© Afreepress (Lomé, le 18 Oct. 2012)- En réponse aux agressions perpétrées par des éléments des forces de l’ordre et des manifestants lors des manifestations publiques sur des journalistes togolais, le Syndicat national des Journalistes indépendants du Togo (SYNJIT), le Réseau des Journalistes pour la Paix (RAJOSEP) et SOS Journaliste en danger prévoient d’organiser une série d’actions pour « exiger des auteurs de ces agressions, des excuses publiques » et des autorités, des « sanctions ».
Au cours d’une conférence de presse tenue ce mercredi à Lomé et à laquelle a pris part l’Agence Afreepress, les responsables de ces trois associations de journalistes ont rendu publique une déclaration liminaire, dans laquelle, elles ont dénoncé ces agressions et annoncé une série de manifestations dans les jours à venir pour appeler au « respect » des hommes de médias dans leur travail.
Dès ce vendredi 19 octobre 2012, les trois organisations ont appelé toutes les stations de radios du Togo « au sens de la confraternité » en observant ce vendredi, une opération de mécontentement baptisée : « silence radio ». Une opération qui ira de 12 heures à 13 heures, soit une heure de temps de « silence radio ».
« Le RAJOSEP, le SYNJIT et SOS Journaliste en danger ont décidé à sortir du silence pour interpeller les autorités à travers une série d’actions pour exiger des excuses publiques de la police et de la gendarmerie nationale, la cessation des agressions contre les journalistes et des sanctions contre les auteurs de ces agressions », font savoir ces trois organisations dans une déclaration liminaire rendue publique.
Il est également prévu, au titre des manifestations devant meubler cette semaine d’action des journalistes, un sit-in pacifique à l’entrée principale du ministère de la Sécurité et de la protection civile le mardi 23 octobre 2012.
Le 5 octobre dernier, Justin Anani, journaliste de l’hebdomadaire « Crocodile » a été victime d’une agression imputée au commissaire Babarim de la police togolaise alors qu’il couvrait une manifestation de l’opposition. Quelques mois avant cette agression, c’est Noel Tadégnon, correspondant de l’Agence Reuters au Togo et Atayi Ayi, journaliste au quotidien Forum de la Semaine qui furent victime d’agression sur un terrain de reportage.
Les autorités chargées de la sécurité avaient annoncé l’ouverture d’enquêtes pour « faire la lumière » sur les circonstances de ses agressions et pour punir les « coupables ».
Lire une partie de la déclaration liminaire
« Depuis quelques années, les journalistes togolais font l’objet systématique d’agressions par les forces de l’ordre sur les lieux de reportage, surtout lors des manifestations à caractère politique. Nonobstant les séries de séminaires de formation et de sensibilisation organisés par certaines organisations de presse et institutions des droits de l’homme visant à permettre aux forces de l’ordre et aux journalistes à se connaître davantage, force est de constater que les relations entre les agents de sécurité et les journalistes sur les lieux de manifestation n’ont guère connu d’améliorations. En plus des conditions de vie et de travail précaires, les journalistes togolais doivent faire face de la part des forces de sécurité à une violence qui tend à devenir une habitude lors des manifestations publiques. Ainsi au cours de l’année 2012, plusieurs journalistes ont fait l’objet d’agression sur les lieux de manifestation par les forces de l’ordre.
Face à ces agressions répétitives venant des forces de sécurité et la plupart des cas de leurs supérieurs, c’est-à-dire des commissaires de police, face à l’impunité totale dont bénéficie ces agresseurs et vu le silence des institutions qui ont la responsabilité institutionnelle de protéger les journalistes en l’occurrence la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication(HAAC) que les organisations comme le RAJOSEP, le SYNJIT et SOS Journaliste en danger ont décidé à sortir du silence pour interpeller les autorités à travers une série d’actions pour exiger des excuses publiques de la police et de la gendarmerie nationale, la cessation des agressions contre les journalistes et des sanctions contre les auteurs de ces agressions ».
Telli K.