© Afreepress (Lomé, le 15 Sept. 2012) —
Lomé, la capitale togolaise a connu ce samedi, d’importants troubles sociopolitiques qui ont empêché les activités dans certaines parties de la ville, dont le quartier Tokoin Gbonvié communément connu sous le nom de « RAMCO ». A l’origine de ces heurts, une manifestation politique que comptait tenir le collectif sauvons le Togo (CST), en collaboration avec le Front républicain pour l’alternance et le changement (FRAC, opposition).
Il était environ 7 heures du matin lorsque les premiers manifestants du CST et du FRAC ont commencé à converger vers le quartier Adéwui (réputé acquis au pouvoir de Lomé), lieu de départ de cette manifestation. « Lorsque nous sommes arrivés, nous avons vu des miliciens avec des cordelettes et des militaires en civile. Un manifestant a été agressé et a eu la tête cassée. Ils nous ont dit que nous ne pouvons pas commencer notre marche ici, que c’était le quartier de l’UNIR (parti au pouvoir) », a confié à Afreepress, un manifestant en colère.
Repoussés du lieu où ils devaient au préalable se réunir pour le début de leur manifestation contre le pouvoir de Faure Gnassingbé, les militants et sympathisants de l’opposition se replient vers le deuxième quartier commerçant de Lomé, RAMCO, où ils tentent de se regrouper en vue, disent-ils, « de reprendre leurs positions d’antan ».
Un cordon des forces de la gendarmerie togolaise va les en empêcher. De l’autre côté, au quartier Adéwui, les rangs des jeunes se réclamant du pouvoir continuent de grossir. Ils sont armés de gourdins, de cordelettes, de machettes, de haches, et d’autres objets.
« Nous leur disons qu’ils ne peuvent pas commencer leur marche ici à Adéwui. Nous ne souhaitons pas les bruits des grenades lacrymogènes ici », a indiqué au reporter de l’Agence Afreepress un jeune homme muni de gourdin.
Il sonnait 12 heures, lorsque les « contre-manifestants » d'Adéwui décident « d’aller défier » les jeunes de l’opposition postés à deux cents (200) mètres de leur quartier. Ils réussiront à se frayer un chemin au milieu des cordons de sécurités installés par la police et la gendarmerie qui sont très vite débordés.
Les manifestants proches des partis de l’opposition répondent à cette déscente par des jets de pierre et d'autres projectiles. Une course poursuite s’engage entre les deux groupes. Malgré les tir de grenades lacrymogènes, les heurts gagnerons une grande partie des quarties situés au nord de la ville de Lomé.
« Pendant toute la matinée de samedi, les quartiers Adéwui, Gbonviés et leurs environs ont été occupés par les miliciens à la solde du pouvoir qui ont obligé les revendeurs à fermer boutique », a relevé un leader proche de l’opposition.
« La gendarmerie est là, mais nous avons été maltraités et frappés et la gendarmerie n’est pas intervenue », regrette un autre leader.
En marge de ces heurts, des journalistes se sont plaints de violences commises sur leur personne. « Ils m’ont déshabillé et arraché mon matériel de travail », a confié Gilles Oblassé de l’Hebdomadaire togolais, « Le Dauphin ».