Lomé II. C’est plutôt tous les carrés du Togo qui faudra développer et je m’y engage.
Q : Comment expliquez-vous que malgré que les chefs cantons n’aient pas participé à vos différents meetings et certaines tentatives de sabotage auxquelles vous faites allusion, votre tournée a été un succès ?
Alberto Olympio : Oui, c’est un succès parce que la volonté est l’engouement général d’une population qu’aucune arme ne peut vaincre. Malgré les peaux de bananes, j’avance toujours et la population a répondu massivement à notre appel. Et j’en profite pour remercier mes militants et délégués du parti des Togolais qui ont travaillé comme des fourmis dans tous les cantons pour porter la bonne parole pour que les gens viennent à notre rencontre et discuter avec moi en personne.
Je dis à ces gens qui ont concentré leur temps à ces petits jeux que c’est un temps perdu parce qu’aujourd’hui, le peuple togolais sait ce qu’il veut et de toute façon, il fera le bon choix en 2015.
Q : Un dernier message à l’endroit de la population de Kara et de celle du Togo en général.
Alberto Olympio : Je voulais les remercier, j’ai été bien accueilli je me suis senti à Kara comme chez moi et cela m’a fait tellement du bien. Je viendrai à Kara pendant, après la campagne et dès que je peux et je veux leur dire que nous sommes sur le bonne voie. Nous avons encore du travail à faire. Ce travail est réparti en trois points.
D’abord, dire à tout le monde en âge de voter d’aller s’inscrire sur des listes électorales parce que c’est important, nous crions tous les jours que nous voulons le changement et je leur dis que c’est l’occasion d’être nous-mêmes ce changement. Le jour du scrutin, nous allons voter massivement et être nos propres observateurs lors des dépouillements. On ne doit plus nous voler notre victoire, pas cette fois-ci et plus jamais. Si nous faisons cela, nous allons nous donner les moyens à nous-mêmes de pouvoir réaliser le miracle togolais et faire de la terre de nos aïeux l’Or de l’humanité.
Propos recueillis par Joseph A., envoyé spécial de l’Agence Afreepress à Kara