© Lomé, (le 7 Décembre 2012)- Joindre l’acte à la parole en prenant d’assaut les pavés de Lomé au cours d’une marche dénommée : « Respectons nos textes, respectons nos institutions », c’est la décision qu’a prise jeudi, le Mouvement de l’article 150, traditionnellement connu sous le vocable de M150 qui dénonçait déjà à travers un communiqué rendu public le 1er décembre, la position du Collectif Sauvons le Togo (CST) sur la question de la prorogation du mandat de l’actuel parlement par la Cour Constitutionnelle.
Le M150 qui était face à la presse jeudi a exprimé toute son « indignation » devant les critiques soulevées par le CST sur la décision de la Cour Constitutionnelle du Togo de laisser en fonction les députés actuels jusqu’au renouvellement de l’Assemblée nationale. « Remettre en cause de façon chronique les institutions républicaines, leur réfuter toute compétence au nom d’intérêts purement partisans, faire une lecture systématiquement erronée avec pour réelle motivation la lutte pour le pouvoir, c’est ouvrir la porte à l’aventure avec son lot d’incertitudes et d’improvisation. C’est un risque que notre pays ne peut se permettre, tellement le prix à payer serait d’une cherté inacceptable », avance le mouvement de Basile AGBOH dans une déclaration liminaire lue en marge de sa conférence de presse de jeudi. Celui-ci a rappelé aux détracteurs de la Cour Constitutionnelle que l’avis querellé « ne sort pas ex nihilo ».
Ce n’est pas non plus, dit le M150, cet avis qui « confère une nouvelle légitimité à l’Assemblée actuelle ». « Bien au contraire, la Cour Constitutionnelle n’a en réalité fait jouer que les dispositions combien pertinentes de l’article 52 de la Loi fondamentale, dont la teneur ne devrait souffrir d’aucune confusion ni interprétations approximatives étant d’une clarté limpide, car il dispose que les membres de l’Assemblée nationale et du Sénat sortants, par fin de mandat ou dissolution, restent en fonction jusqu’à la prise de fonction effective de leurs successeurs, ce qui règle ainsi la question d’un vide », martèle ce mouvement qui relève qu’en refusant l’avis de la Cour Constitutionnelle et en remettant en cause « la légitimité et la légalité du maintien des députés actuels », le CST s’inscrit dans une logique « dangereuse » pour le fonctionnement normal des institutions et donc « la paix sociale ».
C’est pour s’élever contre les « attaques contre les textes et les institutions », que le mouvement de Basile AGBOH a décidé de manifester publiquement ce samedi dans les rues de Lomé pour, dit-il, appeler tous les acteurs de la vie politique au « respect scrupuleux » des textes et des institutions.
Le M150 est un mouvement né en septembre dernier alors que le CST avait appelé à un mouvement de désobéissance civile en se fondant sur l’article 150 de la Constitution togolaise.