© Afreepress (Lomé, le 20 sept. 2012) —
L’ancien PDG du géant pétrolier ELF Aquitaine et consultant pour des entreprises d’exploration pétrolière, Loïk Le Floch-Prigent a de nouveau été présenté mercredi à un juge à Lomé, a constaté l’agence Afreepress. Arrivés au palais de justice à 17 heures GMT, l’ancien patron d’ELF et son avocat ne quitteront les lieux qu’à 23 heures 30, soit plus de six heures de temps d’audition.
Cette nouvelle comparution de l’ancien consultant de Pilatus Energy (l’entreprise du plaignant Abass Al Youssef) devant le juge, a selon son avocat Me Rustico Lawson-Banku, porté sur la nature des relations qui « existent entre (lui et) les autres coaccusés ». « Nous nous sommes expliqués sur les relations qui existent entre les autres co-inculpés, et quel a pu être leur rôle dans cette affaire. On nous reproche une complicité d'escroquerie et nous leur avons dit ce que nous savons », a indiqué à la presse, Me Lawson-Banku.
Cependant, a précisé l’avocat, « M. Le Floch-Prigent n'est pas placé sous mandat de dépôt. Il n'est pas à la prison civile de Lomé. Il retourne à la gendarmerie. La séance reprend probablement demain », a-t-il expliqué.
Arrêté le 14 septembre dernier en Côte d’Ivoire alors qu’il s’apprêtait à prendre un vol pour Paris, M. Le Floch-Prigent avait été extradé au Togo 24 heures plus tard et gardé dans les locaux de l’État-major de la Gendarmerie togolaise « pour les besoins de l’enquête ».
Il a été officiellement inculpé le 18 septembre par la justice togolaise pour son « implication » dans l' affaire dite d’« escroquerie internationale ».
Il est reproché au Français, sa supposée « implication » dans cette escroquerie à la Nigériane qui aurait coûté à un riche citoyen émirati, la somme de 48 millions de dollars US, soit 25 milliards de F CFA.
Ses « présumés complices » de nationalité togolaise, l’ancien ministre de l’Administration territoriale Pascal Bodjona et l’homme d’affaires Bertin Sow Agba sont également entre les mains de la justice, le premier depuis 20 jours et le second depuis près de deux ans.
Refus de confrontation de Bertin Agba et Pascal Bodjona avec les autres
Selon les informations parvenues à la rédaction de l’Agence Afreepress, les deux coaccusés de Loïk Le Floch-Prigent, de nationalité togolaise, rejettent toute idée de confrontation avec le Français ou l’Émirati, qui est arrivé à Lomé dans la soirée du 19 septembre pour se soumettre à cet exercice.
Principale raison avancée par ces deux détenus, « les vices de procédure qui entachent le dossier et qu'ils ne voudraient pas cautionner ».
L’ancien ministre de l’Administration territoriale reproche à la justice togolaise « d’avoir fait fi des remarques de son conseil sur les vices de procédure ». Ii dénonce le fait que « pour la même affaire, deux procédures » soient ouvertes contre lui au pénal.
En effet, dans une première plainte, Pascal Bodjona est cité comme témoin et dans laseconde portée contre lui le 30 août 2012, il est nommément indexé comme « complice ».
De son côté, le patron de la société de gardiennage OPS Sécurité, Bertin Sow Agba exige des autorités togolaises, que soit mise en exécution, une décision de la Cour suprême du Togo ordonnant sa mise en liberté provisoire après le versement d’une caution de 150 millions de F CFA, caution qu’il aurait versée depuis juin 2012, selon ses avocats.
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