© Afreepress (Lomé, le 21 août 2012) —
Les forces de police et de gendarmerie ont violemment réprimé ce mardi, une manifestation publique du collectif Sauvons le Togo (CST), a constaté l’Agence Afreepress à Lomé.
À l’appel du CST, une grande foule s’était réunie ce mardi devant le château d’eau du quartier Bè, réputé fief de l’opposition. Un impressionnant dispositif des forces de l’ordre et de sécurité était également visible sur place.
Précédemment prévue pour chuter au carrefour du quartier des affaires de Lomé, lieudit Déckon, les responsables du CST, à l’issu de pourparlers avec le ministère de la Sécurité vont accepter de changer d’itinéraire de leur marche et de se rendre sur la place de l’indépendance pour y tenir un sit-in.
Mais la foule n’atteindra non plus cette place. Après 500 mètres de marche, les marcheurs se butent à un cordon de forces de l’ordre qui intime l’ordre aux responsables du CST ainsi qu’aux manifestants de rebrousser chemin. La répression viendra du refus de ces derniers de se soumettre à cet ordre.
Les tirs de grenades lacrymogènes ont duré jusque tard dans l’après-midi de ce mardi. Plusieurs blessés et arrestations sont signalés par les organisations de défense des droits de l’Homme fortement déployées sur les lieux des affrontements.
Au cours d’une conférence de presse organisée quelques heures après la répression, le CST a condamné ces violences, qu’il impute aux forces de l’ordre et a invité ses militants et sympathisants à regagner la place de l’indépendance située au quartier administratif de Lomé pour poursuivre le programme des manifestations.
L’atmosphère sociopolitique est restée tendue dans le pays depuis que le gouvernement s’est opposé à la demande du CST d’organiser des manifestations politiques échelonnées sur trois jours à la place Déckon de Lomé.
Le CST, composé d’une dizaine de partis politiques de l’opposition et d’organisations de la société civile est cré en avril 2012. Il exige de l’État togolais, la mise en œuvre des réformes constitutionnelles et institutionnelles, la mise en œuvre des recommandations de la Commission nationale des droits de l’Homme (Cndh) sur la torture et les autres formes de traitements inhumains et dégradants, la libération de l’homme d’affaires Bertin Sow Agba conformément à l’arrêt du 20 juin 2012 de la Chambre judiciaire de la Cour suprême du Togo, le respect du droit de manifestation, la restitution de ses matériels de sonorisation et instruments de musique saisis lors des manifestations de juin et juillet 2012.