© Afreepress (le 29 janvier 2013) — 53 femmes commerçantes et jeunes filles entrepreneures des marchés de Lomé se sont vues délivrer lundi à Lomé la carte d'identité nationale par le Groupe de Réflexion et d'Action Femme, Démocratie et Développement(GF2D) afin, disent les responsables du GF2D, de "réduire les tracasseries des formalités administratives aux postes de frontières des pays limitrophes du Togo".
Par cette action d'appui à l'établissement de pièces d'identité aux femmes du secteur informel exerçant le commerce transfrontalier entre dans le cadre d'un "vaste" projet intitulé promotion de la mobilité sous-régionale et du développement entrepreneurial des femmes commerçantes et des jeunes filles entrepreneures du Togo en partenariat avec le fonds de la Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest(CEDEA0).
Pour Epiphanie Houmey Meteteiton, coordinatrice du GF2D, "près de la moitié des femmes commerçantes dont la plupart évoluent dans le secteur informel ne possèdent pas de cartes nationales d'identité. Cela constitue pour elles une entrave à la traversée des frontières puisque ces femmes y perdent temps et argent, deux ressources importantes dans le monde des affaires".
Avec pour objectif de promouvoir la libre circulation des personnes et des biens dans l'espace sous-régional en respect de la CEDEAO sur la libre circulation des personnes, le roit de résidence et d'établissement dans l'espace sous-régional ratifié par les Etats membres en 1979, le GF2D entend "atteindre toutes les femmes du Togo".
Après la remise aux 53 femmes de ce premier document de voyage, "il faut passer à l'étape supérieure", selon les responsables du GF2D, notamment "aider les femmes à avoir les passeports et la carte jaune qui est la carte de vaccination".
Sur le plan économique, "il faudra que les femmes passent du secteur informel au secteur formel et posséder la carte d'opérateur économique".
A cette cérémonie de remise de carte, les femmes ont été sensibilisées sur l'importance et l'utilité" de la carte nationale d'identité, "un document important au-delà de l'activité économique", a souligné le représentant du ministre de la sécurité et de la protection civile.
Selon les résultats d'une étude réalisée en juin 2012 par le GF2D sur les "mouvements migratoires des femmes entrepreneures dans l'espace de la CEDEAO à travers les frontières Togo-Bénin et Togo-Ghana", 46% des femmes enquêtées ne possèdent pas de cartes nationales d'identité, "ce qui les expose à payer aux frontières avant de passer" alors que la libre circulation des personnes à l'intérieur de l'espace CEDEAO est l'une des priorités fondamentales de la politique d'intégration des Etats membres de la CEDEAO.
Aux termes du protocole du 29 mai 1979 qui garantit à "tout citoyen de la communauté" la libre circulation d'entrée c'est-à-dire sans l'obligation de détenir un visa dans les Etats membres, "à la condition que le séjour ne dépasse pas 90 jours", il suffit d'être en possession d'un document de voyage.