© Afreepress (Lomé, le 1er septembre 2016)-Une forte délégation du Parti socialiste démocratique (PSD) du Bénin séjourne depuis ce mercredi au Togo. Conduite par son président, Emmanuel Golou, la délégation du PSD est au Togo pour échanger avec la Convention démocratique des peuples africains (CDPA) de Brigitte Adjamagbo Johnson. Le PSD et la CDPA se trouvent dans la même famille politique qui est l’Internationale socialiste.
Dans une interview accordée à l’Agence de presse Afreepress, le vice-président, chargé de la coopération et des relations internationales du parti béninois, Alphonse Sogadji, revient sur ce qu’ils sont venus faire au Togo.
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Question : Bonsoir monsieur, présentez-vous et dites nous l’objet de votre visite au Togo
Alphonse Sogadji : Je suis monsieur Sogadji Alphonse, vice-président, chargé de la coopération et des relations internationales du Parti socialiste démocratique (PSD) du Bénin. Nous sommes avec la Convention démocratique des peuples africains (CDPA) du Togo et d’autres partis du continent et du reste du monde, membres d’une très grande famille politique, la plus grande sur la scène internationale qui est l’Internationale socialiste. Cette grande famille a des comités régionaux au niveau de l’Afrique, c’est le comité Afrique qui regroupe donc les partis socialistes et démocratiques et nous travaillons ensemble. Le PSD du Bénin et la CDPA du Togo sont des partis frères et amis. Et dans le cadre de cette fraternité et cette amitié, nous nous rencontrons souvent pour échanger parce que comme vous le savez, en politique, on est toujours en apprentissage.
Les échanges d’expériences nous permettent aux uns et aux autres de s’abreuver aux sources diversifiées, et donc nous sommes ici actuellement au Togo avec la délégation du PSD conduite par le président du parti, son Excellence Emmanuel Golou, président du comité Afrique de l’Internationale Socialiste. Nous sommes venus échanger avec nos camarades de la CDPA sur l’expérience de notre parti et de la démocratie au Bénin ainsi que l’expérience de la CDPA et de la démocratie au Togo. Nous allons échanger naturellement sur des questions concernant l’Afrique et le monde entier, voilà l’objet de notre visite. Partage d’expériences comme l’a dit toute à l’heure la secrétaire générale de la CDPA, nous allons également ouvrir un panel.
Nous avons dans notre délégation, des responsables du bureau exécutif national, des responsables au niveau des fédérations, des responsables au niveau des cellules parce que chez nous, chacun joue sa partition. Nous avons des élus communaux, nous avons le maire de la commune d’Aplakou qui est là, le grand conseiller communal de la mairie de Cotonou qui fait partie de la délégation. La délégation est ainsi constituée pour partager avec la CDPA nos expériences. Il est vrai qu’on peut dire qu’au Bénin, nous sommes un peu en avance sur vous mais nous avons aussi des choses à apprendre comme vous aussi vous avez des choses à apprendre de nous.
Quand on dit qu’un parti socialiste est membre de l’Internationale Socialiste, qu’est-ce que cela sous-entend ?
Cela sous-entend l’adoption du respect tout simplement de nos valeurs dont la liberté qui est une de nos valeurs cardinales. Nous sommes assis sur des valeurs dont la liberté, la solidarité, légalité, la justice sociale et beaucoup d’autres valeurs cardinales que nous défendons. On n’est pas socio-démocrate, on n’est pas socialiste si on n’est pas convaincu, si on ne défend pas des valeurs. Nos partis sont assis sur la défense de ces valeurs et si vous prenez le parcours de nos partis politiques depuis leur création dont le Parti socialiste, il y a 26 ans, nous défendons des valeurs pour instaurer à l’époque au Bénin la démocratie, continuer toujours le combat pour la démocratie où le combat pour la démocratie est un combat quotidien parce qu’il n’y a pas un développement sans démocratie qui suppose une liberté reconnue aux uns et aux autres dans l’exercice de leurs activités, dans le respect des lois de la République, dans le partage équitable, et la justice sociale. Nous sommes basés sur le respect de certaines valeurs fondamentales, ce qui fait notre identité. Donc, on est socialistes, on est socio-démocrates, on est de la famille socialiste lorsqu’on respecte les valeurs qui sont de notre identité politique.
Quel est votre agenda au Togo ? Est-ce qu’à part la CDPA, vous allez visiter d’autres partis politiques ? Vous disiez également tout à l’heure que vous avez des élus locaux dans votre délégation. Quel impact votre visite va avoir sur le processus des élections locales dans notre pays puisque vous n’êtes pas sans savoir qu’au Togo, nous n’avons pas d’élections locales ou d’élus locaux depuis plusieurs années? Est-ce que cela constitue un frein pour la démocratie ?
Vous savez, chaque pays à sa démocratie. Chez nous, c’es depuis 1998 que nous avons commencé l’expérience de la démocratie à la base et cela s’est passé par des responsables qui ont dirigé les administrations à la base c’est-à-dire les villes, les arrondissements, les communes. Selon nos informations, il me semble que vous vous préparez certainement et cela cloche au niveau des textes. De toute façon, cela ne se décrète pas du jour au lendemain. La décentralisation, c’est d’abord les textes, il faut donc voter les lois, des lois qui organisent le découpage électoral sur l’unité administrative, le découpage sur le partage du pouvoir entre le pouvoir central et les structures décentralisées. Il faut un arsenal juridique qui constitue l’acte de naissance de la décentralisation avant qu’on ne fasse l’état des élections locales proprement dites.
L’expérience est encore en cours au Bénin, nous continuons par chercher quelle est la meilleure forme parce qu’actuellement même, les élus locaux fréquentent les gens du pouvoir, c’est un pouvoir que l’Etat central n’a pas totalement délégué aux administrations décentralisées. Donc, on va continuer et nous souhaitons vivement que cela ait lieu au Togo pour que nous puissions être au même niveau de démocratie. C’est un souhait.
Concernant la visite des autres partis politiques du pays, nous allons discuter de ces questions avec nos amis de la CDPA pour voir dans quelle mesure nous pouvons visiter les autres partis parce qu’on dit l’ami de ton ami est aussi ton ami. Nous avons rendu visite à nos amis de la CDPA, s’ils souhaitent nous en étendre à d’autres partis, nous allons en faire une cuisine interne.
Qu’est-ce qui explique la maturité de la démocratie béninoise ?
Ils y a plusieurs facteurs qui expliquent ce qu’on appelle la maturité politique au Bénin. D’abord, au début, depuis les années 1990, la conférence nationale des forces vives du pays a été un moment de dialogue inter-partis et à l’époque les gens se sont parlé, les adversaires politiques se sont parlé et se sont pardonné beaucoup de choses. Cela a été un moment de libération du peuple. Le président Matthieu Kérékou, paix à son âme, avait ouvert à l’époque un grand moment d’échange, de partage, où les acteurs de la vie politique, ceux qui à l’époque étaient en exil, étaient revenus. Ils ont beaucoup dialogué donc on peut dire que ça a été le fondement, la base même de notre démocratie. Ensuite, les partis politiques se sont créés librement. Il y a la création des partis politiques divers, des idéaux des socialistes, des socio-démocrates, des communistes et d’autres courants politiques. Il y avait une liberté totale pour la création de parti politique, non seulement liberté de création de parti politique mais également de liberté d’animation de la vie politique. Donc cette liberté d’organisation, d’association, d’administration de la vie politique est basée sur notre loi fondamentale, la Constitution adoptée en 1990 et qui vraiment a constitué le texte fondamental qui a organisé les administrations dans le pays. Et ce sont les institutions mises en place en dehors des partis politiques comme la Cour constitutionnelle, la Cour suprême, la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication, le Conseil économique et social et chaque organe, chaque institution a ses responsabilités et dans la mesure du possible, respecte la constitution. Donc chaque acteur se souvenant des périodes dures de la révolution du général Matthieu Kérékou qui a essayé de jouer sa partition en instaurant cette liberté et tant qu’il y a ce contrôle de liberté, du respect des textes de la République et le respect du jeu démocratique, de la compétition électorale, chacun s’est organisé et utilise sa stratégie à sa minière. Et chaque fois que certains ont gagné, les perdants reconnaissent la victoire de ceux qui ont gagné, ça fait que nous avons instauré une tradition démocratique, une tradition d’alternance au pouvoir. Alors voilà quelques éléments avec bien entendu des partis politiques dont notre parti ont su maîtriser la notion de démocratie, avec une formation constante donnée à nos militants, surtout aux jeunes qui constituent aujourd’hui la relève de demain. Cette formation permanente, cette éducation politique donnée aux militants renforce la démocratie dans son ensemble et les partis politiques en particuliers qui sont les principaux acteurs de l’animation de la vie politique. Voilà quelques éléments qui expliquent le niveau de la démocratie au Bénin.
Vous suivez l’actualité au Gabon, vous en avez sûrement un avis sur la situation qui prévaut en ce moment.
Oui, nous avons suivi sur les chaînes internationales les résultats. Les résultats ont été proclamés et c’est Ali Bongo qui a gagné avec 49% contre 48% pour Jean Ping. Ce qui a commencé par se passer là-bas, apparemment n’est pas souhaitable. Un peuple ne peut pas être heureux si son voisin est en difficulté. Lorsque vous avez connu des difficultés ici au Togo en 2005, ça a rejailli sur nous. Vous avez des réfugiés, des gens qui sont encore peut-être restés chez nous au Bénin. Nous sommes tous sur le même continent, nous avons des frères béninois qui sont très nombreux au Gabon, je suppose que c’est la même chose chez vous ici donc il est à souhaiter très vivement qu’au Gabon, la situation se calme pour qu’on puisse rapidement trouver une solution. Je ne souhaite pas que ça dégénère comme ce qui est arrivé au Togo. Souvent, je me demande si cela devait arriver au Bénin, je vais fuir pour aller où ? Donc il faut encourager le peuple qui connaît des moments très chaux, à décolérer. Vous avez des refugiés chez nous, et c’est regrettable, je ne souhaite pas que cela arrive au Gabon.
Interview réalisée par Mathurin A.
©Afreepress-(Lomé, le 31 août 2016)- Il s’appelle Nestor Yawovi Kogon, enseignant de profession et collectionneur d’anciens billets de banque à ses temps perdus. Depuis plusieurs années, l’homme collectionne des billets de banque et pièces de monnaies du monde entier, faisant de lui le seul Togolais disposant d’une fortune colossale en anciennes devises. Ce numismatique convaincu, se livre aujourd’hui à nous dans cette interview. Il révèle les motivations qui l’ont conduit à cet exercice et lance un appel vibrant au soutien afin d’organiser une exposition à Lomé.
Lisez plutôt.
Bonjour M. Nestor Yawovi Kogon, vous êtes un amoureux d’anciennes devises de banque que vous collectionnées. Dites-nous comment vous êtes arrivé à vous adonner à cette passion ?
Nestor Yawovi Kogon : C'était une passion qui a débuté lors d'un cours en classe aux élèves. Je voulais leur faire passer le vocabulaire sur le mot billet qui est banknote an Anglais. Mais ce jour, j'avais sur moi un ancien billet qui n’était plus en circulation ou plutôt qui était retiré de la circulation. Quelle ne fut ma surprise de voir mes élèves qui ne connaissaient même pas ce billet. C'est à partir de là que j'ai décidé de faire quelque chose pour notre pays.
Quelles sont les devises que vous avez chez-vous ? Est-ce seulement des F CFA ou vous avez aussi des monnaies d’autres pays de par le monde?
Nestor Yawovi Kogon : C'est vrai que la charité bien ordonnée commence par soi. C’est pour dire que j'ai commencé par la collection des billets et pièces de la zone CFA datant de la période coloniale jusqu'à nos jours. Je dispose donc d’anciens billets de banque et pièces de la zone CFA datant de la période coloniale. C’est après que j’ai commencé par collectionner des pièces et billets venant du monde entier.
Quelles sont les difficultés que rencontre un numismatique comme vous dans la satisfaction de sa passion ?
Nestor Yawovi Kogon : C'est une passion qui demande beaucoup de patience et du temps. On ne peut pas avoir toute une collection d’anciens billets de banque en un seul jour, ça se fait petit à petit. Donc il faut faire preuve de beaucoup de patience. Ensuite ce n'est pas toujours facile de racheter les anciens billets chez les gens, ils exigent de fortes sommes en contrepartie. Donc il faut dépenser chèrement et surtout négocier.
Avez-vous parmi vos devises des billets dont l’histoire vous marque ou est passionnante ?
Nestor Yawovi Kogon : Oui pour le cas de mon pays vous avez l'histoire du billet de 25 F que certains appellent Djanta (dans la partie septentrionale du pays), Sota (pour ceux de Kpalimé) du fait de l'image qu'on trouve sur ce billet à savoir le lion et la tête de cheval. Il y a aussi le billet de 5 F que j'ai, datant de 1922 qui n'a d'image que sur une partie et derrière on y a écrit en arabe et justement c'est pour dire que c'est seulement sur une partie qu'il y a d'image qu'on l'appelle "billet deka". Même chose pour le billet de 1000 F car il fallait un petit sac pour pouvoir contenir ce montant si c'était donné en pièces.
Quels sont vos futurs projets dans ce sens ?
Nestor Yawovi Kogon : J'ai rencontré d'autres collectionneurs tout aussi passionnés que moi et surtout un monsieur qui a collectionné des milliers de timbres du Togo et du monde entier. Avec lui on pourrait faire une bonne exposition si on trouvait des soutiens et sponsors pour montrer au peuple une partie de notre histoire. Dans ce sens je lance un appel au ministère de la Culture et aux bonnes volontés qui veulent bien nous aider à remettre au goût du jour cette facette de notre histoire commune.
Seriez-vous disposé à céder votre collection à des acheteurs privés ou des musées qui voudraient bien les acquérir ?
Oui je suis prêt à céder ma collection à de potentiels acquéreurs ou à des gens qui veulent bien les racheter pour les mettre en valeur.
Merci M. Nestor Yawovi Kogon
© Afreepress (Lomé, le 5 août 2016)-Initié par le gouvernement togolais à la suite des inondations récurrentes de 2008 et 2009 et soutenu financièrement par la Banque mondiale et lev Fonds pour l’environnement mondial (FEM), le Projet d’urgence de réhabilitation des infrastructures et des services électriques (PURISE) est à sa fin depuis le 30 juin dernier.
Dans le cadre de ce projet, des caniveaux et des collecteurs ont été réalisés, des bassins construits, des routes ont été faites, des ampoules distribuées et des châteaux d’eau érigés. Au nombre des quartiers bénéficiaires, on peut compter Wuiti, Agbalépédogan, Djidjolé, Gakli et Adakpamé pour ne citer que ceux-là.
Dans une accordée à l’Agence Afreepress, Adodo Johnson, chargé du suivi-évaluation de ce projet, sa fierté à la suite de toutes ces réalisations.
« Et si on fait la somme de toutes ces localités, selon l’enquête qui a été réalisée, c’est près du million de personnes qui ont été bénéficiaires du projet, toutes tâches confondues. Ceci dit, même si c’est 1/10 de Loméens qui peuvent aujourd’hui dormir sans problème grâce à ce projet, c’est déjà pas mal », a-t-il relevé.
Voici l’interview
Q : Bonjour monsieur Adodo Johnson, vous êtes le chargé du suivi-évaluation du PURISE. Dites-nous ce que c’est que le PURISE ?
Adodo Johnson : Le PRURISE, Projet d’urgence de réhabilitation des infrastructures et des services électriques, comme son nom l’indique, est un projet d’urgence qui est devenu est projet structurant, dans la mesure où il a été prévu pour trois (3) ans mais finalement on en fait cinq (5) ans. Donc c’est devenu un projet structurant qui visait l’amélioration de l’accès des Loméens aux services de base, notamment en matière des sorties de l’eau (les inondations), leur proposer des voies praticables en toutes saisons, leur donner de l’énergie fiable et enfin apporter de l’eau potable à une grande proportion de Loméens.
En gros, c’est ça le PURISE. En trois ans, il fallait construire, réhabiliter et curer des caniveaux, réaliser des bassins d’orage, faire des routes, améliorer la distribution de l’énergie, introduire l’efficacité énergétique à travers les ampoules, construire des châteaux pour améliorer la distribution d’eau.
Q : Durant toutes ces années, qu’est-ce qui a été concrètement fait ?
A Lomé, concrètement, sur le plan purement du drainage, nous avons eu à réaliser des caniveaux, presqu’une trentaine de kilomètres de caniveaux, nous avons eu à réaliser également des collecteurs qui sont des grands caniveaux souterrains, nous avons eu à réaliser cinq bassins d’orage et à en construire un, à construire des routes, il était prévu 5km, nous avons construit presque 14 km, pour l’efficacité énergétique, 500.000 ampoules ont été distribuées dans la ville, nous avons aussi réhabilité ou construit des postes transformateurs pour stabiliser le courant et sécuriser les travailleurs de la Compagnie énergie électrique du Togo (CEET) et enfin nous avons construit six châteaux d’eau.
Q : Le projet est à sa fin depuis le 30 juin dernier. Des travaux continuent de se faire sur le terrain ?
Quand c’est clos, c’est que cela l’est vraiment, il faut qu’on soit clair là-dessus. Cela veut dire qu’on ne peut plus prendre des engagements pour faire d’autres réalisations. Nous avons eu à clôturer officiellement. Par contre ce qui est sûr, tous ceux à qui nous devons de l’argent, c’est maintenant que les factures viennent, nous les réglons, c’est pour cela que nous sommes encore en place pendant quatre mois durant lesquels nous devons aussi produire des rapports. Nous avons eu à valider la dernière fois trois rapports d’évaluation, sur l’efficacité énergétique, sur les travaux et sur le rendement économique du projet lors d’un séminaire. Nous devons également réceptionner les audits techniques qui sont en cours et puis les audits environnementaux qu’on a réceptionnés et validés. Voilà à peu près ce que nous sommes en train de faire. On a clôturé le projet, maintenant, il faut le fermer.
Q : L’œuvre humaine n’étant pas parfaite, s’il y a quelque chose à refaire, qu’est-ce que vous referiez ?
La première chose, il ne faut pas que ce soit un projet d’urgence et qu’au milieu il devienne un projet structurant. Il faut que dès le départ, que ce soit un projet structurant. Cela veut dire que nous pouvons apporter des appuis aux communautés à la base. Le danger des projets d’urgence, c’est que vous réalisez des choses mais vous ne prenez pas des dispositions pour continuer à pérenniser les projets alors que pour un projet structurant, on doit nécessairement apporter des appuis aux communautés, notamment les CVD, les mairies etc. on devait apporter beaucoup plus de moyens à la communauté mais on n’a pas pu le faire. Cela aurait pu être bien fait si dès le départ, ce projet était structurant.
Ce que je regrette, c’est la disposition de nous-mêmes Togolais à pousser le développement. De tous bords, j’ai vu des gens qui ont poussé et de tous bords, j’en ai vu qui ont freiné. Mais je reconnais que si on pose sur une balance le pour et le contre, le pour dépasse largement le contre.
Q : Peut-on quantifier le nombre de personnes à qui le PURISE a profité et dans combien de quartiers ?
Pour ce qui concerne Agbalépédogan, Gakli et Djidjolé et tous ces quartiers-là, on a fait beaucoup de travaux là-bas. On a mis en synergie des bassins d’orage et on peut dire qu’Agbalépédogan est sorti quasiment de l’eau. Il y a des pluies décennales et centenaires qu’on ne peut pas maîtriser. On a travaillé également dans le quartier Foyer Pie XII où on n’a pas intervenu massivement. Par contre, dans les quartiers Djidjolé et Wuiti, on a fait un gros travail d’assainissement. A Adakpamé, on a fait un gros travail de drainage et d’accès à l’eau. Il y a aussi certains quartiers qui entourent la commune de Lomé, notamment Klémé et qui ont bénéficié d’un certain nombre de réalisations.
Et si on fait la somme de toutes ces localités, selon l’enquête qui a été réalisée, c’est près du million de personnes qui ont été bénéficiaires du projet, toutes tâches confondues. Ceci dit, même si c’est 1/10 de Loméens qui peuvent aujourd’hui dormir sans problème grâce à ce projet, c’est déjà pas mal.
Q : Les travaux sont aujourd’hui en place mais rien n’est acquis sans entretien. Qu’est-ce qui a été fait dans ce sens ?
Nous avons fait beaucoup de communication à travers les journalistes que nous avons mobilisés et beaucoup de choses ont été fait dans ce sens. Nous avons aussi produit des bandes dessinées que nous avons distribuées dans les écoles, des livrets ont été également confectionnés et qui expliquent un certain nombre de réalisations avant et après pour sensibiliser les gens. Des émissions radios et télés ont été animées et diffusées sur plusieurs chaînes. Si on met ensemble tout cela, nous pouvons dire que nous avons donc mis à contribution la communication.
Par contre, comme je le disais, nous n’avons pas eu à former les gens qui peuvent être des relais, il faut des brigades pour continuer le curage des caniveaux, on n’a pas eu à donner les moyens aux brigades existantes, ou à en créer d’autres, on n’a pas eu à aider la mairie dans ce sens, c’est ce qui manque et dans les projets prochains, il faut y penser.
Q : Un autre projet de la Banque mondiale pour le Togo ?
Nous avons dépassé l’urgence et nous sommes dans les projets structurants. Un autre projet de développement urbain, je pense que oui, je ne crois pas me tromper. Il y a eu en ce sens déjà des missions d’identification, d’autres missions seront encore là. Cette fois-ci, ce ne sera plus Lomé seule, c’est tout le Togo, cela va concerner au moins six villes, il y aura Tsévié, Atakpamé, Sokodé, Kpalimé, Kara et Dapaong. Actuellement, ces villes sont censées identifier les problèmes qui doivent faire l’objet de projet. Après ces missions, il y aura des études. Une fois ces études terminées, il y aura la phase de validation du projet par la banque. Cela n’engage que mois, il faut au minimum 8 à 9 mois pour avoir un autre projet, ce qui ne sera plus un projet d’urgence.
Q : Avec tout ce qui a été fait, quels sont les sentiments qui vous animent personnellement ?
Je ne vous cache pas que c’est un sentiment de joie. Je suis assez fier d’avoir participé à cette entreprise aux côtés de plusieurs personnes. Nous sommes des hommes, il y a eu des déceptions mais nous avons gagné en expérience en travaillant avec des gens de tous les bords. C’est une équipe où il y avait un peu de tout et tout le monde a apporté son savoir, c’est la première chose. Deuxième élément, j’ai personnellement appris des autres des techniques que je ne savais pas parce que je suis de la sociologie mais j’ai appris énormément en matière d’ingénierie et, d’entrepreneuriat. Troisième élément, j’ai vu dans cette équipe des autorités qui se sont mouillées les maillots et qui se sont battues et nous ont aidés à faire avancer ce projet. Evidemment, j’en ai aussi rencontré qui ne se sont pas beaucoup fatiguées. Il y a eu également des déceptions mais c’est un sentiment de fierté qui m’anime pour mon pays.
Propos recueillis par Telli K.
©Afreepress-(Lomé, le 2 août 2016)- Le concept « Foire Made In Togo » ferme ses portes mardi après dix jours d’expositions au Centre togolais des expositions et Foires de Lomé. Qu’est-ce qui a été fait durant ces 10 jours de promotion des produits Made in Togo ? Quels sont les chiffres de cette 1ère édition de la foire et les perspectives pour les éditions prochaines ?
Johnson Kuéku-Banka, le Directeur général du CETEF revient dans cette interview sur tout ce qu’il y a à savoir sur la Foire Made in Togo et les futures manifestations que le CETEF s’apprête à accueillir.
Lire l’intégralité de l’interview que le Directeur général du CETEF a accordée Afreepress.
Afreepress : Le Centre togolais des expositions et foires (CETEF) organise depuis le 22 juillet et ceci pour dix (10) jours, la Foire Made In Togo. Un concept imaginé pour magnifier le savoir-faire togolais. Pouvez-vous nous expliquer à fond le concept ?
Johnson Kuéku-Banka : Comme vous l’avez si bien dit, le CETEF organise depuis le 22 juillet et ceci jusqu’au 2 août, la Foire Made In Togo. C’est en fait une manifestation de promotion commerciale qui est destinée aux opérateurs économiques togolais qui traitent des produits togolais. Ce sont des hommes et des femmes qui produisent localement des biens et services. C’est pour cela que vous verrez dans les pavillons des produits qui sont à 100% togolais.
Nous avons initié cette rencontre pour permettre à ces dames et hommes de faire la promotion de leurs produits.
Il a été constaté que la plupart de ces producteurs ne sont pas connus. Pour 90% par exemple de ceux qui sont là, nous les avons découverts. Ce sont des produits de qualité qui sont exposés et nous voulons permettre d’assurer la visibilité de ces produits. Une fois que cela est fait, qu’ils fassent la promotion de ces produits, qu’ils expliquent ce qu’ils font pour arriver au 2ème objectif qui est la consommation. Il est avéré que nous ne consommons pas assez nos produits.
Bon, peut-être nous avons raison parce qu’on ne les connait pas beaucoup. Donc le second objectif du Made In Togo c’est de promouvoir la consommation des produits togolais.
Afreepress : A la fin de cette foire, nous croyons que l’heure est au bilan. Qu’avez-vous retenu comme enseignement en vue d’améliorer la 2nde édition qui va avoir lieu l’année prochaine ?
Johnson Kuéku-Banka : Comme je le disais tantôt, nous avons des cibles. Ces cibles ce sont nos frères et sœurs de la diaspora et les touristes qui sont à Lomé et puis le public togolais qui est résident. Nous sommes quand même heureux de constater que nous ne nous sommes pas trompés de cible. Pendant presque toute la semaine, ce sont nos frères et sœurs de la diaspora qui étaient là accompagnés de leurs amis et familles et puis les touristes qui sont en vacances à Lomé. Ils étaient là tout le temps et c’est le week-end que la population togolaise elle-même a fait le déplacement de la foire. Nous nous posons la question de savoir si cet état de chose est dû au fait qu’au niveau national qu’on pense à la façon de remobiliser les opérateurs économiques et le public à participer à tout cela. C’est donc l’aspect communication qui nous intéresse aujourd’hui parce que nous nous rendons compte que ça beaucoup changé. Nous ne sommes plus sûrs que les chaînes de télévisions nationales et les radios soient beaucoup suivies comme de par le passé. Il faut revoir la stratégie et voir comment apporter la nouvelle au niveau des réseaux sociaux dans la mesure où il a été clairement établi que la cible de la foire au Togo et à Lomé c’est surtout les jeunes. Il faudrait donc qu’on voit comment communiquer vers aux. Mais aussi, comment informer même le public adulte dans la mesure où la communication n’est plus réalisée seulement à travers les médias traditionnels.
En tout cas, nous sommes en train de réfléchir pour voir comment réorienter la communication pour atteindre beaucoup plus de cibles, c’est l’élément important et essentiel.
Sur un autre plan, le côté positif est que nous avons vu le public qui s’intéresse réellement au concept et cela nous permettra de savoir aussi comment orienter le produit l’année prochaine. Nous avons beaucoup de vacanciers qui y prennent part, nous avons des touristes etc. Pourquoi ne pas mettre l’accent sur l’aspect touristique dans cette foire ? Nous verrons comment avoir un espace qui peut réellement intéresser les touristes, nous allons en tout cas réfléchir suffisamment à cet aspect de la chose.
Afreepress : Maintenant, en termes de chiffres, combien d’exposants ont été mobilisés et quel est le nombre de visiteurs qui ont été enregistrés ?
Johnson Kuéku-Banka : Au niveau des exposants, nous avions à l’ouverture de la foire, 83 exposants mais il y a eu 3 autres qui sont venus s’ajouter donc nous terminons à 90 exposants.
Au niveau des visites, nous avons eu plus de à 10 000 visiteurs. Compte tenu du fait que c’est une première édition, nous avions comme objectifs l’accueil de 10 000 visiteurs. Dimanche seul, nous avions eu la moitié de l’effectif des visiteurs qui ont fait le déplacement du CETEF durant toute la période.
Dans tous les cas, en termes d’objectifs, nous pouvons exprimer une réelle satisfaction dans la mesure où nous avons projeté 100 exposants et nous avons finalement eu 90. Nous n’avons pas atteint les 100% mais 90% ce n’est pas non plus mal.
Pour le nombre de visites, nous étions un peu inquiets jusqu’au samedi mais l’affluence du dimanche seule nous a beaucoup surprise. Nous avons atteint et dépassé les 10 000 visiteurs attendus.
Afreepress : A partir de ce mardi, la Foire Made In Togo ferme ses portes mais les portes du CETEF resteront ouvertes à d’autres activités. Qu’est-ce qu’il y a à votre agenda pour les semaines à venir ?
Johnson Kuéku-Banka : Nous aurons le SICOBE, qui est le Salon international du cosmétique et de la beauté. C’est plus réservé aux professionnels du cosmétique et de la beauté mais c’est également ouvert au public pour venir bénéficier des soins esthétiques des exposants qui seront à Lomé. Nous avons également des conférences débats qui seront animées au cours de ce salon. Nous aurons des soirées récréatives telles que des défilés, des concours de tresses et la Miss du salon qui seront au menu de cette rencontre.
Mais il y a aussi la grande foire de Lomé, qui est la reine-mère des manifestations au Togo. C’est du 18 novembre au 5 décembre. Le pays invité d’honneur c’est l’Egypte qui vient avec beaucoup de produits. Il y aura même une exposition sur les antiquités égyptiennes à Lomé. C’est pour la toute première fois en Afrique de l’Ouest. Donc ça va être très riche en évènements. Les inscriptions ont d’ailleurs débuté et les opérateurs économiques et les exposants ont commencé par s’inscrire. Voilà quelque peu résumé ce qui va être fait dans les mois qui suivent la Foire Made In Togo.
Interview réalisée par Olivier A.
©Afreepress-(Lomé, le 1er août 2016)- La Foire Made In Togo bat son plein au Centre des expositions et foires de Lomé (CETEF). Démarrée le 22 juillet dernier, la 1ère édition de la Foire Made In Togo met sous le feu de la rampe, des productions et innovations exclusivement togolaises. Cette initiative est accompagnée et soutenue par plusieurs structures de la place dont l’Agence nationale de promotion et de garantie de financement des PME/PMI (ANPGF).
Son Directeur de l’encadrement des entreprises et de la communication, Jules AREMU se confie dans cette interview à l’Agence de presse Afreepress. Il parle des motivations et raisons qui ont décidé l’ANPGF à se lancer aux côtés des organisateurs de la Foire Made In Togo.
Lire l’interview de Jules Anani AMU.
Bonjour M. Jules AREMU. Vous êtes le Directeur de l’encadrement des entreprises et de la communication à l’Agence nationale de promotion et de garantie de financement des PME/PMI (ANPGF). Nous notons avec grand plaisir que l’ANPGF accompagne l’édition 1ère de la Foire Made In Togo. Parlez-nous d’abord de ce qu’est l’ANPGF et pourquoi a-t-elle décidé de se lancer dans cette aventure aux côtés du Centre des expositions et foires de Lomé (CETEF) ?
Jules Anani AMU : L’ANPGF contribue au renforcement des capacités financières et techniques des entreprises. Nous octroyons des garanties pour le financement des entreprises, nous accompagnons aussi le renforcement des capacités du personnel des entreprises togolaises.
L’ANPGF est effectivement aux côtés des organisateurs de la Foire Made In Togo parce que sa vocation est d’accompagner les entreprises dans leur croissance. Nous sommes là pour parler aux entreprises, voir celles qui produisent « togolais » et les conseiller afin de pouvoir les faire émerger.
Qu’est-ce qui peut motiver ces entreprises à s’adresser à vous au lieu d’aller vers d’autres structures qui sont implantées au Togo ?
Jules Anani AMU : Nous n’accompagnons pas des entreprises qui évoluent dans l’informel. Nous nous intéressons aux entreprises déjà formalisées. Tous ceux qui sont donc dans l’informel ne peuvent pas bénéficier de l’appui de l’ANPGF. Pour pouvoir bénéficier de l’appui de l’ANPGF, il faut être formalisé, il faut passer par le Centre des Formalités des Entreprises (CFE)et avoir les papiers en règle pour pouvoir bénéficier des conseils et de l’accompagnement de l’ANPGF.
Vendredi, vous étiez en exposé devant les entreprises participant à la Foire Made In Togo. Qu’est-ce qui a été dit et pourquoi avoir tenu cette rencontre ?
Jules Anani AMU :La conférence a été organisée pour présenter l’ANPGF à la population. Présenter les services financiers et techniques que nous offrons. Les gens ne nous connaissent pas bien, raison pour laquelle nous avons voulu présenter l’ANPGF à la population. Nous avons parlé de tout ce qu’elle fait pour accompagner les entreprises togolaises.
Merci M. Jules Anani AMU.
Interview réalisée par A.Y.
©Afreepress-(Lomé, le 03-07-16)- Tout le monde attendait ce rendez-vous pour une large réflexion sur la question des réformes associant personnalités politiques, juristes, sociologues, historiens, organisations de la société civile en vue de déterminer les institutions en mesure de nous assurer une gouvernance adaptée à nos réalités. Nous voilà donc à ce rendez-vous de réflexion tel que proposé par la CVJR. Le Haut-Commissariat à la Réconciliation et au Renforcement de l’Unité Nationale (HCRRUN), dans le cadre de sa mission, organise à cet effet du 11 au 15 juin à Lomé un atelier national de réflexion et d’échanges sur les réformes politiques et institutionnelles. Nous avons approché la présidente de cette Institution, Mme Awa NANA DABOYA, pour partager quelques préoccupations de l’heure qui font couler encre et salive au sein de la classe politique, des médias et des populations.
Madame la présidente, qu’est- ce qui fait la spécificité de cet atelier national de réflexion et d’échanges sur les réformes politiques et institutionnelles?
Je vous remercie pour cette occasion que vous me donnez pour tirer au clair les raisons de l’organisation du présent atelier. Comme vous le savez, le HCRRUN est une institution créée depuis 2008 par le gouvernement togolais. Et dans le cadre de la mise en œuvre des recommandations de la Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR), cette Institution a été restructurée et ses attributions redéfinies par décret n°2013/040 du 24 mai 2014, pour répondre aux dispositions de la recommandation 57 alinéa 2 et suivants de la CVJR. Et la mission qui lui a été confiée est de procéder à la mise en œuvre des recommandations et du programme de réparation de la CVJR. Et parmi ces recommandations figurent au point 2 les réformes institutionnelles prenant en compte les réformes politiques (recommandation 4), la réforme du système judiciaire (recommandation 9), la réforme des forces armées, de la police et de service de renseignements (recommandation 11 et suivantes), tout ceci dans le but d’un apaisement du climat sociopolitique. Pour revenir à notre atelier, il vise donc à organiser une large réflexion sur la question des réformes. Sa spécificité réside dans son caractère globalisant prenant en compte toutes les couches sociales de notre pays avec une ouverture sur l’international pour apprendre de la démarche entreprise par les nations qui ont déjà emprunté cette voie. Ceci devra nous amener à avoir une vision partagée du contenu des réformes politiques et institutionnelles que nous appelons de tous nos vœux et de créer ainsi les conditions favorables à leur formulation et à leur mise en œuvre.
Qu’est-ce explique sa tenue maintenant seulement ?
Cet atelier est l’une des premières activités identifiées et programmées dans le plan stratégique du HCRRUN rendu public le 9 décembre 2015. L’organisation d’un tel atelier, tout comme la mise en œuvre de tout le plan stratégique d’ailleurs, nécessite la mobilisation de beaucoup de ressources tant matérielles, humaines que financières. Et pour ne pas faire un travail bâclé, nous allons lentement mais sûrement vers la tenue de cet atelier. Donc nous ne pensons pas que cet atelier ait pris un quelconque retard que ce soit.
Quels sont les objectifs visés par cette rencontre et comment va-t-elle se dérouler?
Il s’agit d’un atelier de réflexion et d’échanges avec pour objectif de créer les conditions favorables à la mise en œuvre des réformes politiques et institutionnelles au Togo. De manière spécifique, il sera question de permettre une compréhension commune du concept de réformes politiques et institutionnelles, de comprendre l’esprit et la lettre de ces réformes telles qu’elles sont formulées par la CVJR. En outre, cet atelier devra permettre la prise en compte des réalités nationales, des bonnes pratiques en matière de réformes afin de pouvoir innover pour notre pays, puis permettre à tous d’avoir une idée claire de l’implication des réformes dans le processus de réconciliation nationale et le renforcement de l’Etat de droit. Enfin, ce sera l’occasion de rappeler les rôles et les responsabilités de chaque acteur et de chaque partie prenante dans le processus de réconciliation.
L’atelier de réflexion et d’échanges sur les reformes se déroulera suivant une approche pédagogique et interactive sur la base de communications suivies de débats ouverts, instructifs et constructifs. Ces communications se feront en panels à partir d’expériences et expertises diverses du Rwanda, du Maroc et du Ghana. Des travaux de groupe seront également de la partie et leur synthèse servira entre autres de document de travail à la Commission de Réflexion sur les Réformes politiques, institutionnelles et constitutionnelles.
Justement, quels sont les différents thèmes qui seront débattus ?
Les travaux de l’atelier s’articuleront autour d’une conférence inaugurale sur le concept des réformes politiques et institutionnelles, suivie d’exposés thématiques qui se feront sous formes de panels. Il y en aura en tout quatre.
Les principaux thèmes des quatre (4) panels sont :
- Les Républiques d’hier et la République d’aujourd’hui,
- La République de demain,
- La République de demain dans sa conception,
- La République de demain face aux enjeux et défis.
Chaque panel contient différents sous-thèmes qui seront présentés par différents panelistes et sera suivi de débat.
Qui sont les participants invités à la rencontre et pourquoi ceux-là seulement ?
L’atelier va rassembler des personnalités politiques, juristes, sociologues, historiens, représentants des Organisations de la Société Civile, Institutions de la République, départements ministériels, autorités administratives et locales, partis politiques ou regroupements de partis politiques, médias d’Etat et médias privés, chefferie traditionnelle, autorités religieuses, Organisations syndicales, ainsi que les partenaires techniques et financiers. Les Représentations diplomatiques et consulaires seront également de la partie.
Nous estimons rassembler à travers ces participants toute la diversité de la société togolaise et donc nous ne donnons pas de place à aucune exclusion possible.
Il y a un parti politique, l’ANC notamment, qui décline votre invitation à participer à cet atelier…
Je vous disais tout à l’heure que nous ne faisons pas d’exclusion quant aux participants à cet atelier de réflexion et d’échanges et nous avons invité la société togolaise dans sa diversité. L’ANC est un parti politique parlementaire et à ce titre, il est invité à ces échanges, mais si les leaders de ce parti ne veulent pas participer au débat, nous ne pourrons pas les y obliger.
Beaucoup de leaders politiques de l’opposition pensent que le HCRRUN n’a pas de légitimité pour conduire des réflexions sur les réformes politiques et institutionnelles. Que leur répondriez-vous ?
Comme je vous le disais tout au début, le HCRRUN a été créé conformément à la recommandation 57 de la CVJR, en son alinéa 2 qui stipule, je cite : « … Mais à défaut et par souci de célérité, le Haut-commissariat à la réconciliation et au renforcement de l’unité nationale déjà créé depuis 2008, pourrait être chargé de cette mission. Cependant, ses attributions et sa composition qui font de lui un organe consultatif en matière de réconciliation auprès du Président de la République, ne répondent pas à la mission qui pourrait lui être confiée dans le cadre de la mise en œuvre du présent programme de réparation. Une restructuration devra impérativement et préalablement intervenir pour le rendre autonome et renforcer son indépendance vis-à-vis des autorités politiques, conditions indispensables à son fonctionnement efficace et efficient. L’organisation et le fonctionnement de cette institution indépendante devront être précisés dans le texte la créant ou la restructurant ».
Par ailleurs, l’organisation de l’atelier de réflexion et d’échanges sur les réformes n’est pas une invention du HCRRUN. La recommandation n°8 de la CVJR qui évoque la question des réformes institutionnelles précise que c’est « …un problème complexe qui mériterait d’être posé dans le cadre d’une réflexion sérieuse devant nous amener à nous interroger sur le modèle occidental en vigueur dans notre pays depuis l’indépendance… ». Et dans l’alinéa suivant de cette recommandation 8, il est dit que « la CVJR recommande par conséquent l’organisation d’une large réflexion sur la question associant personnalités politiques, juristes, sociologues, historiens, organisations de la société civile en vue de déterminer les institutions en mesure de nous assurer une gouvernance adaptée à nos réalités ».
Voilà pour ce qui est de la légitimité du HCRRUN et qui le conforte dans sa mission, qui est celle de la mise en œuvre des recommandations et du programme de réparation de la CVJR.
Certains estiment aussi que les réformes ont été déjà discutées et qu’il ne reste qu’à les appliquer et l’heure n’est plus aux réflexions mais à l’acte…
Il faut reconnaitre que durant la période qui a précédé la création du HCRRUN, le débat sur les réformes politiques et institutionnelles au sein de la classe politique fut intense donnant parfois lieu à une montée de passions. Ce qui fait découvrir davantage la délicatesse du sujet. C’est comme cela qu’il n’a pas été possible de parvenir à un consensus de toutes les parties prenantes. Il en est ressorti des difficultés pour l’opinion publique à cerner clairement l’esprit et la lettre des recommandations de la CVJR tout comme le concept même des réformes.
Nous devons donc comprendre que les réformes ne se limitent pas à la limitation du mandat présidentiel, au découpage électoral et au régime électoral. C’est toute l’organisation de la société togolaise qui va être revue, les différentes Républiques sous lesquelles nous avions vécu, qu’est-ce qu’il faudra retenir de ces régime, que faut-il laisser tomber pour définir les République à l’avenir. Tout ceci pour éviter que les fils et filles de ce pays ne vivent plus les événements qui ont conduit à la création de la CVJR.
Ne pensez-vous pas que ceux qui vous jettent aujourd’hui la pierre sont les mêmes qui l’ont fait avec la CVJR mais qui, par la suite, l’ont félicité pour les différents rapports produits ?
Le Togo a besoin d’avancer et nous ne devons pas nous amuser avec l’avenir de ce pays. Si certains pensent qu’il faut jeter le discrédit sur tout ce qui se fait, nous n’allons pas nous laisser prendre à leur jeu. Je leur demanderais d’apporter leur pierre à l’édifice et de garder patience pour juger à la fin. Car c’est la fin qui justifie les moyens.
Qu’est-ce qui différencie cet atelier de réflexion et d’échanges des autres cadres qui ont été déjà consacrés aux réflexions sur les réformes notamment, l’Accord Politique Global (APG), les cadres permanents de dialogues et de concertation (CPDC 1 et 2) et les recommandations de la CVJR ?
Tous ces cadres de discussions que vous évoquez ont eu à mener des réflexions sur les réformes mais pas dans le même sens ni dans le même contexte. Si vous les prenez un à un, vous verrez :
- L’Accord Politique Global n’a pas mené des réflexions sur le fond et le contenu des réformes. Il a posé les bases de la création de la CVJR qui a par la suite recommandé la création d’un organe, ou à défaut la restructuration du HCRRUN,
- les CPDC ont eu à mener des réflexions et formulé des propositions qui n’ont pas fait consensus ;
- et enfin la CVJR a fait des recommandations sur les réformes politiques et institutionnelles dont la mise en œuvre a été confiée au HCRRUN et c’est ce que nous faisons.
Il a été noté que la compréhension même des réformes pose problème. Voilà pourquoi, il parait nécessaire pour le HCRRUN dans le respect de la recommandation 8 de la CVJR de procéder à l’organisation de cet atelier pour amener les différents acteurs de la vie sociale et politique de notre pays à avoir une appréhension partagée du concept de réformes en vue de baliser la voie à leur mise en œuvre.
Quel traitement sera réservé aux conclusions ou aux recommandations de cet atelier ? Ou les trouver ?
Les propositions qui découleront de cet atelier serviront de document de travail à la Commission de réflexion sur les réformes politiques, institutionnelles et constitutionnelles créée par décret N°2015/PR du 09 janvier 2015 et dont je suis la responsable. Mais par ailleurs toutes les informations de cet atelier seront disponibles en temps réel sur notre site web de : www.hcrrun-togo.org. Un numéro vert : 80 00 40 40 est aussi disponible pour tous renseignements sur le HCRRUN et sa mission.
Quel message avez-vous à l’endroit des Togolais ?
Je voudrais dire à mes compatriotes Togolais que chacun de nous, avons le devoir de nous engager pour construire notre pays pour notre postérité. Il nous revient de laisser tomber nos égos et nos ambitions personnelles pour penser au Togo, en tant que Nation à construire. Non pas en imitant aveuglement les autres mais en nous basant sur notre histoire et nos réalités pour rentrer positivement dans l’histoire de l’humanité.
Nous invitons par ailleurs tout le peuple togolais à rester attentif à ce qui va se faire durant cet atelier et qu’il invoque la grâce divine pour que tout se déroule comme il se doit pour le bien de tous.
Propos recueillis par A.Y.