© Afreepress (Lomé, le 4 avril 2016)-L’actualité politique de ces derniers jours au Togo est chapeautée par la rencontre que le chef de l’Etat, Faure Gnassingbé a eue le 29 mars dernier avec les chefs traditionnels sur la décentralisation et les élections locales à venir.

 

A la question de savoir à qui, entre les partis politiques et les chefs traditionnels, Faure Gnassingbé devrait s’adresser, l’opposition togolaise ne mâche pas les mots. Pour l’Alliance nationale pour le changement (ANC) de Jean-Pierre Fabre, le chef de l’Etat, en rencontrant la chefferie traditionnelle, s’est trompé de destinataires et d’interlocuteurs. Dans une interview exclusive accordée à l’Agence de presse Afreepress, Me Mouhamed Tchassona Traoré, président national du Mouvement citoyen pour la démocratie et le développement (MCD), a lancé que « les chefs traditionnels ont un rôle important à jouer dans notre pays, mais pas plus que les partis politiques ».

 

Que pense la société civile de cette question qui ne cesse de faire des vagues ? Intervenant ce dimanche dans une émission sur une radio de la place, Me Yaovi Dégli, président de l’association « Bâtir le Togo » rame à contre-courant de cet avis de l’opposition togolaise.

 

Pour lui, les élections ne concernent pas les partis politiques en premier. « Les chefferies traditionnelles sont trop importantes pour qu’on les réduise aux partis politiques. Elles concernent en premier un peuple.  La grande majorité des Togolais ne se retrouve pas dans aucun parti politique. On a dévoyé la chefferie traditionnelle mais elle est toujours et avant tout l’intermédiaire direct entre les populations et le pouvoir exécutif », a-t-il déclaré.

 

Selon cet ancien ministre, le chef de l’Etat peut discuter avec les partis politiques de l’organisation des élections locales, mais pas de l’information de ces élections.

 

Autre sujet abordé par Me Jean Dégli, la primauté des réformes sur toute élection parce que, a-t-il estimé,  ces réformes « fondamentales » règleront définitivement la crise politique à répétition que connaît le Togo.

 

« Pour une première fois, j’ai été d’accord  avec la position de M. Jean-Pierre Fabre et de son parti qui sont pour les élections locales mais exigent que les réformes soient faites avant. J’espère que cette fois-ci, ils y tiendront et ce ne sera pas comme lors de l’élection présidentielle dernière où on a dit pas de réformes, pas d’élection et puis après on s’est dégonflé et on a dit qu’on peut faire les élections sans les réformes », a-t-il indiqué.

 

Telli K.