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Interview de Mme Awa NANA DABOYA, présidente du HCRRUN : «Chacun de nous, avons le devoir de nous engager pour construire notre pays pour notre postérité »

©Afreepress-(Lomé, le 03-07-16)- Tout le monde attendait ce rendez-vous pour une large réflexion sur la question des réformes associant personnalités politiques, juristes, sociologues, historiens, organisations de la société civile en vue de déterminer les institutions en mesure de nous assurer une gouvernance adaptée à nos réalités. Nous voilà donc à ce rendez-vous de réflexion tel que proposé par la CVJR. Le Haut-Commissariat à la Réconciliation et au Renforcement de l’Unité Nationale (HCRRUN),  dans le cadre de sa mission, organise à cet effet du 11 au 15 juin à Lomé un atelier national de réflexion et d’échanges sur les réformes politiques et institutionnelles. Nous avons approché la présidente de cette Institution, Mme Awa NANA DABOYA, pour partager quelques préoccupations de l’heure qui font couler encre et salive au sein de la classe politique, des médias et des populations.

 

Madame la présidente, qu’est- ce qui fait la spécificité de cet atelier national de réflexion et d’échanges sur les réformes politiques et institutionnelles?

 

Je vous remercie pour cette occasion que vous me donnez pour tirer au clair les raisons de l’organisation du présent atelier. Comme vous le savez, le HCRRUN est une institution créée depuis 2008 par le gouvernement togolais. Et dans le cadre de la mise en œuvre des recommandations de la Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR), cette Institution a  été restructurée et ses attributions redéfinies par décret n°2013/040 du 24 mai 2014, pour répondre aux dispositions de la recommandation 57 alinéa 2 et suivants de la CVJR. Et la mission qui lui a été confiée est de procéder à la mise en œuvre des recommandations et du programme de réparation de la CVJR. Et parmi ces recommandations figurent au point 2 les réformes institutionnelles prenant en compte les réformes politiques (recommandation 4), la réforme du système judiciaire (recommandation 9), la réforme des forces armées, de la police et de service de renseignements (recommandation 11 et suivantes), tout ceci dans le but d’un apaisement du climat sociopolitique. Pour revenir à notre atelier, il  vise donc à organiser une large réflexion sur la question des réformes. Sa spécificité réside dans son caractère globalisant prenant en compte toutes les couches sociales de notre pays avec une ouverture sur l’international pour apprendre de la démarche entreprise par les nations qui ont déjà emprunté cette voie. Ceci devra nous amener à avoir une vision partagée du contenu des réformes politiques et institutionnelles que nous appelons de tous nos vœux et de créer ainsi les conditions favorables à leur formulation et à leur mise en œuvre.

 

Qu’est-ce explique sa tenue maintenant seulement ?

 

Cet atelier est l’une des premières activités identifiées et programmées dans le plan stratégique du HCRRUN rendu public le 9 décembre 2015. L’organisation d’un tel atelier, tout comme la mise en œuvre de tout le plan stratégique d’ailleurs, nécessite la mobilisation de beaucoup de ressources tant matérielles, humaines que financières. Et pour ne pas faire un travail bâclé, nous allons lentement mais sûrement vers la tenue de cet atelier. Donc nous ne pensons pas que cet atelier ait  pris  un quelconque retard que ce soit.

 

Quels sont les objectifs visés par cette rencontre  et comment va-t-elle se dérouler?

 

Il s’agit d’un atelier de réflexion et d’échanges avec pour objectif de créer les conditions favorables à la mise en œuvre des réformes politiques et institutionnelles au Togo. De manière spécifique, il sera question de permettre une compréhension commune du concept de réformes politiques et institutionnelles, de comprendre l’esprit et la lettre de ces réformes telles qu’elles sont formulées par la CVJR. En outre, cet atelier devra permettre la prise en compte des réalités nationales, des bonnes pratiques en matière de réformes afin de pouvoir innover pour notre pays, puis permettre à tous d’avoir une idée claire de l’implication des réformes dans le processus de réconciliation nationale et le renforcement de l’Etat de droit. Enfin, ce sera l’occasion de rappeler les rôles et les responsabilités de chaque acteur et de chaque partie prenante dans le processus de réconciliation.

 

L’atelier de réflexion et d’échanges sur les reformes se déroulera suivant une approche pédagogique et interactive sur la base de communications suivies de débats ouverts, instructifs et constructifs. Ces communications se feront en panels à partir d’expériences et expertises diverses du Rwanda, du Maroc et du Ghana. Des travaux de groupe seront également de la partie et leur  synthèse servira entre autres de document de travail à la Commission de Réflexion sur les Réformes politiques, institutionnelles et constitutionnelles.

 

Justement, quels sont les différents thèmes qui seront débattus ?

 

Les travaux de l’atelier s’articuleront autour d’une conférence inaugurale  sur le concept des réformes politiques et institutionnelles, suivie d’exposés thématiques qui se feront sous formes de panels. Il y en aura en tout quatre.

 

Les principaux thèmes des quatre (4) panels sont :

-              Les Républiques d’hier et la République d’aujourd’hui,

-              La République de demain,

-              La République de demain dans sa conception,

-              La République de demain face aux enjeux et défis.

Chaque panel contient différents sous-thèmes qui seront présentés par différents panelistes et sera suivi de débat.

 

Qui sont les participants invités à la rencontre et pourquoi ceux-là seulement ?

 

L’atelier va rassembler des  personnalités politiques,  juristes, sociologues, historiens, représentants des Organisations de la Société Civile, Institutions de la République,  départements ministériels, autorités administratives et locales, partis politiques ou regroupements de partis politiques, médias d’Etat et médias privés, chefferie  traditionnelle, autorités religieuses, Organisations syndicales, ainsi que les partenaires techniques et financiers. Les Représentations diplomatiques et consulaires seront également de la partie.

 

Nous estimons rassembler à travers ces participants toute la diversité de la société togolaise et donc nous ne donnons pas de place à aucune exclusion possible.

 

Il y a un parti politique, l’ANC notamment, qui décline votre invitation à participer à cet atelier…

 

Je vous disais tout à l’heure que nous ne faisons pas d’exclusion quant aux participants à cet atelier de réflexion et d’échanges et nous avons invité la société togolaise dans sa diversité. L’ANC est un parti politique parlementaire et à ce titre, il est invité à ces échanges, mais si les leaders de ce parti ne veulent pas participer au débat, nous ne pourrons pas les y obliger.

 

Beaucoup de leaders politiques de l’opposition pensent que le HCRRUN n’a pas de légitimité pour conduire des réflexions sur les réformes politiques et institutionnelles. Que leur répondriez-vous ?

 

Comme je vous le disais tout au début, le HCRRUN a été créé conformément à la recommandation 57 de la CVJR, en son alinéa 2 qui stipule, je cite : « … Mais à défaut et par souci de célérité, le Haut-commissariat à la réconciliation et au renforcement de l’unité nationale déjà créé depuis 2008, pourrait être chargé de cette mission. Cependant, ses attributions et sa composition qui font de lui un organe consultatif en matière de réconciliation auprès du Président de la République, ne répondent pas à la mission qui pourrait lui être confiée dans le cadre de la mise en œuvre du présent programme de réparation. Une restructuration devra impérativement et préalablement intervenir pour le rendre autonome et renforcer son indépendance vis-à-vis des autorités politiques, conditions indispensables à son fonctionnement efficace et efficient. L’organisation et le fonctionnement de cette institution indépendante devront être précisés dans le texte la créant ou la restructurant ».

 

Par ailleurs, l’organisation de l’atelier de réflexion et d’échanges sur les réformes n’est pas une invention du HCRRUN. La recommandation n°8 de la CVJR qui évoque la question des réformes institutionnelles précise que c’est « …un problème complexe qui mériterait d’être posé dans le cadre d’une réflexion sérieuse devant nous amener à nous interroger sur le modèle occidental en vigueur dans notre pays depuis l’indépendance… ». Et dans l’alinéa suivant de cette recommandation 8, il est dit que « la CVJR recommande par conséquent l’organisation d’une large réflexion  sur la question associant personnalités politiques, juristes, sociologues, historiens, organisations de la société civile en vue de déterminer les institutions en mesure de nous assurer une gouvernance adaptée à nos réalités ».

 

Voilà pour ce qui est de la légitimité du HCRRUN et qui le conforte dans sa mission, qui est celle de la mise en œuvre des recommandations et du programme de réparation de la CVJR.

 

Certains estiment aussi que les réformes ont été déjà discutées et qu’il ne reste qu’à les appliquer et l’heure n’est plus aux réflexions mais à l’acte…

 

Il faut reconnaitre que durant la période qui a précédé la création du HCRRUN, le débat sur les réformes politiques et institutionnelles au sein de la classe politique fut intense donnant parfois lieu à une montée de passions. Ce qui fait découvrir davantage la délicatesse du sujet. C’est comme cela qu’il n’a pas été possible de parvenir à un consensus de toutes les parties prenantes. Il en est ressorti des difficultés pour l’opinion publique à cerner clairement l’esprit et la lettre des recommandations de la CVJR tout comme le concept même des réformes.

 

Nous devons donc comprendre que les réformes ne se limitent pas à la limitation du mandat présidentiel, au découpage électoral et au régime électoral. C’est toute l’organisation de la société togolaise qui va être revue, les différentes Républiques sous lesquelles nous avions vécu, qu’est-ce qu’il faudra retenir de ces régime, que faut-il laisser tomber pour définir les République à l’avenir. Tout ceci pour éviter que les fils et filles de ce pays ne vivent plus les événements qui ont conduit à la création de la CVJR.

 

Ne pensez-vous pas que ceux qui vous jettent aujourd’hui la pierre sont les mêmes qui l’ont fait avec la CVJR mais qui, par la suite, l’ont félicité pour les différents rapports produits ?

 

Le Togo a besoin d’avancer et nous ne devons pas nous amuser avec l’avenir de ce pays. Si certains pensent qu’il faut jeter le discrédit sur tout ce qui se fait, nous n’allons pas nous laisser prendre à leur jeu. Je leur demanderais d’apporter leur pierre à l’édifice et de garder patience pour juger à la fin. Car c’est la fin qui justifie les moyens.

 

Qu’est-ce qui différencie cet atelier de réflexion et d’échanges des autres cadres qui ont été déjà consacrés aux réflexions sur les réformes notamment, l’Accord Politique Global (APG), les cadres permanents de dialogues et de concertation (CPDC 1 et 2) et les recommandations de la CVJR ?

 

Tous ces cadres de discussions que vous évoquez ont eu à mener des réflexions sur les réformes mais pas dans le  même sens ni dans le même contexte. Si vous les prenez un à un, vous verrez :

-              L’Accord Politique Global n’a pas mené des réflexions sur le fond et le contenu des réformes. Il a posé les bases de la création de la CVJR qui a par la suite recommandé la création d’un organe, ou à défaut la restructuration du HCRRUN,

-              les CPDC  ont eu à mener des réflexions et formulé des propositions qui n’ont pas fait consensus ;

-              et enfin la CVJR a fait des recommandations sur les réformes politiques et institutionnelles dont la mise en œuvre a été confiée au HCRRUN et c’est ce que nous faisons.

 

Il a été noté que la compréhension même  des réformes pose problème. Voilà pourquoi, il parait nécessaire pour le HCRRUN dans le respect de la recommandation 8 de la CVJR de procéder à l’organisation de cet atelier pour amener les différents acteurs de la vie sociale et politique de notre pays à avoir une appréhension partagée du concept de réformes en vue de baliser la voie à leur mise en œuvre.

 

Quel traitement sera réservé aux conclusions ou aux recommandations  de cet atelier ? Ou les trouver ?

 

Les propositions qui découleront de cet atelier serviront de document de travail à la Commission de réflexion sur les réformes politiques, institutionnelles et constitutionnelles créée par décret N°2015/PR du 09 janvier 2015 et dont je suis la responsable. Mais par ailleurs toutes les informations de cet atelier seront disponibles en temps réel sur notre site web de : www.hcrrun-togo.org. Un numéro vert : 80 00 40 40 est aussi disponible pour tous renseignements sur le HCRRUN et sa mission.

  

Quel message avez-vous à l’endroit des Togolais ?

 

Je voudrais dire à mes compatriotes Togolais que chacun de nous, avons le devoir de nous engager pour construire notre pays pour notre postérité.  Il nous revient de laisser tomber nos égos et nos ambitions personnelles pour penser au Togo, en tant que Nation à construire. Non pas en imitant aveuglement les autres mais en nous  basant sur notre histoire et nos réalités pour rentrer positivement dans l’histoire de l’humanité.

 

Nous invitons par ailleurs tout le peuple togolais à rester attentif à ce qui va se faire durant cet atelier et qu’il invoque la grâce divine pour que tout se déroule comme il se doit pour le bien de tous.

 

Propos recueillis par A.Y.

Me Mouhamed Tchassona-Traoré

 

 

 

©Afreepress-(Lomé, le 12 mai 2016)- Le Mouvement citoyen pour la démocratie et le développement se veut un parti politique responsable et citoyen comme l’indique d’ailleurs son nom. Le président de cette formation politique était la semaine dernière, l’invité politique d’une émission sur la radio City Fm où il s’est longuement prononcé sur les questions de décentralisation et d’élections locales. Voici pour vous, les meilleures séquences des réponses données par Me Mouhamed TCHASSONA-TRAORE au cours de ladite émission.

 

Lecture.

 

Bonjour Me Mouhamed TCHASSONA-TRAORE. Vous êtes le président du MCD, parti d’opposition et candidat à la dernière élection présidentielle où vous avez reconnu votre défaite et manifesté plus ou moins votre disponibilité à travailler avec le nouveau gouvernement. Est-ce que vous avez été consulté après lors de la formation de l’équipe gouvernementale ?

 

Me Mouhamed TCHASSONA-TRAORE : Non, il faut rectifier. Nous n’avons pas dit que nous reconnaissons notre défaite. Nous avons pris acte des résultats qui ont été donnés et nous avons dit que ce qui était important, c’était d’envisager l’avenir avec sérénité. Cette sérénité qui doit nous conduire avec les autres formations politiques à travailler et à faire en sorte que tout ce qui a été à l’origine des ratées que nous connaissons à toutes les élections, nous puissions les corriger pour l’avenir et faire que le Togo sur bien des points, puisse ressembler aux autres nations de la sous-région, et pourquoi pas du monde ? Pour nous il y a eu des ratées mais à quoi ça sert de s’attarder sur ça ? Nous connaissons notre pays, nous n’allons pas nous installer dans une contestation ad-vitam. Il faut plutôt qu’on travaille pour que l’avenir soit meilleur.

 

Pour vous aujourd’hui, qu’est-ce qui peut aider le Togo à aller de l’avant ?

 

Aujourd’hui si nous arrivons à régler les questions qui ont été toujours à l’origine de nos divisions, nous aurions fait un très grand pas. Il y a les réformes institutionnelles et constitutionnelles, les élections locales et si nous prenons en main tout ce qui peut constituer la trame de la stratégie gouvernementale à vaincre les problèmes de la jeunesse, c’est-à-dire le chômage, pour les jeunes et donner également les moyens adéquats pour que les structures étatiques qui ont une vocation sociale à aider les populations, puissent fonctionner pleinement. Je veux parler des hôpitaux, je veux parler des écoles… Il y aura quelque chose de gagner déjà.

 

Le sujet occupe la Une des journaux. Il s’agit de la décentralisation et des élections locales. Le chef de l’Etat multiplie les rencontres avec les chefs traditionnels à ce propos. Quelle analyse en faites-vous ?

 

Nous avons appris comme tous les Togolais que le chef de l’Etat a rencontré les chefs traditionnels pour parler d’élections locales. Nous pourrons à demi-teinte nous en réjouir. La seule leçon qu’on puisse en tirer c’est que le gouvernement veut à travers cet acte exprimer sa disposition pour qu’une fois, il s’engage à organiser les élections locales. Mais nous aurions voulu que cette rencontre ait pu se tenir avec les acteurs de premier plan que sont les partis politiques. L’essentiel du débat sur la décentralisation c’est avec les acteurs politiques en dehors du fait qu’on veuille régler les questions de délimitation territoriale avec les chefs traditionnels et le ministre de l’Administration territoriale peut se charger de cet aspect.  Nous osons croire que cette rencontre n’est que le début d’une série car il faut échanger aussi avec les partis politiques, premiers acteurs concernés par les questions de décentralisation.

 

Justement, il faut croire que cela n’est que le début et que les échanges vont se poursuivre. Quelle est votre position aujourd’hui par rapport à l’organisation programmée des élections locales ?

 

Pour nous, elles sont l’une des priorités de ce pays. C’est pour cela que nous nous désolidarisons de certains partis politiques qui pensent que, s’il n’y a pas de réformes on ne peut organiser des élections locales. Nous disons que non. Demander à quelqu’un de choisir entre les élections locales et les réformes, c’est une démarche très hasardeuse parce que pour moi, les deux choses sont des priorités entre toutes les priorités. Il n’y a pas de hiérarchie entre elles et il y a suffisamment d’espace pour nous, acteurs politiques pour revendiquer leur obtention, les unes comme les autres. Organiser les élections locales, c’est essentiel, pour la survie de notre pays.

 

Le MCD est-il prêt à aller à ces élections à n’importe quelle condition ?

 

C’est ensemble que nous allons discuter des conditions. Nous allons voir ce qu’on met dans le contenu des élections locales. Les élections locales elles se déclinent à trois niveaux. Il faut qu’on sache si nous sommes dans la même lecture des choses que le gouvernement. S’agira-t-il des régionales, préfectorales ou communales ? Nous devons savoir où le gouvernement veut aller avant de nous décider à aller ou à ne pas aller et si cela est connu, nous devons aussi savoir jusqu’où iront les transferts des compétences ? On n’en sait rien aujourd’hui ! Au niveau régional, au niveau préfectoral et au niveau communal, nous voulons savoir ce que le gouvernement fait pour mettre en place les compétences. Il faut qu’on détermine l’ensemble de ces sujets et qu’on se mette d’accord. Le tout n’est pas d’aller aux élections locales mais nous devons savoir quel type de locales nous voulons faire ? Nous devons également avoir une explication sur la décentralisation. La loi sur la décentralisation a prévu une décentralisation intégrale mais on n’a pas voulu choisir entre certaines localités en laissant de côté d’autres et cela se justifie. Notre constitution garantie l’égalité de tous devant le service public, devant la loi. Il faut qu’on comprenne pourquoi le gouvernement voudrait délaisser certaines parties de notre pays au profit d’autres. S’il y a une raison qui motive cela, il faut qu’on nous explique. Donc tout cela reste des sujets pour lesquels nous voulons avoir un débat de fond avec le gouvernement.

 

Voilà trois types de débats qui s’imposent aujourd’hui. Quel type d’élections locales allons-nous organiser, à quel niveau ces élections locales se situent et quelles seront les compétences qui seront transférées ?

 

Avez-vous pu obtenir des réponses à toutes ces questions ?

 

Nous travaillons pour avoir des réponses. Les élections locales sont importantes pour notre pays et tous les autres pays qui sont parvenus au développement, c’est parce qu’ils ont réussi leurs élections locales.

 

Les préalables sont en train d’être mises en œuvre. Le gouvernement veut procéder au découpage électoral et à la création de nouvelles préfectures. Que pensez-vous de tout ce qui est fait ?

 

L’initiative du découpage administratif appartient au gouvernement. Maintenant, quelle est la forme que cela peut prendre ? C’est la forme d’une loi et nous avons l’opposition à l’Assemblée nationale pour cela. Nous faisons confiance à nos amis de l’opposition qui siègent au parlement que le moment venu, ils sauront apprécier ce que le gouvernement propose et faire des propositions dans le but d’améliorer. Mais, nous ne pouvons pas dire que parce que simplement telle ou telle commune a été créée, telle ou telle préfecture a été érigée, alors il y a derrière des relents tribalistes. Non, pas du tout.

 

Je n’ai pas pour le moment assez d’éléments pour pouvoir analyser. Mais rappelez-vous que pendant les élections dernières, nous avons fait des propositions allant dans sens du redécoupage du territoire. Nous disions que les cinq régions économiques aujourd’hui au Togo n’obéissent à aucun critère objectif. Il faut les redéfinir autour d’un certain nombre d’éléments qui pourraient favoriser le développement de notre pays. Bien sûr, les gens ont tendance à minimiser ce qui fait toujours le problème de ce pays. Les considérations d’ordre ethniques.

 

Comme si c’était une tare que nous portons. Comme si c’était une maladie. Mais c’est ce que nous avons de réel. On ne peut pas, parce qu’on est Togolais dire que, désormais il y a une langue togolaise ou une ethnie togolaise. On est en train de construire une nation alors on ne peut pas construire cette nation togolaise au détriment de ce que nous avons de réel. Tel est Akposso, il n’a pas choisi d’être Akposso. Il doit en tant qu’Akposso, pouvoir être pris en compte dans tout ce qui est politique publique. Tel est Tem ou Kabyè, ça doit être comme ça.

 

Mêmes les grandes nations n’ont pas échappé à cette réalité. Prenez la Suisse, prenez la Belgique, prenez le Luxembourg. Ils ont bâti, ils ont construit toutes les superstructures économiques et politiques autour de ces réalités. Ici nous nions, c’est comme si parler d’ethnie au Togo c’est devenu une tare et personne ne veut en parler mais justement, il faut qu’on en parle.

 

Il y a plus d’une quarantaine d’ethnies au Togo. Est-ce qu’à tous les niveaux les gens sont heureux ? Est-ce que leurs revendications sont prises en compte ? Ces ethnies viennent de quelque part. Mais aujourd’hui quand on prend la ville de Lomé, elle appartient à quelle ethnie ? La ville de Lomé est devenue une mégalopole économique. C’est pour cela que le MCD dit, avec ce que nous voyons, avec l’étendue de la capitale Lomé qui fait plus de 35 Km sur 30 avec une population qui ne dépasse pas le million, il faut réagir. C’est une aberration parce que l’Etat central n’a pas su donner un plan directeur à la ville de Lomé ce qui fait que les services administratifs n’arrivent pas à suivre le développement de la ville. On a du mal à maîtriser le développement de la ville de Lomé y compris les autres grandes villes de l’intérieur du pays et c’est pour cela que le MCD proposait que Lomé soit éclaté en autant de préfectures que nécessaire pour asseoir son développement.

 

 Le Conseil des ministres a fait un travail sur la question du redécoupage de Lomé en préfecture. On a la préfecture d’Agoènyvé désormais.

 

Ce n’est pas objectif. Mais je refuse de croire que  la création de la préfecture d’Agoènyvé obéît simplement à des critères d’ordre ethnique parce que parce qu’à Lomé aujourd’hui, quel que soit le quartier, il y a des gens venant de toutes les localités du Togo. Donc personne ne peut dire que voilà, dans telle localité de Lomé, c’est nous qui sommes plus présents là-bas. Il peut y avoir un préfecture de Bè, parce qu’il y a tout le monde là-bas, quand je vais à Bè, je trouve les gens de chez moi.

 

Donc pour nous, la redéfinition de Lomé comme une grande métropole politique, dépasse de loin ce que le gouvernement nous propose. Il en est de même de certaines régions du pays. Il y a plus de douze préfectures mais ça ne répond à aucun critère sérieux.

 

Quand vous prenez la préfecture de Haho avec chef-lieu Notsè, c’est une cité historique. Autour de ces vestiges historiques, on peut bâtir une région fiable. Quand vous prenez Kpalimé, avec ce que cela représente aujourd’hui sur le plan de la diversité végétale, on peut bâtir une économie. Quand vous prenez Badou, autour ce que nous avons comme le café cacao, on peut bâtir une économie. Voilà des vecteurs autour desquels on peut redéfinir les régions économiques du pays.

 

Vous parlez de l’Assemblée nationale.

 

Le problème dans une Assemblée n’est pas forcément la règle du nombre mais c’est plutôt la force de l’argumentation. Il faut avoir un argumentaire solide, avec des éléments pour soutenir son argumentaire et le faire savoir. Les journalistes sont là, la société civile est là. Il faut créer le débat et nous disons que nous faisons confiance à nos amis qui sont au parlement pour relever le débat et faire des propositions.

 

Propos recueillis pars A.G.

Source: Hara Kiri N°39 du mercredi 10 mai 2016

 

 

 

Interview de Jean-Paul AGBOH-AHOUELETE, président du CONAPP : « Cette indispensable liberté de presse (…) n’aura de sens qu’avec le principe de responsabilité »

©Afreepress-(Lomé, le 09 mai 2016)- Le 13 mai prochain est une date importante pour le Conseil National des Patrons de Presse (CONAPP). L’organisation tient à Lomé son Assemblée générale ordinaire qui verra le renouvellement de l’actuel bureau exécutif dirigé par Jean-Paul AGBOH-AHOUELETE, Directeur de Publication du journal Focus Info. A quatre (4) jours de cet important rendez-vous pour la presse togolaise, l’Agence de presse Afreepress a tendu son micro au président en exercice du CONAPP pour savoir ce qui a été déjà fait dans l’intérêt de la presse togolaise et les projets à venir. Le président sortant et certainement candidat à sa propre sucession, se confie dans cette interview et parle des projets exécutés au cours de ces deux années d’exercice, sa lecture de la situation des médias au Togo. Il profite pour soumettre sa propre analyse de l’élection par l’Assemblée nationale, de quatre des neuf membres de la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) et de la polémique autour de l'élection de Zeus Aziaouvo, Directeur de publication du quotidien Liberté.

 

Lire l’intégralité de l’entretien.

 

Afreepress : Bonjour monsieur Jean-Paul AGBOH-AHOUELETE. Vous êtes le président du Conseil National des Patrons de Presse (CONAPP). Votre association tient le 13 mai prochain son Assemblée générale ordinaire devant mener au renouvellement des instances dirigeantes.  Dites-nous combien de membres compte aujourd’hui le CONAPP et comment devient-on membre ?

 

Jean-Paul AGBOH-AHOUELETE : Les conditions d’adhésion au Conseil National des Patrons de Presse sont des plus simplifiées. Il faut être majeur et  jouir de ses droits civiques, être promoteur, dirigeant ou responsable d’un organe de presse régulièrement enregistré auprès de la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC). L'intéressé doit remplir une fiche d'adhésion au secrétariat de l'association et payer un droit d'adhésion d’un montant de dix mille francs (10.000F) CFA.

 

La demande doit être acceptée par le Bureau Exécutif qui dispose d’un pouvoir discrétionnaire.  A défaut de réponse dans un délai de quinze jours suivant le dépôt du bulletin d’adhésion, la demande est réputée avoir été acceptée. En cas d’acceptation, une carte de membre est délivrée à l’adhérent. Le Bureau Exécutif est tenu d’informer l’Assemblée Générale suivante, des nouvelles adhésions.

 

La demande et la satisfaction aux conditions requises n’entraînent pas automatiquement l’adhésion du postulant. Le Bureau Exécutif peut, par avis motivé, refuser une adhésion. La décision de refus est signifiée au postulant au plus tard un (1) mois après sa demande adressée au Bureau Exécutif accompagnée de ses droits d’adhésion. A ce jour, et sous réserve de l’enregistrement des adhésions en cours, nous sommes plus de 85 membres.

 

Quel est le bilan du travail accompli pendant ces deux dernières années par le bureau que vous dirigez ?

 

Tout au long de ces deux dernières années, le Bureau Exécutif sortant s’est investi à redynamiser l’organisation et lancer de nombreux chantiers au bénéfice de nos membres. Nos actions sont ainsi allées essentiellement dans six (6) directions.

1-    Les réformes structurelles :

 

Lors de l’Assemblée générale élective d’avril 2014, de nombreuses faiblesses dans les dispositions des statuts régissant l’organisation se sont révélées. Pour les corriger, nous avons convoqué deux (2) mois après notre élection, une assemblée générale extraordinaire qui a permis de réviser ces statuts et de nous doter de nouveaux, plus conformes à l’exigence de notre époque et correspondant aux aspirations de nos membres. Nous avons également adopté un règlement intérieur qui jusque-là, n’existait pas. En outre, en vue  de rendre son fonctionnement plus efficient et dans le souci d’associer davantage les médias de l’intérieur  aux activités  de l’organisation, des points focaux ont été installés dans les 5 régions économiques du pays. 

 

2-    La visibilité :

 

Pour renforcer les liens avec ses membres ainsi que ses partenaires, mais également donner de la visibilité à ses activités, l’organisation a créé un bulletin d’informations trimestriel dénommé CONAPP MAG, un site internet de même qu’un compte FACEBOOK.

 

3-    Le renforcement des capacités :

 

La formation et le renforcement des capacités font partie du plan d’actions du bureau élu en avril 2014. Plusieurs séminaires et ateliers de formation sur diverses thématiques ont été ainsi organisés.

 

- Le 2 octobre 2014, un atelier sur  le thème : «  Gestion et Leadership d’Entreprise, Pratique de l’Intelligence Economique » à l’Agora Senghor à Lomé avec une quarantaine de patrons de presse

 

-du 28 au 30 octobre 2014 à Kpalimé, un séminaire de réflexion sur le thème : «Journalisme - Nécessité d’un professionnalisme » a regroupé patrons de presse et chefs de rédaction.

 

-Courant mois d’octobre, le CONAPP en collaboration avec le Programme d’Appui au  Développement du Secteur Privé (P.A.D.S.P) a lancé des offres de formation au profit des patrons et employés des organes de presse membres du CONAPP. La  première vague de formation s’est déroulée en janvier 2015.

 

- Avec l’appui de l’agence « A Présent », un atelier photo en Janvier 2015 ouvert aux responsables d’organes ou aux membres de leur rédaction a été organisé et connu la participation de 15 reporters  à l’Agora Senghor.

 

-Dans la perspective de l’élection présidentielle de 2015, un atelier à Kpalimé sur le thème : « Processus électoral mieux le comprendre et mieux le restituer » a été organisé au profit d’une quarantaine de patrons de presse.

 

-En prélude au sommet sur la sécurité maritime, un atelier d’échange et de renforcement de capacité sur le thème : « Place de l’espace maritime dans les échanges internationaux et son enjeu pour le Togo ». Une cinquantaine de participants patrons et rédacteurs en chef en ont bénéficié du 15 au 17 juillet 2015 à Kpalimé.

 

-Un atelier de formation et de rappel des techniques journalistiques a été organisé en novembre 2015 avec comme formateur, un rédacteur en chef de TV5 Monde, au profit des reporters.

 

           4- Défense des intérêts des organes de presse

 

 Le Bureau Exécutif  a initié des démarches allant dans le sens de règlement de conflits, litiges, ou malentendus entre certains organes de presse et des sociétés. Il  s’agit des affaires :

 

-Togotelecom et ses partenaires  où  le CONAPP a œuvré pour la préservation des intérêts des médias. Une entente avec la société a contribué à éviter la suspension des contrats en cours et à débloquer le payement des arriérés.

 

- La CENI et les médias : Le BE a également approché la CENI pour le payement du reliquat dans le cadre du contrat avec les médias lors des législatives de 2013. Même si la démarche n’a pas aboutie, elle a tout de même permis de comprendre les raisons du non payement.

 

- BUTODRA et les médias audiovisuels : Dans le souci d’accompagner ses membres dans le règlement de leurs arriérées de redevances de droits d’auteur vis-à-vis du BUTODRA, le CONAPP après plusieurs démarches a réussi à arracher un protocole d’accord avec l’institution le 2 septembre 2014. Cette clause qui malheureusement n’a pas été respectée par la plupart des médias, a permis quand même à ceux-ci d’échapper à la menace de mise en demeure qui planait sur certaines radios et télévisions.

 

5-Amélioration des conditions d’exercice

 

Dans le souci de garantir des soins de santé de qualité à ses membres, une convention tripartite Conapp-clinique internationale Dr Kodom et l’ONG Aimes Afrique a été signée le 10 mars 2016. Cette convention prévoit notamment la prise charge médicale partielle (20%) des patrons de presse, de leur conjoint et de leurs enfants. La mise en œuvre a démarré à compter de ce mois de mai 2016.

 

En dehors de ces deux initiatives, une commission technique a été mise en place afin de plancher sur un système de couverture maladie et de régime vieillesse. Tandis qu’une autre a élaboré des propositions pour la mise en place d’une messagerie.

 

              6-  Participations actives au grands rendez-vous

 

Le CONAPP a pris l’initiative d’une plateforme dans le cadre des Etats  généraux de la presse en juillet 2014 à Kpalimé. Ce qui lui a permis d’impacter dans une large mesure les résolutions issues de ces états généraux. Le CONAPP a  d’ailleurs un représentant au sein du comité de suivi chargé de la mise en œuvre des recommandations des états généraux de la presse togolaise.

 

- le CONAPP dans une démarche inclusive, a organisé les premières Journées Portes Ouvertes de la presse togolaise. La première édition a eu lieu en décembre 2014 et la seconde le mois de décembre de l’année suivante avec à la clé une cérémonie de distinction des vieilles gloires de la presse togolaise.

 

- dans le cadre de l’élection présidentielle et pour permettre aux différents médias d’assurer une meilleure couverture de la campagne électorale, le CONAPP a initié un projet de «  plate-forme de collecte, de traitement, de stockage, de gestion et de mise à disposition de l’information au profit des médias nationaux et internationaux. » Financé par les Nations-Unies, ce projet a permis au CONAPP de déployer sur toute l’étendue du territoire, 52 reporters. Voici, sans être exhaustif, la substance de ce qu’a été notre action ces deux dernières années.

 

Le Togo a célébré le 3 mai passé, la Journée mondiale de la Liberté de presse. En votre qualité de patron de presse, quel diagnostique faites-vous de l’état de la presse togolaise ?

 

Pour répondre en quelques mots, je dirai « peut mieux faire ». Cette année, le Togo a perdu 8 places dans le classement RSF de la Liberté de la Presse dans le monde. Le récent Code Pénal et le fameux article 497 qui a fait couler beaucoup d’encre y est sans doute pour quelque chose. Malgré tout, le cadre légal dans notre pays reste l’un des plus libéraux. Il faut s’en féliciter et continuer à se battre pour le préserver et le renforcer. Cette indispensable liberté de presse ne peut s’exonérer et n’aura de sens qu’avec le principe de responsabilité.

 

La presse togolaise a besoin d’être davantage professionnelle. D’où la nécessité de la mise en place d’un plan de formation et d’un mécanisme de recyclage. Elle a besoin également davantage de ressources. Pour ce faire, elle devra passer de l’informel au formel, et mieux s’insérer dans le tissu socio-économique, en se considérant comme une entreprise avant tout. Avec sa spécificité et un produit particulier, mais tout de même une entreprise avec ses exigences et ses règles.

 

Nombreux sont ceux qui pointent du doigt la dégradation des relations entre journalistes et l’utilisation des colonnes des journaux comme instruments de règlements de comptes entre confrères. Que peuvent faire les organisations professionnelles de la presse pour mettre fin à un tel phénomène ?

 

Elles ont un rôle important et primordial à jouer pour ne pas laisser la situation se dégrader et aboutir à des situations irrécupérables. La Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication doit assumer pleinement son rôle de régulateur et être davantage diligente pour rappeler à chacun les règles élémentaires qui gouvernent notre profession. Les garde-fous sont là, il faut les indiquer et ne pas donner l’impression de se taire, pire, d’encourager le règne de la jungle.

 

L’Observatoire Togolais des Médias (OTM) doit y prendre sa part également en contribuant à la préservation d’un climat de confraternité. Les différentes organisations devront elles aussi rappeler à l’ordre leurs membres, dans l’intérêt de tous, lorsque les bornes sont dépassées. Mais plus que toutes ces organisations, c’est à chaque professionnel de respecter les règles et les exigences de la corporation dans laquelle il exerce. Cela s’appelle de la responsabilité et du respect : se respecter, respecter les autres et le métier qu’on a embrassé.

 

La HAAC est dans un processus de renouvellement de ses membres et tous les projecteurs sont braqués sur M. Zeus Aziadouvo, élu par les députés en majorité d’UNIR et de l’UFC pour siéger à la HAAC. Quelle analyse faites-vous de cette élection ?

 

Je félicite tout d’abord le confrère pour son élection. J’espère que sa contribution permettra à faire faire à la presse, un saut qualitatif dans les 5 prochaines années. Ensuite dire qu’UNIR étant majoritaire à l’Assemblée, il n’y a aucune chance d’être élu à la HAAC sans leur vote. Tous les candidats savaient donc que leur vote serait décisif. Il n’y a donc pas de polémique à entretenir sur le sujet. Les partis politiques sont dans leur rôle avec ces jeux de ping-pong. Ce qui m’intéresse est ce que peut être l’apport des uns et des autres au sein de cette institution.

 

Selon-vous, doit-on revoir le système de choix des membres de la HAAC pour permettre aux journalistes eux-mêmes et à leurs organisations de désigner par vote, un certain nombre de membres en leurs seins ?

 

Je crois que le mode de désignation des membres de la HAAC a fait l’objet de recommandations des Etats Généraux. L’idée que les journalistes et les organisations choisissent par vote leurs représentants est un bon compromis. Cependant, à mon avis et cela n’engage que moi et non le CONAPP, il faudrait résoudre deux (2) préalables avant d’y arriver.

 

D’abord définir et identifier  qui est journaliste et qui ne l’est pas. Aujourd’hui, la carte de presse pouvant être celle permettant de reconnaître aux uns et aux autres leur qualité de journaliste, n’est pas une réelle exigence. Dès lors, il sera difficile de définir le collège électoral devant élire ces représentants.

 

Ensuite reconnaître les organisations susceptibles de soutenir ou de proposer des candidats. A ce jour, il y en a d’innombrables, avec peu ou pas d’activités, certaines même sans membres identifiés. Ce sont donc des réflexions à mener pour parvenir à cette proposition fort pertinente, demandant à la corporation de désigner ses représentants à la HAAC.

 

Jean-Paul AGBOH-AHOUELETE est-il candidat à sa propre succession lors de l’Assemblée générale du 13 mai 2016 ?

 

Nous verrons bien. L’essentiel est que le prochain Bureau Exécutif poursuive dans la même dynamique que le sortant et ait un rythme plus accéléré relativement à un certain nombre de chantiers utiles pour la presse togolaise.

 

Interview réalisée par Olivier A.

 

M. Djagni Kokou, DG de la NSCT

©Afreepress-(Kara, le 08 avril 2016)- Le Togo compte atteindre 200 000 tonnes de production de coton-graines d’ici quelques années et la Nouvelle Société cotonnière du Togo (NSCT) est chargée par l’Etat de mener la filière vers ce résultat en redonnant vie à un secteur qui a presque disparu avec la faillite de la Société Togolaise de Coton (SOTOCO).

 

La filière cotonnière revient de loin et renaît petit à petit de ses cendres après la mise en place de la NSCT dont la mission est de la relancer. Mais ceci ne peut se faire sans la contribution de tous les acteurs de cette filière, en l’occurrence les producteurs. Raison pour laquelle la NSCT a lancé à partir de la campagne cotonnière de 2014-2015, un programme de récompense des meilleurs producteurs et encadreurs par préfecture et par région. L’objectif de ce programme, c’est d’encourager ceux-ci à s’impliquer davantage dans la production en masse d’un coton de qualité au Togo. « Nous recherchons les producteurs qui ont donné de très bons résultats, et les récompenser. Nous avons classé les producteurs et le meilleur de chaque région cotonnière est récompensé par un tracteur offert par la NSCT. Nous avons également évalué les femmes qui se sont investies dans la production cotonnière avec les mêmes critères et objectif et nous avons distingué les meilleures productrices de coton au niveau national pour chaque région », a confié à l’Agence de presse Afreepress en marge du Forum national des paysans, le Directeur général de la NSCT DJAGNI Kokou dont les propos ont été transcrits pour vous.

 

Bonjour M. DJAGNI Kokou. Vous êtes le Directeur général de la NSCT. Dites-nous quelle est la mission de la NSCT et que faites-vous pour l’accomplir ?

 

M. DJAGNI Kokou : Il faut dire que la Nouvelle Société  Cotonnière du Togo (NSCT) a eu pour mission de relancer la filière cotonnière au Togo dans la mesure où en 2009, au moment de la réforme de la SOTOCO, le coton au Togo était sur le point de disparaître et donc la NSCT avait réussi pour mission de contribuer à la relance de la filière. Lorsque nous avons démarré, nous avons mis jusqu’ici l’accent sur un certain nombre de critères, en particulier la production, la productivité et la qualité du coton. Dans ce contexte, nous avons travaillé avec les producteurs de 2009, jusqu’à 2014-2015 et nous avons décidé  une somme d’évaluation des producteurs. Nous recherchons les producteurs qui ont donné de très bons résultats, et les récompenser. C’est dans ce contexte que la 8ème édition du Forum National des Paysans togolais constitue pour la NSCT une édition spéciale où nous allons distinguer les producteurs qui ont fait beaucoup de progrès par rapport au point de départ. Nous avons classé les producteurs et le meilleur de chaque région cotonnière est récompensé par un tracteur offert par la NSCT. Nous avons également évalué les femmes qui se sont investies dans la production cotonnière avec les mêmes critères et objectif et nous avons distingué les meilleures productrices de coton au niveau national pour chaque région.

 

Nous avons encore des défis à relever au niveau des producteurs mais nous marquons déjà un arrêt pour voir où nous sommes. Nous avons élaboré un certain nombre de critères d’évaluation des performances des producteurs. Parmi ces critères, nous avons le nombre de superficie emblavée, nous avons le niveau de productivité du paysan et la qualité du coton que le paysan met sur le marché et d’autres critères encore. A partir de ce moment-là, nous avons classé les producteurs et le meilleur de chaque région cotonnière  (les régions de production sont au nombre de six) est récompensé par un tracteur offert par la NSCT. Nous avons également évalué les femmes qui se sont investies dans la production cotonnière avec les mêmes critères et objectifs et nous avons distingué les meilleures productrices de coton au niveau national pour chaque région. Ces femmes seront récompensées par des tricycles de production.

 

Y-t-il un accompagnement financier de ces lauréats en dehors du matériel de travail que vous offert ?

 

Oui bien sûr. Ces prix sont accompagnés d’une enveloppe financière et un certificat de reconnaissance. C’est un exercice que nous attendons poursuivre au cours des  campagnes à venir dans la mesure où si nous pouvons améliorer la productivité, la superficie cotonnière que nous avons aujourd’hui pourrait nous permettre d’atteindre déjà les objectifs de 200 000 tonnes que nous nous fixés. Nous sommes à un rendement moyen de l’ordre de 800 à 900 Kg à l’hectare et parmi ceux que nous récompensons, il y en a qui ont fait jusqu’à 2 tonnes à l’hectare. Nous voulons que les autres producteurs puissent atteindre ces niveaux de production. 

 

Le Togo arrive-t-il à tirer son épingle du jeu en vendant son coton sur le marché international ?

 

Sur le plan international le marché du coton ne se porte pas comme nous le souhaiterions. Cela est dû à plusieurs facteurs. Des filières comme les nôtres au Togo, comme les autres pays producteurs de l’Afrique, sommes de tout-petits producteurs qui n’influençons pas le prix sur le marché international.  Nous ne prenons donc que le prix que le marché offre et aujourd’hui nous pouvons brûler tout le coton que nous avons et ça ne gênerait pas du tout le marché international. Lorsque vous êtes dans ce schéma, vous êtes ce qu’on appelle des preneurs de prix. Il se trouve que la Chine qui est un gros consommateur mais aussi un gros producteur a fait des stocks qu’elle peut consommer sur trois ou quatre ans ce qui veut dire qu’aujourd’hui la Chine n’achète plus sur le marché international.

 

Vous savez que selon la loi du marché, plus vous avez du produit et moins ça coûte. Et quand vous n’en avez pas ça coûte plus cher. Aujourd’hui la Chine n’est pas sur le marché du coton et il n’y a pas beaucoup d’animation non plus. L’Inde qui était également un important importateur est devenue aujourd’hui un exportateur qui achète très peu sur le marché. Lorsque vous ajoutez à ces problèmes, le prix très bas du baril de pétrole, ça n’arrange pas les filières cotonnières non plus. Ça paraît assez paradoxal qu’on mette le pétrole en parallèle avec le coton sauf qu’il y a des produits du pétrole qui servent à fabriquer des fibres synthétiques, ce qu’on appelle les polyesters et donc, plus les filateurs peuvent acheter moins cher les polyesters, ils préfèrent aller les acheter et n’ajouter qu’un peu de coton. Lorsque vous êtes dans ce schéma, ça pose des problèmes aux producteurs de coton et dans ce contexte, nous les pays africains, notre mission c’est de gérer la filière au mieux, au plus près et nous n’avons pas droit à l’erreur. Nous devons suivre le marché, suivre les paramètres du marché. Même l’évolution des produits vivriers sur le marché international, nous interpelle pour pouvoir mieux valoriser nos filières. Nous aurons donc souhaité que les prix soient meilleurs mais pour le moment, ce n’est pas le cas.

 

La campagne que nous avons déjà bouclée au Togo, nous avons quand même réussi à vendre au meilleur prix sur le marché international. Celle que nous sommes actuellement en train de conduire, nous essayons aussi de réaliser les mêmes exploits pour éviter des déficits à la filière. Pour la filière togolaise, c’est vrai que l’Etat fait beaucoup d’effort pour exonérer les intrants de certaines taxes mais les autres pays concurrents arrivent à bénéficier de subventions directes de l’Etat et lorsque vous n’êtes pas dans ce schéma, ça pénalise le prix que vous pouvez offrir aux producteurs que nous déterminons aujourd’hui ensemble avec eux et ça influe également sur le prix des intrants.

 

Comment la NSCT travaille-t-elle pour atteindre ces meilleurs résultats ?

 

Depuis que la NSCT a commencé la relance de la filière cotonnière, il y a des constances sur lesquelles nous mettons l’accent en particulier la productivité. Nous cherchons à savoir quel rendement le producteur a sur sa parcelle et la qualité du coton.

 

La même classification a été faite au niveau de chaque préfecture et là également, nous allons distribuer des prix. L’enveloppe globale pour l’ensemble des récompenses s’élève à 150 millions de francs CFA.  

 

Au Togo la filière cotonnière se porte relativement bien. Je dis bien « relativement » parce que nous n’avons pas encore atteint les objectifs que nous nous sommes fixés dans le cadre de la relance cotonnière dans la mesure où nous venons de 28 000 tonnes de  coton-graines pour atteindre 100 000 tonnes la campagne précédente. Nous pouvons dire que nous avons réalisé des progrès sauf qu’avec la pluviométrie de la campagne que nous sommes en train de finir, nous redescendons à 80 000 tonnes de coton-graines, dans ce contexte, nous avons encore énormément de défis à relever et c’est d’ailleurs dans ce sens que nous voulons récompenser ceux qui font des efforts pour améliorer la productivité. Si nous continuons sur cette lancée, nous ne pouvons que bien nous porter.

 

Est-ce qu’-au Togo, la culture de coton bénéficie-t-elle de l’irrigation ?

 

Non, le coton ne bénéficie pas à ce jour de l’irrigation.  Est-ce possible ? Oui en principe mais c’est toute une démarche à mettre en place et nous y réfléchissons et ça pourra être une démarche globale parce que vous n’avez pas une parcelle dédiée pour le coton sur laquelle vous faites le coton tous les jours. Lorsque vous faites le coton au cours d’une campagne, la campagne suivante, vous allez faire du maïs, ensuite vous allez faire autre chose donc c’est une réflexion globale que nous sommes en train de mener. Mais déjà au niveau de la NSCT, nous sommes déjà en train réfléchir à la question parce qu’il y a différentes sortes d’irrigation. Quelle est la forme la plus appropriée aujourd’hui au Togo ?

 

Propos recueillis et transcrits par Olivier A.

Interview du Secrétaire général de l’UFC, SAMBIANI Djimongou : « La force du pouvoir UNIR, c’est la division de l’opposition »

©Afreepress-(Kara, le 05 avril 2016) - Le Secrétaire général de l’Union des Forces de Changement, Dr SAMBIANI Djimongou pense avoir la formule pour guérir l’opposition togolaise de ses maux. Pour lui, il faut impérativement que les  leaders de cette opposition évitent de s’«attaquer» les uns aux autres et de s’autodétruire. « L’heure est au sursaut d’orgueil pour voir comment nous allons nous organiser pour relancer la lutte avec beaucoup plus de dynamisme. Si on évite de dire c’est moi le plus grand, c’est moi le plus beau, nous pourrons facilement venir à bout du régime, moi j’en suis convaincu », a-t-il fait savoir dans un entretien qu’il vient d’accorder à l’Agence de presse Afreepress.

 

Dans cette interview, il aborde plusieurs sujets relatifs au travail de l’Assemblée nationale, à l’augmentation des indemnités des députés et au bulletin de santé de l’opposition.

 

Lire l’interview.

 

Bonjour honorable Djimongou. Vous êtes à Kara pour participer à la 1ère session ordinaire de l’année 2016 de l’Assemblée nationale. Que pouvez-vous dire sur cette décision de délocaliser cette session de l’année de l’Assemblée ?

 

SAMBIANI Djimongou : Merci beaucoup. L’Assemblée est encore appelée la représentation nationale. Elle a la maîtrise de son calendrier. Elle décide d’ouvrir sa première session ordinaire de l’année à Kara. C’est pour donner plus de visibilité à l’Assemblée nationale et permettre au Togo profond de voir de près comment fonctionne le parlement, comment les députés débattent en plénière, s’occupent de leurs préoccupations. Nous souhaitons qu’après Kara, les autres régions puissent bénéficier de cette expérience. On aimerait que les prochaines fois qu’on puisse aller jusqu’à Mandouri, comme ça les députés iront voir par eux-mêmes les difficultés que les populations de ces zones rencontrent et lors du vote du budget, ils pourront comprendre l’importance des allocations à  accorder à certaines régions en difficulté de notre pays.

 

Avez-vous l’impression que le parlement vous donne les moyens d’aller par vous-mêmes au contact des populations à la base ? Avez-vous les moyens de votre politique ?

 

C’est une véritable question parce que le député togolais est considéré comme celui-là qui devrait résoudre tous les problèmes du peuple, tous les problèmes de sa circonscription électorale alors que les moyens mis à sa disposition ne le permettent pas. Ailleurs dans d’autres pays, il paraît qu’il y a un budget mis à la disposition des députés pour leur permettre de mener des actions sociales. Ici ce n’est pas le cas mais nous espérons que les choses vont s’améliorer afin que dans les années à venir, le député ait les ressources nécessaires pour aider sa circonscription électorale.

 

Mais il faudrait que nous fassions la part des choses. Le rôle de l’Assemblée nationale n’est pas de prendre la place de l’Exécutif qui est l’aménagement et le développement du territoire. Le député lui est là pour faire des plaidoyers et trouver des ressources à mettre à la disposition du développement de sa circonscription électorale et non de réaliser des œuvres à la place du gouvernement.

 

Peut-on dire que c’est ce que voulait régler le parlement en procédant à une légère hausse de vos émoluments ?

 

Je ne peux pas le dire en ce sens. Il y a une loi organique qui définit les indemnités et avantages liées à la fonction de député. Si on voulait l’appliquer réellement, je ne crois pas que ce soient ces indemnités qui seraient retenues, ce serait bien au-delà mais compte tenu des difficultés de notre pays, les parlementaires acceptent ce qu’on leur propose pour le moment sinon si on devrait appliquer la loi organique, ce serait nettement au-dessus de ce qui est retenu actuellement.

 

Dites-nous en votre qualité de Secrétaire général de l’Union des Forces pour le Changement (UFC). Comment se porte votre parti aujourd’hui ?

 

L’UFC se porte comme l’opposition togolaise. Nous sommes dans une posture de léthargie. Nous avons passé tout le temps à nous entre-déchirer, à nous attaquer au lieu d’attaquer l’adversaire qui est face et nous sommes en train de nous neutraliser. Donc l’heure est plus au sursaut d’orgueil pour voir comment nous allons nous organiser pour relancer la lutte avec beaucoup plus de dynamisme et que les uns et les autres acceptent de se faire violence comme nos frères béninois pour que le slogan : « si ce n’est pas moi ce ne serait jamais toi », soit définitivement banni au sein de l’opposition. Qu’on arrive à avoir une solidarité entre les partis de l’opposition. Si on évite de dire c’est moi le plus grand, c’est moi le plus beau, nous pourrons facilement venir à bout du régime, moi j’en suis convaincu.

 

A l’époque où nous avons mené une bonne lutte, nous avons gagné beaucoup de choses. Nous avons gagné le bulletin unique, nous avons gagné le droit de participer à la CENI  et à tous ses démembrements, nous sommes été représentés dans tous les bureaux de vote. Nous pouvons avoir les procès-verbaux, nous pouvons avoir accès aux résultats. Mais, aujourd’hui nous n’arrivons pas à faire comme au Bénin.

 

Je pense que la force du pouvoir UNIR, c’est la division de l’opposition. Si nous arrivons à nous entendre sur certaines petites choses, nous pouvons aller loin. L’heure n’est pas au désespoir mais plutôt à une remise en cause de soi. Qu’on se retrouve pour voir comment allons-nous, nous organiser. Nous devons mettre nos égos de côté et nous devons poser les problèmes tels qu’ils sont et rechercher les solutions véritables.

 

Interview réalisée par Olivier A.

 

 

 

Drame de Mango/ Interview Colonel Yark Damenhane : « Ce n’est pas normal que pour un oui, ou pour un non, ils vont barrer la route, brûler des pneus»

©Afreepress-(Kara, le 05 avril 2016) - Le ministre de la Sécurité et de la Protection Civile était de passage à Kara où il a pris part à l’ouverture de la 1ère session ordinaire de l’Assemblée nationale de l’année 2016. A cette occasion, il a accepté d’échanger avec l’Agence de presse Afreepress sur les sujets brûlants de l’heure à savoir l’utilisation des réseaux sociaux par des individus pour répendre des informations mensongères, l’incivisme de certains usagers de la route, les récents événements  de Mango et la menace terroriste en Afrique de l’Ouest. « Ce n’est pas normal que pour un oui, ou pour un non, ils vont barrer la route, brûler les pneus et s’attaquer à d’autres citoyens », a-t-il laissé entendre sur les troubles survenus à Mango il y a quelques jours.

 

 Voici l’intégralité des échanges.

 

Bonjour M. le ministre. Il y a quelques jours, vous avez dénoncé l’utilisation d’internet et des réseaux sociaux par des individus à des fins de désinformation. De quoi s’agit-il réellement ?

 

Colonel Yark Damehane : Il ne faut pas encourager des gens à faire des bêtises. Il ne faut pas aller ramasser des images à gauche et à droite et venir les publier sur les réseaux sociaux comme quoi ce sont des images prises dans notre pays alors qu’elles n’ont rien à avoir avec notre pays.

 

Je demande aux internautes d’être beaucoup plus sérieux. Il ne faut pas qu’ils induisent nos concitoyens dans des erreurs. Il ne faut pas qu’ils renforcent la psychose.

 

Et que faire alors lorsqu’on rencontre ces genres d’informations sur les réseaux sociaux ?

Il y a des services compétents, il faut se référer à ces services. Leur dire « ah je viens de lire quelque chose sur les réseaux sociaux, est-ce que c’est vrai ? Ils auront la réponse au lieu de partager et transmettre de fausses informations. Ça prend parfois de l’ampleur, ça s’amplifie alors que ce n’est pas de la réalité.

 

Il y a un autre phénomène sérieux qui décime la jeunesse. Il s’agit du fait d’accrocher le casque à la moto et de circuler sans casque alors qu’on a un. Qu’est-ce que vous pouvez dire pour sensibiliser les usagers de la route ?

 

Je leur dit de penser à leur vie. On ne porte pas le casque pour faire plaisir au ministre, on porte le casque pour sa propre sécurité. Le gouvernement a pour responsabilité d’inciter les usagers à porter le casque, mais le reste revient au citoyen de se protéger. Il faut que cet incivisme cesse.

 

Qu’avez-vous à dire aux citoyens de Mango allant dans le sens de les apaiser ?

 

Je demande aux jeunes de Mango de revenir sur terre, de faire attention car il y a des gens qui sont loin et qui les manipulent. Ce n’est pas normal que pour un oui, ou pour un non, ils vont barrer la route, brûler les pneus et s’attaquer à d’autres citoyens. Il y a deux semaines de cela, le fait de voir un véhicule de patrouille circuler, les gens sont allés s’attaquer à un autre compatriote, ce qui n’est pas normal.

 

Mais on dit que c’est à la suite de l’arrestation de deux enseignants par le préfet qui n’avait pas cette compétence, que les choses ont dégénéré !

 

Le préfet à des services à sa disposition. Il a la gendarmerie, il a la police à sa disposition. Il est le premier responsable de l’ordre public. Lorsque le préfet apprend que quelqu’un est en voie de perturber ou de créer un trouble à l’ordre public, s’il ne réagit pas, alors il y a problème.  Donc la réaction du préfet est tout à fait normale.

 

Que faire en ce moment où la psychose terroriste envahit tous les esprits. Est-ce que le Togo est réellement protégé ?

 

La sécurité c’est l’affaire de nous tous, chacun doit contribuer. Si chacun apporte du sien, nous pouvons dire que nous sommes bien en sécurité.

 

Interview réalisée par Olivier A.

 

 

 

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