© Afreepress (Lomé, le 4 septembre 2016)-« Aide ou partenariat au XXIème siècle, entre idées reçues et nouveaux paradigmes ». C’est autour de ce thème que la 6ème rencontre du Club diplomatique de Lomé (CDL) a tourné ce samedi à Lomé. A la mannette, Khardiata Lo Ndiaye, la Représentante résidente et Coordonnateur du Système des Nations Unies au Togo, qui a entretenu un auditoire fasciné par la profondeur de sa réflexion.
La diplomate onusienne a dressé l’évolution de l’histoire de l’aide publique au développement (APD) au fil du temps. Pendant toute la période de l’immédiat après guerre jusqu’aux années 60, a-t-elle indiqué, l’aide se positionne comme instrument privilégié pour la reconstruction économique et le développement. Elle a évolué pour devenir une « obligation morale du Nord envers le Sud », a-t-elle souligné.
Mais, a-t-elle poursuivi, cette « vison politique et quantitative » de l’APD a atteint ses limites quelques décennies plus tard. « L’APD devient dans les années 80 et 90 le vecteur de la restauration des grands équilibres macroéconomiques. En 2000, le Sommet du millénaire réoriente clairement l’aide vers la réduction de la pauvreté et l’inscrit dans un contrat universel à travers les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) », a déclaré la conférencière.
Ce qui a changé selon Mme Lo Ndiaye, c’est qu’on est passé d’une relation bailleur-receveur à une relation de partenariat (ODD). De même, le poids des transferts de la diaspora est de plus en plus important, a-t-elle ajouté tout en précisant que les envois de fonds vers l’Afrique sont estimés autour de 37 milliards de dollars en 2010 et ont dépassé l’APD depuis. Toutefois, prévient Mme Lo Ndiaye, face à la baisse constante de l’APD, « les pays qui ne prendront pas leur propre développement en charge auront toujours à subir des agendas qui ne sont pas les leurs ».
D’autant que les intellectuels africains perçoivent souvent l’APD comme « peu efficace », ses justifications parfois « douteuses » et qu’elle rime pour certains avec gaspillage de l’argent du contribuable, a-t-elle rappelé. Selon la Représentante résidente du PNUD au Togo, cette critique interpelle.
Le Club diplomatique de Lomé est un cercle de réflexion créé à l’initiative du ministre des Affaires étrangères Robert Dussey. La prochaine rencontre est prévue au mois de novembre et abordera la question des faux médicaments en Afrique.
Telli K.